Coupe du monde de rugby 2022 : les Bleues, épilogue heureux mais histoire inachevée
Bronzées à défaut d'être dorées. Il ne s'agit pas d'épiderme mais, encore une fois pour les Bleues, du métal qui orne leurs médailles à l'issue d'une Coupe du monde. En championnes, elles ont réussi à digérer l'amère défaite face aux futures championnes du monde néo-zélandaises en demi-finale pour surclasser les Canadiennes, samedi 12 novembre, lors de la "petite finale".
Le verre à moitié plein ou à moitié vide ?
Si un célèbre cycliste français avait sélectionné les troisièmes places au lieu des deuxièmes, on parlerait des Bleues comme des Poulidor du rugby mondial. Pour la sixième fois (sept si l'on compte la première édition en 1991 où la petite finale n'était pas considérée comme un match officiel), le XV de France s'est donc paré de bronze au Mondial. Selon que l'on soit adepte du verre à moitié vide ou plein, on déplorera cette incapacité à franchir le dernier pas ou, au contraire, on louera cette formidable régularité.
Ainsi, pour le sélectionneur des Bleues Thomas Darracq, qui a salué un "bilan très positif", cette victoire est une "très belle performance: arriver à mettre 40 points à l'équipe du Canada, troisième au classement mondial et qui a failli battre l'Angleterre la semaine dernière... On voit bien que le potentiel de cette équipe était bien là". Ce même Thomas Darracq avait pourtant fait du titre l'objectif clairement assumé de son équipe. Ses joueuses, comme lui, naviguent entre la déception d'avoir une nouvelle fois échoué près du but et la fierté du parcours accompli, ainsi que sa conclusion quasi parfaite face au Canada.
"Ce n’était vraiment pas facile de relever la tête. Après le week-end dernier, on a dû se resserrer et aller puiser au plus profond de nous-mêmes. On a fait un très bon match. On est heureuse de cette 3e place, même si on n’était pas venue chercher ça", résumait ainsi Caroline Drouin au micro de TF1 après la rencontre.
S'il faut bien retenir quelque chose de l'aventure bleue à l'autre bout du monde c'est bien cet art du rebond. Car, à écouter certaines joueuses après la déception de la demi-finale, ce match contre le Canada ne se présentait pas bien : la pilier Assia Khalfaoui avait ainsi évoqué dans la semaine cette médaille de bronze comme un "lot de consolation", l'ailière Joanna Grisez avait quant à elle soufflé: "Ce sera mieux que rien".
Les Bleues ont donc su ravaler leur tristesse pour proposer, face aux joueuses à la Feuille d'érable, le rugby solide qu'elles ont pratiqué depuis le début du tournoi. Capables de fulgurances aux quatre coins du terrain, elles ont surtout trouvé une assise défensive définitivement prometteuse pour la suite: le Tournoi des six nations au printemps, et surtout le Mondial 2025 en Angleterre.
Les adieux réussis des grandes dames
Cette médaille de bronze est également une belle récompense pour quatre "grandes dames" du rugby français qui tiraient leur révérence samedi à Auckland: la troisième ligne Marjorie Mayans, la demie de mêlée Laure Sansus, dans les tribunes car blessée depuis le match contre l'Angleterre en poule, et les deuxièmes lignes Safi N'Diaye et Céline Ferer.
Le mot de la fin était pour cette dernière qui, sur TF1, résumait parfaitement l'état d'esprit qui anime cette équipe : "Merci aux copines de l’équipe et à mes copines de club. Je ne pouvais pas espérer mieux. On est parti de loin, on est passé par des moments très difficiles. Mais on a su se resserrer et on va chercher la médaille".
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