Mondial de hand 2025 : en demi-finales pour trois dixièmes de seconde... Les Bleus racontent le "scénario de dingue" de leur qualification contre l'Egypte
Trois dixièmes de seconde. C’est ce à quoi s’est joué le billet pour les demi-finales du Mondial de hand, finalement décroché par les Bleus grâce à un but libérateur de leur doyen, Luka Karabatic, sur le buzzer, contre l’Egypte mardi 28 janvier (34-33). Quelques mois après l’échec des Jeux olympiques, à la dernière seconde du quart de finale, le sort a cette fois-ci tourné en faveur de l’équipe de France.
Il y avait le coup franc d’Elohim Prandi contre la Suède, pour décrocher une place en finale de l’Euro 2024, et il y aura désormais le but sur le gong de Luka Karabatic en quarts de finale du Mondial, parmi les buts qui marquent l’histoire de l’équipe de France de handball. Alors que l’Egypte venait d’égaliser (33-33) à trois secondes de la fin du match et que l’on se dirigeait vers une prolongation, Rémi Desbonnet a récupéré le ballon dans les filets et l'a envoyé à son pivot, déjà dans le rond central et prêt à tirer dans la cage égyptienne, vide, puisque le gardien n’avait pas eu le temps de se replacer.
"J’essaye toujours de relancer le plus vite possible, je l’avais fait aussi en demi-finale de l’Euro contre la Suède et on avait obtenu le coup franc d’Elo. Là j’essaye de trouver Luka, que je trouve le plus droit vers le but, et il fait le tir parfait alors que je ne sais même pas s’il sait où il tire", rigole le gardien. "C’était assez fou, c’est allé très vite, raconte le buteur providentiel. La fin de match était hyper tendue. Même si on a pris ce but, j’ai regardé le tableau d'affichage, j’ai vu qu’il restait trois secondes et je me suis dit qu’il fallait y aller à fond, tenter. J’ai réussi à avoir le ballon, j’ai tiré".
"Tout le monde se préparait à une prolongation"
Le ballon fait alors trembler les filets, et les Bleus commencent à fêter leur qualification, mais les arbitres veulent s’assurer que le but a été inscrit avant le buzzer. "Il y a un moment suspendu, je n’étais pas sûr à 100% que la balle était rentrée à temps. Il a fallu se calmer parce que j’avais cette appréhension qu’il soit refusé et que ça parte en prolongation, parce que ça aurait été difficile. Ce sont des moments uniques mais on ne peut pas vraiment exploser, on aurait été bien cons si ça avait été refusé", souligne Luka Karabatic. "Honnêtement, j’ai regardé ma famille dans les tribunes, je leur ai dit : ‘je pense qu’il y est’. Mais ça fait toujours peur quand ils vont voir le ralenti. Tout le monde est redescendu et se préparait à une prolongation", raconte Nedim Remili, le premier à se jeter sur le buteur pour le féliciter.
Après ce moment de flottement, les arbitres macédoniens de la rencontre accordent finalement le but, libérateur, et les Bleus peuvent laisser exploser leur joie. "C’est un scénario de dingue, qui a cette fois-ci un joli happy-end", souffle Guillaume Gille, qui y voit une illustration de "l’abnégation du groupe". En ayant aussi un mot pour Luka Karabatic, qui a laissé le brassard de capitaine à Ludovic Fabregas alors que l’équipe de France débute un nouveau cycle vers les JO de 2028, auxquels il ne se voit pas participer : "C’est le symbole d’un garçon qui accompagne le groupe dans un rôle différent, toujours au service de l’équipe". S’il ne sait toujours pas si ce Mondial sera sa dernière compétition avec les Bleus, le cadet des frères Karabatic a peut-être, mardi soir, repoussé sa retraite internationale.
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