Coupe du monde de rugby 2022 : l'erreur française sur le 2e essai néo-zélandais, le fait de jeu qui a lancé une seconde période tendue et décousue
Le deuxième essai des Black Ferns au retour des vestiaires a changé la teneur du match, au terme duquel les Bleues sont passées tout près d'une finale historique.
C'est un essai évitable qui a relancé les Black Ferns et fait basculer le match dans une autre dimension. La deuxième réalisation casquette des Néo-Zélandaises lors de la demi-finale remportée contre la France, samedi 5 novembre, leur a non seulement permis de revenir dans la partie, mais a aussi lancé 40 minutes de folie et de tension.
NOUVELLE-ZÉLANDE 15 - 17 FRANCE
— TF1 (@TF1) November 5, 2022
Quelle erreur des Bleues ! Ruby Tui en profite et les Blacks Ferns se rapprochent après cet essai non transformé
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Au retour des vestiaires, alors qu'elles menaient de sept points, les Bleues ont lâché prise sur une action pas encore dangereuse, à l'entrée de leurs 22 mètres. Sans solution à ses côtés, la buteuse kiwi Renee Holmes a tapé un coup de pied rasant en direction de l'en-but français. Emilie Boulard semblait sur le ballon, mais, bousculée, elle a laissé Ruby Tui la dépasser et aplatir juste avant la ligne de fond de terrain.
Tension et agitation sur la pelouse
Une action étonnante qui a immédiatement fait grimper la tension sur la pelouse. Les Françaises avaient jusque-là réussi à la gérer, balayant le retour des Black Ferns en première période en inscrivant immédiatement leur deuxième essai. Mais trois minutes après le retour des vestiaires, l'écart s'est réduit au tableau d'affichage (17-15), l'agitation s'est emparée des deux collectifs et le match s'est ouvert.
Relancées, les quintuples championnes du monde ont pourtant raté l'occasion de mener au score dans les minutes qui ont suivi. Renee Holmes, qui avait déjà manqué la transformation du deuxième essai, a de nouveau échoué face aux perches sur une des nombreuses pénalités concédées par les Bleues (14 au total).
Les joueuses de Wayne Smith ont fini par prendre les devants en aplatissant une troisième fois dans l'en-but français, à la 58e minute, une petite éternité pour la deuxième nation mondiale. Un essai venu après une nouvelle action décousue, puisque les Bleues pensaient avoir récupéré un bon grattage, mais la décision a été inversée par l'arbitre après un plaquage sans ballon de Céline Ferer (55e).
Enfin en tête, les Black Ferns ont continué à s'appuyer sur le jeu en désordre qu'elles affectionnent, pour déstabiliser les Françaises. Mais le désordre a été poussé un peu trop loin et s'est souvent transformé en bazar sur le terrain, avec des ballons joués trop vite, des joueuses comme Portia Woodman ne sachant pas quoi faire du ballon (65e), le tout sur un rythme d'enfer. Et malgré les nombreuses erreurs tricolores, elles n'ont pas réussi à prendre plus de huit longueurs d'avance.
Jusqu'à la dernière minute
Car au coeur de ce tourbillon, les Françaises ont tenté de conserver ce qui fait leur force, leur solide assise défensive. Avec onze joueuses à plus de 10 plaquages, et les 9 meilleures plaqueuses de la rencontre, elles ont tenté de contenir les assauts. Montées en puissance et libérées au fur et à mesure de la compétition, elles ont joué les coups à fond, samedi, pour aller chercher un troisième essai (65e) et croire en leurs chances. Malgré la fatigue et les crampes apparues dès la 50e minute, même en infériorité numérique, les joueuses de Thomas Darracq se sont accrochées, à un petit point, dans une fin de match folle.
Des dernières minutes que les Néo-Zélandaises ont failli payer très cher. Après un ballon perdu de façon incompréhensible dans un moment pourtant sans pression, elles ont à leur tour écopé d'un carton jaune pour un plaquage dangereux, qui a offert une dernière pénalité décisive et d'ultimes sueurs froides. Après 79 minutes de jeu sur la pelouse de l'Eden Park, et un second acte renversant, Caroline Drouin a manqué les perches. Une tentative de grattage tricolore sur la remise en jeu, jusqu'au bout, puis les Black Ferns ont pu botter en touche, et savourer. Sorties perdantes de ce combat désordonné, les Bleues, déçues, se projettent désormais sur la troisième place, pour se remobiliser.
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