France-Nouvelle-Zélande : Romain Ntamack, retour majuscule au premier plan
Repositionné en demi d'ouverture après deux matchs disputés en position de centre, le Toulousain a été l'un des grands artisans de la victoire historique des Bleus contre les All Blacks, samedi (40-25).
Comme un symbole, c’est lui qui a donné le coup d’envoi, sur les coups de 21 heures, dans un Stade de France incandescent. Pour le XV de France et pour Romain Ntamack, ce samedi 20 novembre, c'était le début du show dans ce France-Nouvelle-Zélande. Pendant 66 minutes, le demi d'ouverture des Bleus a travaillé d'arrache-pied pour construire, réguler, conclure, même, et guider les Bleus jusqu'au sommet.
Pour sa première contre les redoutés All Blacks, le Toulousain ne s'est pas laissé impressionner. Dès le départ, il a cherché à animer le jeu, testant les limites de la défense néo-zélandaise. Des limites qu’il n’a pas tardé à repousser jusqu’au bout, à la 11e minute, après une longue offensive française, en allant aplatir le ballon dans l’en-but Black sur un crochet intérieur dévastateur. Son cinquième essai en équipe de France, le premier depuis l’Irlande en clôture du Tournoi des Six Nations, le 31 octobre 2020. Peut-être le plus important.
Une bonne position retrouvée
Après deux piges en numéro 12, contre l’Argentine et la Géorgie, Ntamack retrouvait sa position de prédilection, à l’ouverture. Et sur le terrain, il a tout de suite fait preuve de plus d’aise que lors de ses dernières sorties. A la mi-temps, le Toulousain affichait déjà des statistiques folles : 18 mètres gagnés, trois défenseurs battus, dix passes. En jambes, il a aussi beaucoup donné de la voix pour guider sa ligne.
Comme le reste de l’effectif, il a connu une petite baisse de régime en début de seconde période, quand les All Blacks ont posé le pied sur l’accélérateur. Moins de passes (2), mais un gros travail de l’ombre pour tenter de maintenir le XV de France à flot. Et toujous la tête haute pour taper les coups d’envoi après les essais adverses. Jusqu’à sa sortie, à la 66e minute, Romain Ntamack a été tout simplement incontournable.
Un éclair de génie
Déchaîné, le Toulousain a offert au public du Stade de France certaines de ces fulgurances dont il a le secret. La plus belle, la plus importante, à la 62e minute, alors que la Nouvelle-Zélande venait de revenir à deux points et mettait la pression sur la défense française. Il s’est d'abord arraché pour récupérer une passe au pied adverse dans son en-but, avant de démarrer un petit numéro de soliste, avant de trouver du soutien. Le tournant du match, car les hommes de Fabien Galthié ont bénéficié, à l'issue de ce mouvement d'une pénalité, transformée par Melvyn Jaminet, assortie d'un carton jaune récolté par Ardie Savea. Cinq minutes plus tard, Damian Penaud inscrivait le quatrième et dernier essai du match.
Au-dessus de son vis-à-vis néo-zélandais
Le match dans le match des numéros 10 a rapidement tourné à l’avantage du Français. Presque parfait dans sa partition en première période (il a été pris à l’intérieur pour la première fois du match à la 37e minute), Romain Ntamack a pris le dessus sur Richie Mo’unga. Plus présent pour casser les lignes (deux fois contre zéro), dans les passes après contact (trois contre une), il s’est taillé un costume de patron.
Plus généralement, son association retrouvée avec son compère Antoine Dupont a mieux fonctionné que la doublette néo-zélandaise. A eux deux, les Français, grands vainqueurs à l'applaudimètre tout au long de la rencontre, totalisent 69 mètres gagnés, contre 40 pour Aaron Smith et Richie Mo'unga. Les deux joueurs avaient été alignés ensemble à 21 reprises en club et en sélection depuis septembre 2020, pour 19 victoires. Ils sont allés en décrocher une 20e ce samedi soir.
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