Champions Cup : George Ford et Leicester assomment Bordeaux-Bègles d'entrée
Les Bordelo-Béglais sont tombés au bout du suspense contre les Anglais de Leicester, pour leurs débuts en Champions Cup, samedi.
On nous avait promis de la tension, du jeu au pied et un combat féroce pour le choc entre les leaders de Top 14 et de Premiership, il n’y a donc pas eu de surprise, samedi après-midi, à Chaban-Delmas. A ce petit jeu, ce sont les Anglais de Leicester, invaincus cette saison, qui ont eu le dernier mot et sont imposés (16-13) face à l’Union Bordeaux-Bègles pour leur entrée en lice en Champions Cup.
C’est difficile de battre des équipes de ce niveau en jouant 45 minutes. Je nous ai trouvé en difficulté en première période. On a subi. (...) Aujourd’hui, la meilleure équipe a gagné, je n’ai pas de regrets. Trop de joueurs n’ont pas joué à leur niveau. Quand tu perds à la maison, ce n’est pas simple, le joker est brûlé.
Christophe Urios, entraîneur de l'UBBen conférence de presse d'après match
Pour l'UBB, le défi était grand contre un vieux briscard du rugby européen en pleine renaissance. Mais Bordeaux-Bègles, fort de son parcours de la saison passée (demi-finaliste de Champions Cup) et de sa victoire du week-end dernier contre le Stade Toulousain, pouvait aspirer à mieux débuter dans son antre. Globalement dominée, l’UBB est passée tout près de renverser la tendance sur la dernière possession du match, mais elle a été sanctionnée à quelques mètres de la ligne au sol. Une issue plutôt logique d’un match sous tension, marqué par un carton jaune concédé de part et d’autre.
Le duel d'ouvreur gagné par Ford
Car incapables de mettre la main sur le ballon dans des conditions correctes pour lancer leurs habituelles envolées, auteurs de lancers en touche approximatifs –pourtant secteur fort des Aquitains, en difficulté dans les duels et cantonnés dans leur camp par le pied millimétré de l’ouvreur international anglais George Ford, les joueurs de Christophe Urios ont été méconnaissables en première période. Un sursaut d’orgueil juste avant la pause leur permettait de répondre à l’essai du centre anglais Porter (21e) par un essai du centre Jean-Baptiste Dubié, transformé par son demi de mêlée Maxime Lucu (10-10, 40e).
Le temps peut-être de s’adapter à ce jeu si anglais, basé sur l’occupation du terrain en usant énormément du pied, auquel ils n’ont pas l’habitude d’être confrontés en championnat. On imagine aussi que la prise de parole de Christophe Urios avant le second acte a dû faire trembler les murs des vestiaires, lui qui relevait que ses joueurs étaient "à deux à l’heure" et "regardaient trop" leurs adversaires. Toujours est-il que c’est un tout autre visage que l’UBB a proposé par la suite. Mais ni les percées de Lam (55e, 78e) ni celle de Seuteni soutenu par Dubié (65e), entre autres, n’ont suffi à les extirper du pragmatisme anglais. George Ford, quasi impeccable face aux perches, a joué le rôle de fossoyeur en inscrivant 11 des 16 points de son équipe. Son calme et sa justesse ont tranché avec la copie rendue par son homologue, François Trinh-Duc, titularisé pour remplacer Matthieu Jalibert (blessé à la cuisse).
Sur certaines situations, on a perdu la bataille tactique par rapport à leur stratégie. On n’a pas été surpris par leur façon de jouer mais on n’a pas été à la hauteur pour renverser la pression au pied. Ils nous ont fait beaucoup reculer. C’est pour ça qu’on perd le match. Le nombre de pénalités nous a aussi fait du mal.
Jean-Baptiste Dubié, trois quart centre de l'UBBen conférence de presse d'après match
Ambitieuse, l’UBB, qui veut prouver que les résultats de la saison passée "n’étaient pas une anomalie", devra montrer un autre visage notamment en conquête pour espérer effacer au plus vite ce faux pas face aux Scarlets, dimanche prochain. "La Coupe d’Europe est une ambition importante pour le club, on fera les comptes à la fin", concluait Christophe Urios après la rencontre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.