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Handisport : "Ils ont peur de passer la porte", à l'US Ormesson Tennis de table, les Jeux paralympiques ne suffisent pas à attirer les licenciés handicapés

L'US Ormesson Tennis de table, club sportif du Val-de-Marne, peine à recruter des adhérents en cette rentrée, y compris dans sa section handisport et malgré le succès des pongistes français aux Jeux paralympiques.

Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le pongiste paralympique français Fabien Lamirault lors de son match contre le Tchèque Jiri Suchanek aux Jeux paralympiques de Tokyo le 26 août 2021. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Les Jeux paralympiques se terminent dimanche 5 septembre à Tokyo. Au classement, la France se classe pour l'instant douzième avec 52 médailles dont 11 en tennis de table, le sport le plus fructueux. Pour autant, ces performances retransmises en clair à la télévision ne permettent pas forcément aux clubs d'attirer davantage de licenciés. Pour les personnes atteintes d'un handicap en effet, pousser les portes d'un de ces structures est souvent déjà un défi.

Une rentrée difficile pour l'US Ormesson, pour cause de Covid

L'US Ormesson Tennis de table dans le Val-de-Marne entraîne des valides comme des personnes atteintes d'un handicap. Mais à la veille de la clôture des Jeux paralympiques, les succès des pongistes français n'ont "pas beaucoup d'impact" sur le nombre de licenciés, selon Quentin Varona, entraîneur du club. "Avec le Covid et le fait qu'on est un sport qui se pratique en intérieur, la rentrée est un peu difficile...", ajoute-t-il. L'US Ormesson tente donc de chercher de nouveaux adhérents, notamment des jeunes. Mais bien souvent, "les parents d'enfants handicapés ont peur qu'ils aient du mal à suivre le rythme, qu'ils soient stigmatisés ou que ce soit trop compliqué. Ils ont peur de passer la porte", explique Quentin Varona.  

Antoine, 17 ans, est atteint d'une dispraxie, un trouble cognitif qui touche la planification et la coordination des gestes. Il pratique pourtant le tennis de table depuis dix ans. "Comme j'ai commencé à jouer avec des valides, j'ai acquis beaucoup de confiance en moi. Cela m'a permis d'élever mon niveau, de passer des étapes", témoigne le jeune homme. Mais pour que les personnes handicapées puissent jouer, il faut d'abord que les clubs ouvrent des sections handisports. 

Il faudrait qu'il y ait beaucoup plus de structures qui accueillent des joueurs en situation de handicap, qui les fassent jouer et progresser...

Antoine, 17 ans, pongiste dans la section handisport de l'US Ormesson

franceinfo

Le succès des pongistes français aux Jeux paralympiques ne suffit pas à attirer de nouveaux licenciés car il existe encore trop de freins et d'idées reçues. "Il faut passer des barrières et arrêter de penser que le handicap est une différence, regrette Emmanuel Garnier, référent de la section handisport. "On ne devrait même pas se poser la question : si une personne veut faire du sport, peu importe qu'elle soit handicapée ou non, elle vient jouer !" L'US Ormesson présente sa section handisport lors du forum des associations samedi 4 septembre, l'occasion pour le club de convaincre que le tennis de table est fait pour tous.

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