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Champions Cup : un sacre qui valide le difficile apprentissage de La Rochelle

Le Stade rochelais a remporté la première coupe d’Europe de son histoire en s’imposant à la dernière minute contre le Leinster (24-21), samedi.

Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Les Rochelais, avec Arthur Retière au premier plan, célèbrent leur victoire en finale de Champions Cup, samedi 28 mai, à Marseille. (PASCAL GUYOT / AFP)

Après les mines déconfites et les regrets, place aux émotions et aux larmes de joie. Le Stade Rochelais, héroïque, s'est imposé en finale de Champions Cup, au stade Vélodrome, face au Leinster, samedi 28 mai (24-21). Un premier titre au goût de libération pour un groupe qui a connu son lot de désillusions.

Remonté en Top 14 à l'issue de la saison 2013-2014, le Stade Rochelais a progressivement construit une équipe compétitive, qui a franchi tous les échelons. Mais avant de toucher les étoiles, les Maritimes se sont heurtés à plusieurs reprises au plafond de verre des finales perdues. À trois reprises sur les trois dernières saisons, ils sont passés juste à côté de la gloire. Retour sur ces rencontres qui ont forgé l'histoire de ce groupe.

2019 : une défaite pour une première

Cinq ans après sa remontée dans l'élite, La Rochelle s'approche déjà des cimes européenes. Au terme d'un parcours sans faute, les Maritimes se qualifient pour la finale de Challenge Cup, la première de leur histoire. Un accomplissement pour un groupe encore peu expérimenté à ce niveau de compétition, qui n'a jamais fait mieux que les demi-finales du championnat.

Mais pendant la rencontre, les Rochelais sont surclassés par des Clermontois bien plus habitués aux joutes européennes. Dépassés, bousculés à tous les niveaux, ils encaissent trois essais et 36 points pour s'incliner (36-16), malgré une fin de match en supériorité numérique. Sous la houlette de Xavier Garbajosa et Jono Gibbes, les Ihaia West, Uini Atonio, Arthur Retière, et autres Romain Sazy ou Grégory Alldritt étaient de la partie, les deux premiers inscrivant tous les points de leur équipe. Insuffisant pour gagner. L'apprentissage est loin d'être terminé.

2021 : double finale, double déception

Après une saison tronquée par le Covid-19, 2021 est l'année de la confirmation des ambitions et des capacités rochelaises. Les hommes de Jono Gibbes terminent deuxièmes de la saison régulière en Top 14 et poursuivent leur parcours jusqu'à la grande finale. En parallèle, ils réalisent une belle épopée sur la scène européenne, qui les mène là aussi jusqu'à la dernière marche.

C'est le Stade toulousain, la meilleure équipe du moment, qui se dresse à deux reprises sur le chemin rochelais. En finale de Champions Cup, le 22 mai, les Maritimes sont battus d'une courte tête (22-17), plombés par un manque de discipline (carton rouge de Botia en première période). Un mois plus tard, les retrouvailles au stade de France tournent encore en faveur des Hauts-Garonnais. L'écart est un peu plus large (18-8), et les Rochelais un peu moins en forme après une saison intense. Ils continuent d'engranger de l'expérience, mais le premier sacre doit encore attendre.

2022 : un titre historique enfin validé

Après ces trois échecs, La Rochelle a persévéré pour enfin concrétiser la progression depuis la remontée. Une nouvelle fois qualifiés pour la finale de la Champions Cup, les Rochelais n'ont plus laissé passer leur chance. En manque d'efficacité, punis par le jeu au pied irlandais, menés jusqu'à la 78e minute, ils ont pourtant bien failli répéter les erreurs du passé. Mais cette fois, l'expérience a pesé de leur côté, pour renverser l'ogre du Leinster, qui tournait à une moyenne de 49 points par rencontre jusque-là.

"Cela fait un moment que le club attend un titre. On n'était pas favoris, mais sur l'état d'esprit, cela a fini par payer", s'est félicité le demi de mêlée Thomas Berjon après la rencontre. La Rochelle a validé samedi soir huit ans de progression fulgurante, de la ProD2 aux sommets européens. Et les illusions perdues en chemin ont sans doute aidé à construire cette réussite.

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