Judo : sanctionnée pour ne pas avoir porté le kimono de sa fédération, Clarisse Agbégnénou déplore une "injustice" face à Teddy Riner
De retour à la compétition au Grand Slam de Tel Aviv (Israël), Clarisse Agbégnénou s'est présentée sur le tatami, vendredi 17 février, avec un kimono de la marque Mizuno, contraire au partenariat signé par la Fédération française de judo (FFJ) avec la marque Adidas. Avant la compétition, le directeur technique national, Sébastien Mansois, avait directement prévenu Clarisse Agbégnénou par mail : "Nous te rappelons que la tenue officielle de combat de l'équipe de France, fournie par l'encadrement technique national, est obligatoire".
La sanction a été immédiate. La judokate française est apparue à Tel Aviv orpheline de son entraîneur fédéral. Si cette situation est regrettée par la Fédération, David Inquel, vice-président de la FFJ, s'est montré très clair : "Quand un partenaire (Adidas) achète l'image de l'équipe de France, tous les membres doivent en porter les couleurs officielles quand ils intègrent cette institution". Pourtant, lors du dernier Grand Slam de Paris, disputé du 4 au 5 février, le décuple champion du monde tricolore, Teddy Riner, est apparu vêtu d'un kimono de sa propre marque, Fightart. Un passe-droit que ne s'explique pas la judoka tricolore.
Une dérogation dès 2017 pour Teddy Riner
"C’est une injustice, déplore la Française. Teddy a le droit de combattre avec le kimono qu’il veut, alors que c'est différent pour moi. Je dois obéir et exécuter les règles que l’on me donne." Dès 2017, Teddy Riner, soutenu par son avocate de l'époque, Delphine Verheyden, avait déjà obtenu la liberté d’afficher son propre fournisseur sur son kimono, estimant qu'il pouvait s'agir d'un équipement technique (comme des chaussures en athlétisme). Cet accord permettait ainsi au triple champion olympique de porter la tenue de l’équipe de France, arborée du logo Under Armour, son ancien sponsor.
L'entourage de la judokate française a d'autant plus de mal à expliquer ce privilège accordé au décuple champion du monde, et non pas à Clarisse Agbégnénou. "Il n'y a que la Fédération qui peut répondre à cette question. Je ne comprends pas pourquoi elle a fait un traitement de faveur à un homme, mais pas à une femme", s'interroge l'une des proches de la championne.
Une situation distincte pour la Fédération
David Inquel, vice-président de la FFJ, a souhaité clarifier les termes du récent accord trouvé avec le judoka de 33 ans. "Ce n’est pas une autorisation que Teddy Riner a obtenue, c'est une négociation que nous avons menée ensemble, soutient le vice-président de la Fédération. Teddy a souhaité porter le kimono de sa propre marque et Adidas a accepté, considérant que ce n’était pas l’un de leurs concurrents directs. Toute cette négociation a été au final contractualisée."
Pour David Inquel, le contexte des deux affaires est bien distinct. "On n'est pas dans cette situation pour Clarisse : elle a pris un concurrent direct à Adidas pour son kimono, et l'a posé directement sur les tatamis sans discussion aucune, en instaurant de facto un bras de fer avec la Fédération", assure-t-il. Contacté par franceinfo: sport, le sponsor officiel de la FFJ, Adidas, n'a pas souhaité se prononcer.
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