France-Danemark : la saga continue en finale de l'Euro
"Pour être honnête, on s’est encore réveillé avec Dylan (Nahi) dans la chambre en se regardant, et il m’a dit : ‘Mais on a rêvé non ?’". Devant la presse en veille de match, Nedim Remili avait encore un peu de mal à réaliser que les Bleus étaient qualifiés pour la finale de l’Euro, au terme d’un match fou contre la Suède. L’équipe de France va pourtant devoir retomber sur terre, dimanche 28 janvier, pour affronter une nouvelle fois le Danemark en finale. Un adversaire avec qui une rivalité est née ces dernières années, à force de se disputer pour des titres.
Finales du Mondial 2023 (défaite 29-34), des Jeux olympiques 2021 (victoire 25-23), des JO 2016 (défaite 26-28), de l’Euro 2014 (victoire 41-32), du Mondial 2011 (victoire 37-35)… Et tout cela sans compter les demi-finales et les petites finales… Depuis le début du XXIe siècle, l’opposition France-Danemark est devenue un classique du handball européen et mondial. "Vous créez toujours de la rivalité quand deux équipes se rencontrent années après années dans des matchs cruciaux. Nous ne nous détestons pas, mais nous voulons vraiment nous battre. Ce sont comme des meilleurs ennemis, chaque équipe a beaucoup de respect envers l’autre pour tous les titres remportés", explique le demi-centre danois Rasmus Lauge Schmidt, bourreau des Bleus avec 10 buts inscrits lors de la finale des derniers championnats du monde.
Depuis la claque de 2014, la donne a changé
"La Suède et l’Espagne ont aussi gagné des titres, mais ce sont la France et le Danemark qui en ont gagné le plus, donc il y a évidemment une rivalité, mais elle est saine", abonde son sélectionneur, Nicolaj Jacobsen. "C’est une sacrée saga, résume Nedim Remili. Ça ne s'arrête jamais. Mais c'est cool. Moi je pense que c'est de la faute des anciens de 2014. Ils ont fait un truc de fou, et depuis, ils nous en veulent, ils essaient de nous le rendre".
En 2014, année de la dernière victoire des Bleus à l’Euro, les Experts étaient en effet allés s’imposer, avec la manière (41-32), en finale contre les hôtes de la compétition. "Je me souviens que juste avant d’entrer sur le terrain, nous nous étions dit que nous voulions leur gâcher la fête à Herning", se rappelle Nikola Karabatic. Depuis, les Danois se sont montrés revanchards et ont fait pencher la balance en leur faveur, avec quatre victoires lors des six derniers matchs avec une médaille à la clé, en compétitions majeures. Pour autant, cela ne les empêche pas de rejeter leur statut de favori avant la finale à Cologne (Allemagne).
"La France est l’équipe nationale que j’ai toujours admirée. C’est une équipe que nous regardons avec beaucoup de considération, en se demandant comme ils font pour gagner ou être dans le dernier carré continuellement, assure Henrik Mollgard, arrière gauche danois passé par le PSG. Il y a 10 ans, c’était extrêmement compliqué pour nous d’atteindre les demi-finales. Nous y sommes très régulièrement maintenant, et nous nous rapprochons ainsi de la France, mais nous savons que pour gagner des titres, il faut battre la France à un moment donné de la compétition".
Des joueurs de renom qui portent leurs équipes vers les sommets
Avec un passif si chargé en confrontations, les deux finalistes de l’Euro se connaissent sur le bout des doigts, à l'image de Mikkel Hansen, qui a passé 10 ans au PSG dont sept notamment aux côtés de Nikola et Luka Karabatic. Les points forts danois ? "Leur duo de gardiens, qui aujourd’hui truste les meilleurs pourcentages d’arrêts du tournoi. La qualité de leurs solistes, quand on pense à Mathias Gidsel, Simon Pytlick, Mikkel Hansen, Rasmus Lauge Schmidt… Ils ont des garçons qui peuvent être décisifs à tous les postes", souligne Guillaume Gille, le sélectionneur des Bleus.
L’énumération de talents est la même, du côté Danois. "Les Français ont Nikola Karabatic, Dika Mem, Kentin Mahé… Ils jouent tous au plus haut niveau. Je pense que la clé sera notre défense, comment nous les empêcherons de marquer plus de 30 buts, ce qu’ils réussissent quasiment à chaque fois", répond Rasmus Lauge Schmidt.
Mais même avec autant de connaissances sur l’adversaire, les coachs ne devraient pas être tentés de bousculer leurs tactiques. "Il y a aussi l’idée d’être dans ce qu’on fait de bien depuis le début. Il y a ce que l’on peut changer pour poser des problèmes à l’adversaire, mais aussi ce que l’on peut lui imposer dans notre jeu et notre identité depuis le début du tournoi", assure Guillaume Gille. "J’espère que nous pourrons quand même les surprendre avec quelques petites choses, mais ça restera des petits détails, qui pourront nous amener deux ou trois buts", prévoit Henrik Kronborg, coach adjoint du Danemark.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.