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Mondiaux de natation : Léon Marchand "fier d'avoir fait le trois sur trois et d'avoir répondu aux attentes"

Le Toulousain a remporté une troisième médaille d'or en trois courses individuelles, jeudi à Fukuoka (Japon), après son nouveau sacre sur 200 m 4 nages.
Article rédigé par Quentin Ramelet, franceinfo: sport - envoyé spécial à Fukuoka
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Léon Marchand, la nouvelle star mondiale des bassins, peut exulter : il vient de remporter, sur 200 m 4 nages, son troisième sacre à Fukuoka (Japon), le 27 juillet 2023. (MANAN VATSYAYANA / AFP)

Pour Léon Marchand, les courses se suivent et se ressemblent. Un départ en papillon relâché et assuré, des coulées dévastatrices, une longueur en brasse qui lui permet de prendre une avance confortable et 50 derniers mètres tout en maîtrise. Dans ce grand bassin de la Marine Messe Fukuoka, le phénomène tricolore a posé les bases d'une carrière d'exception, remportant, jeudi 27 juillet, son troisième titre en autant de courses disputées, le dernier sur 200 m 4 nages.

Quelques instants après cette cinquième médaille d'or au total dans des championnats du monde – le premier Français de l'histoire à accomplir une telle prouesse devançant, dès l'âge de 21 ans, Camille Lacourt et ses quatre sacres – Léon Marchand pouvait enfin "savourer" après une première partie de semaine intense émotionnellement et chargée physiquement. Tous les objectifs ont été atteints en individuel, avant de se projeter sur les relais.

Quelle course ! Quelle performance ! Quel nageur ! Léon Marchand a de nouveau éclaboussé de son talent le bassin de ces championnats du monde à Fukuoka. 3e médaille d'or dans ces Mondiaux pour le phénomène français qui termine avec plus d'une seconde d'avance sur le deuxième, Duncan Scott.
200 m 4 nages (H) : le phénomène Léon Marchand sur le toit du monde Quelle course ! Quelle performance ! Quel nageur ! Léon Marchand a de nouveau éclaboussé de son talent le bassin de ces championnats du monde à Fukuoka. 3e médaille d'or dans ces Mondiaux pour le phénomène français qui termine avec plus d'une seconde d'avance sur le deuxième, Duncan Scott.

Ce qui distingue un grand athlète d'un vrai champion réside aussi dans sa capacité à se remettre en question, même lorsqu'il domine de la tête et des épaules les épreuves auxquelles il participe. Tout au long de la semaine, Léon Marchand est resté très simple dans sa communication, n'a cessé de répéter à quel point "c'était génial" d'avoir si bien nagé, et d'avoir pris "autant de plaisir". Mais il a aussi tenu à perpétuellement identifier ce qu'il considère, avec ses coachs Bob Bowman et Nicolas Castel, comme des points à améliorer.

"Il va falloir analyser un peu la course mais je pense que si j'arrive à partir plus vite, ça peut le faire", assurait-il après son sacre sur 200 m 4 nages. Car, au fond de lui, il espérait "nager un peu plus vite" et se rapprocher du record du monde (il a signé un chrono de 1'54"82). Voire le battre. "Ryan Lochte nage en 1'54''00, j'aurais bien fait 1'54''50 ou quelque chose d'un peu plus proche de ça." Une version confirmée, mais relativisée par son entraîneur, Nicolas Castel : "Au niveau du chrono, on espérait un petit peu mieux mais, il ne faut pas négliger son début de semaine qui a été très sollicitant. Ce matin, il était un peu marqué, un peu fatigué."

"Pour autant, il fait une belle course et il est triple champion du monde. C'est quand même exceptionnel ! Il ne faut pas rester blasé, mais s'en réjouir."

Nicolas Castel, entraîneur de Léon Marchand

à Franceinfo: sport

Ce triplé justement, inédit pour un nageur tricolore en individuel, son entraîneur toulousain commence tout juste à s'en rendre compte. Et pour évacuer, il n'a pas trouvé meilleur moyen que de s'en amuser, dans un état second : "Je pense qu'il faudra un petit peu de temps pour réaliser... Je me suis dit comme en 1998 : et un, et deux, et trois zéro ! On peut vraiment savourer les championnats."

De son côté, en toute sobriété comme à son habitude, Léon Marchand est très fier "d'avoir fait le trois sur trois, d'avoir répondu aux attentes, à la pression, et surtout d'avoir pris du plaisir", comme à chacune de ses courses. La clé, bien sûr, de ses performances hors normes, dont son record du monde sur 400 mètres 4 nages, arraché à la légende Michael Phelps, dimanche.

"Favori à chaque fois ? Un statut que je commence à apprécier"

Il y aura un avant, et un après Fukuoka. Comme il y a an avec Budapest, mais cette fois, les records sont tombés. "Il a clairement passé un cap, tant techniquement que dans l'approche de sa course, et je pense qu'il peut encore en passer d'autres", assure Nicolas Castel. En tout cas, il a confirmé cette semaine son nouveau statut : celui du favori systématique. Loin d'être un problème pour le prodige français : "C'est un statut que je commence à apprécier maintenant. Avant, c'était difficile d'arriver en ligne quatre et d'être attendu. Alors que là, j'ai gagné hier [en demi-finales] pour être sur la quatre aujourd'hui, et pour avoir une vision sur tout le monde. Je pense que ça a marché."

Une stratégie payante, comme à chaque fois. Comme toujours avec Léon Marchand, hors de question de "se reposer sur ses acquis", comme le rappelle son mentor depuis ses débuts dans l'eau. Désormais, place aux courses par équipes, les relais 4x200 m nage libre (vendredi) et 4x100 m 4 nages (dimanche), qu'il apprécie énormément. "Je ne suis pas prévu en séries mais je rentrerai en finale si on se qualifie", a-t-il confirmé, bien décidé à emmener l'équipe de France dans son sillage doré. Et à un an des Jeux de Paris 2024, qui de mieux que la nouvelle star mondiale de la natation pour relancer les relais tricolores ?

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