Mondial 2019 : L'heure de l'éclosion pour la génération 96/97 ?
Ne leur parlez pas de pression. Gagner ils connaissent, l’expérience du haut niveau aussi, et tout ça malgré leur jeune âge. A 22 où 21 ans, Ludovic Fabregas, Melvyn Richardson, Romain Lagarde et Dika Mem ont un point commun : faire partie de cette génération dorée, 1996-1997, sacrée championne d’Europe (2014) et championne du monde (2015) U19. Aujourd’hui, c’est pour la première fois qu’ils se retrouvent ensemble à disputer une compétition avec l’équipe de France A.
"Se retrouver avec les A montre que l’on a une super génération"
"Je suis content pour cette génération car c’est aussi des grands amis, on a vécu de superbes expériences avec les équipes de France jeunes.", témoigne Melvyn Richardson après l’annonce de la liste par Didier Dinart. "Tous se retrouver avec les A montre que l’on a une super génération, que l’on a rien lâché. On a su continuer à bosser au sein de nos clubs pour arriver jusque-là, donc je suis très fier de pouvoir vivre cela avec eux. Maintenant, on va voir comment va évoluer la compétition et on espère agrandir le très beau palmarès de cette équipe de France."
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Ambitieux et naturellement heureux, la pépite du Montpellier Handball va connaitre sa première compétition avec les A : "C’est une nouvelle étape de franchie, c’est un rêve de gosse qui se réalise. Je vais vivre un Championnat du monde, à moi de m’éclater maintenant." Un sentiment partagé par le grand gagnant de cette liste Romain Lagarde, préféré au poste d'arrière gauche après ses deux bonnes prestations contre la Slovénie : "Porter le maillot pour ramener une étoile c’est forcément quelque chose de particulier et on va se donner à fond."
De Fabregas en 2016 à Richardson en 2019
Insouciant, rempli de folie et surtout motivé, ce groupe "très rajeuni" plait beaucoup au sélectionneur qui a vu éclore ces joueurs en tant qu’entraîneur adjoint lors du titre européen en 2014. "Nous avons la chance aujourd’hui de devoir freiner nos jeunes joueurs à l’entrainement, ils ne lèvent pas le pied, c’est très intéressant.", confiait le sélectionneur au début de la préparation.
Cependant, ce renouvellement de génération ne date pas d’aujourd’hui ! En 2016, Ludovic Fabregas, 20 ans à l’époque, découvrait l’équipe de France à l'Euro puis aux Jeux Olympiques de Rio. "Le renouvellement de cette équipe a véritablement commencé en 2016. Il y a eu le passage des JO où on a pu voir Cédric Sorhaindo s’asseoir sur le banc parce que Ludovic Fabregas avait déjà pris sa place." confie Didier Dinart.
Dans un esprit de continuité, le staff des Bleus mise d’avantage aujourd’hui sur cette génération 96/97 "prématurée qui a déjà fait de très belles prouesses au niveau international". En effet, Lagarde, Fabregas et Richardson ont tous les trois disputé la finale de la Ligue des Champions la saison dernière, malheureusement perdue pour le premier avec Nantes, mais remportée par les deux autres sous les couleurs de Montpellier.
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"Le souci du lendemain"
De leurs performances remarquées dans les meilleurs clubs du monde à l’équipe de France, leur jeune âge ne cache pas un manque d’expérience. Ludovic Fabregas et Dika Mem ont déjà connu le goût d’un sacre mondial en 2017. Une compétition que l’arrière droit a découverte sur le tard. "Dika a eu un parcours un peu atypique au départ car il n’était pas sélectionné au Mondial 2017, mais à la surprise générale on a fait appel lui suite à la blessure de Luka Karabatic. On a voulu gagner en temps et en expérience."
Un choix "bénéfique" selon le sélectionneur dans le "souci du lendemain". "Aujourd’hui, Dika a déjà fait une très grande compétition à l’Euro et il va devoir s’affirmer au poste de demi-centre, chose qu’il avait déjà fait auparavant.", souligne Dinart qui souhaite utiliser le Barcelonais pour palier, cette fois, l’absence de Nikola Karabatic.
Les anciens veillent au grain
A côté, les cadres de l’équipe, Cédric Sorhaindo, Mickael Guigou et Luc Abalo sont là pour établir le passage de témoin. "Mon seul objectif c’est de les protéger. Je dois me servir de mon expérience mais aussi de mes manques à l’époque où je me renfermais. Comme je le sais, je dois les aider à les mettre dans les meilleures conditions possibles.", confesse le capitaine Sorhaindo.
Plongée dans une équipe double tenante du titre, cette génération dorée risque de marquer le Mondial 2019 de son empreinte. Alors au moment d’évoquer le record d’un troisième sacre consécutif, Luc Abalo ne veut rien entendre : "Pour certains c’est leur première compétition et ils s’en foutent du record. Ils auront juste envie de gagner." Et ça ils le font déjà très bien.
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