Les handballeuses bénéficient d'une nouvelle convention collective et seront protégées notamment en cas de grossesse
C'est une première pour le sport féminin français, les joueuses du championnat de handball ont signé une convention collective qui leur assure notamment des droits en matière de congés, de blessures et de maternité.
La ligue féminine de handball, autrement dit le championnat de France de handball professionnel féminin, redémarre mercredi 8 septembre. Les Brestoises, championnes de France, victorieuses de la Coupe de France et finalistes de la Ligue des championnes remettent leur titre en jeu. Dans ce championnat féminin très relevé, où figurent plusieurs joueuses de l’équipe de France championne olympique, les joueuses vont bénéficier cette saison d’une avancée majeure. Une convention collective va les protéger, notamment en cas de grossesse.
Négociée depuis quatre ans et finalisée au printemps, cette nouvelle convention collective est une première pour un championnat professionnel féminin de sport collectif. "Il y a là une vraie vision du sport féminin, paritaire, intelligente et sociétal, se réjouit Philippe Bana, le président de la fédération française de handball. On a quelque chose à montrer. On est un phare."
"Un cadre pour les joueuses"
Le point crucial est la maternité. Une joueuse enceinte doit arrêter de jouer bien avant le début du congé maternité pris en charge par l’assurance maladie. À partir de cette saison, une handballeuse professionnelle ne perdra plus un centime de salaire. "Ça permet d'avoir un cadre pour les joueuses et d'être un peu plus sereines dans nos têtes parce que ce n'est pas évident quand même dans une vie sportive de penser maternité sans mettre en difficulté le club, détaille Nina Brkljacic, joueuse de Chambray-les-Tours. Aujourd'hui, on a le droit à 12 mois de salaire plein, qu'on soit gravement blessée - ça rentre aussi en compte - ou qu'on tombe enceinte. Avant ce n'était pas le cas, et c'était un vide juridique pour nous parce qu'au bout de trois mois on ne peut plus pratiquer notre sport."
"On est souvent régi par beaucoup d'hommes. C'est donc important d'avoir intégré plus de femmes dans ces discussions et de dire comment on peut améliorer nos conditions de travail."
Nina Brkljacic, joueuse de Chambray-les-Toursà franceinfo
La maternité n’est pas la seule avancée, dans le championnat de France, les handballeuses professionnelles auront également un salaire minimum, mais aussi, une septième semaine de congés payés, comme dans le championnat masculin.
Un exemple pour les autres sports ?
Les discussions ont eu lieu entre le syndicat des joueuses, celui des entraîneurs et des présidents de club, avec à leur tête le président du Paris-92 Jean-Marie Sifre. Il y voit une conséquence à long terme : "On a été convaincus que c'était un outil pour le développement de notre sport de manière évidente. Dès qu'on l'a compris, on a pu avancer sur tous les points. On cherche aussi à capter les meilleurs potentiels sportifs dès le plus jeune âge. On a envie que les grands potentiels féminins du sport collectif viennent chez nous plutôt qu'au foot, par exemple. Le but n'était pas que ça soit une première, c'était qu'on le fasse, mais tant mieux si on donne l'exemple et si le sport féminin nous suit." Car d’autres ligues professionnelles, comme celle du basket, pourraient bientôt emboîter le pas du hand.
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