Judo : la Fédération française lance la Judo Pro League, son premier championnat professionnel
Douze clubs vont s'affronter dès le mois de novembre dans un championnat professionnel par équipes mixtes.
"On a une vingtaine de sportifs qui gagnent bien leur vie, mais pour tout le reste, c'est la galère", exposait Stéphane Nomis lors de l'élaboration de la Judo Pro League. Face à ce constat, la Fédération française de judo a lancé, le samedi 5 novembre, son tout premier championnat professionnel.
Douze équipes professionnelles vont s'affronter par équipes mixtes de six judokas dès le 15 novembre. Les premières soirées sont prévues à Montpellier, au Blanc-Mesnil, à Bordeaux ou encore à Asnières. Mais plusieurs grands clubs du judo français manquent à l'appel.
"Médiatiser le judo tout au long de l'année en s'inspirant de la Ligue 1"
En juillet 2021, plus de cinq millions de spectateurs vibraient devant leur télévision. La France se parait d'or par équipes aux JO de Tokyo, au nez et à la barbe des Japonais. Mais le reste de l'année, en dehors des apparitions de Clarisse Agbegnenou et Teddy Riner, le judo est loin d'être le sport le plus médiatisé. Un déficit qu'entend combler la Fédération (370 000 pratiquants en 2021).
La Judo Pro League, une nouvelle ère pour le judo français. #JudoProLeague pic.twitter.com/dK1nzF60p3
— Judo Pro League (@proleaguejudo) November 5, 2022
"La Judo Pro League s'ajoute à l'existant. Elle ne remplace pas le championnat de France, mais elle médiatise le judo tout au long de l'année en s'inspirant de la Ligue 1. C'est un championnat innovant avec des matchs en semaine, les mardis et mercredis soirs, et un format court sur deux heures", expose Jean Mesnildrey, président de la ligue de Normandie de judo, qui figure parmi les 12 équipes engagées dans le championnat.
Un format par équipes mixtes
Pour trouver son public, la ligue professionnelle s'est appuyée sur une forme déjà éprouvée. A savoir, un championnat par équipes mixtes, qui surfe sur la popularité du format auprès du grand public : "La formule a bien plu, notamment lors des derniers championnats du monde et prochainement lors du championnat d'Europe par équipes mixtes, à Mulhouse, le 12 novembre. Ça permettra d'attirer des partenaires publics et privés car, aujourd'hui, les athlètes ont du mal à vivre de leur discipline", ajoute le président de la ligue de Normandie.
Constituée de 12 équipes de six athlètes (féminines : -57 kg, -70 kg, +70 kg et masculins : -73 kg, -90 kg, +90 kg), la compétition se déroule en deux parties. Quatre soirées composent le premier tour, à l’issue desquelles huit équipes seront qualifiées pour le tableau final. "On va faire un nouveau projet ambitieux, télévisé, et on va concurrencer tous les autres sports", ambitionnait le président de la Fédération, Stéphane Nomis, lors de l'officialisation du championnat.
Un projet précipité ?
Si le projet de ligue professionnelle de judo se trouvait dans les tuyaux de la fédération depuis un certain temps, sa mise en route ne fait pas l'unanimité. Plusieurs clubs majeurs manquent à l'appel : pas de PSG Judo, ni de Champigny, club leader chez les filles (trois titres la semaine passée lors du championnat de France). "Le calendrier sportif est très chargé fin 2022 au niveau national et international et c'est un engagement financier. Certains clubs attendent de voir comment ça va se structurer avant de se lancer. D'ailleurs, sur les 12 clubs présents, trois ont donné leur feu vert il y a huit jours", reconnaît de son côté Jean Mesnildrey.
Car avec un budget de départ de 100 000 euros par club participant et sans diffuseur TV pour le moment, le lancement de la Judo Pro League représente un saut dans l'inconnu. "Des négociations sont en cours avec deux grands groupes médiatiques pour la saison 2023. C'est important pour les clubs", conclut le responsable normand.
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