Coupe du monde 2022 : les Bleues pour graver leur aventure dans le bronze face au Canada
Déçu après sa très courte défaite en demi-finale contre la Nouvelle-Zélande, le XV de France doit se remobiliser pour aller chercher la 3e place du Mondial, samedi, face aux Canadiennes.
"On va tout donner pour cette 3e place. Je sais qu'on a un groupe énorme et on va pouvoir le faire". Cette promesse, signée Safi N'diaye au micro de TF1 juste après la si cruelle défaite face aux Néo-Zélandaises (25-24) en demi-finale de la Coupe du monde, tendrait à prouver que les Bleues sauront rebondir pour aller chercher la 3e marche sur le podium aux dépens du Canada, samedi 12 novembre à 4h30. Mais auront-elles, dans les têtes, digéré la déception de cette élimination face aux Black Ferns ? C'est toute la question qui doit hanter Thomas Darracq, le sélectionneur tricolore, pour préparer ses filles à retourner au combat. "La dernière action contre les Blacks tourne en boucle dans la tête de l'ensemble du squad, reconnaissait-il jeudi en conférence de presse. Il faut aller chercher cette troisième place."
Il y a cette médaille au bout de l'aventure, et même si le métal n'est pas celui qu'ambitionnaient les chercheuses d'or françaises, son éclat scellerait tout de même un formidable parcours sur cette île du bout du monde. "On va digérer", promettait quant à elle Romane Ménager. "On a une troisième place à aller chercher, on la mérite". Sur l'ensemble de la compétition, difficile de contredire la troisième ligne française. Mais la remarque vaut également pour les Canadiennes, défaites de justesse par l'Angleterre (26-19) dans le dernier carré.
"Ce match-là réside beaucoup dans la capacité mentale des filles à se transcender."
Thomas Darracq, sélectionneur du XV de Franceen conférence de presse
"C'est un match très particulier, avoue Thomas Darracq. Ça se joue beaucoup dans la tête. Les deux équipes étaient vraiment très proches de ce dernier palier. La capacité physique est importante, mais on sait très bien que ce qui l'est plus, c'est la capacité de remobilisation mentale, la volonté des filles de vouloir gagner ce dernier match." La capitaine Gaëlle Hermet le concède : "Ça a été dur de digérer la défaite. On s'est laissé le temps, dimanche, d'évacuer toutes ces émotions. Mais je pense qu'on aura l'amertume encore longtemps."
Pour le Canada, la digestion d'une défaite contre les Anglaises se double d'un autre paramètre : c'est la seule équipe composée d'amatrices parmi les quatre demi-finalistes. Kevin Rouet, le sélectionneur des joueuses à la feuille d'érable, raconte à l'AFP comment son équipe a dû composer avec les circonstances : "Le Covid a été très dur avec nous: le sport s'est totalement arrêté, on n'a pu faire aucun regroupement pendant un an", rappelle-t-il en préambule. "Certaines filles sont parties jouer en France, à Bordeaux et Lons notamment, ou en Angleterre, où elles ont découvert un autre type de rugby. Sauf que celles restées au pays n'ont pas eu cette chance, et quelques-unes ont arrêté pour trouver un travail. Durant la Coupe du monde, elles sont certes défrayées par Rugby Canada mais la Fédération n'a pas les moyens de leur faire des contrats. Les joueuses doivent encore faire des sacrifices : certaines ont quitté leur travail ou ont pris une année sabbatique. On a fait jouer la débrouille."
Le Canada, 3e nation mondiale, face à la France, 4e
C'est pourtant ce "système D" qui a permis aux Canadiennes de disputer cette petite finale. Même si, à en croire leur sélectionneur, elles visaient encore plus haut : "On a raté cette Coupe du monde, on venait pour la gagner cette Coupe du monde", déclare-t-il, bravache. Cette confiance et cette ambition trouvent certainement leurs racines dans les modèles dont les Canadiennes s'inspirent, la France et l'Angleterre. "On prend le meilleur de ces deux mondes", résume Rouet. Et d'expliciter : "On va être très solides sur les mêlées, les mauls et au pied mais on est aussi capable de proposer un jeu plus destructuré à la française". La copie dépassera-t-elle le modèle original ce samedi ?
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