Coupe du monde de rugby : avec ses cadres, l'Irlande domine aisément les Tonga
Le débat fait rage tous les quatre ans. Les favoris à la victoire finale doivent-ils laisser leurs cadres au frigo pour les matchs les plus abordables ? L'Irlande ne s'est, semble-t-il, pas posée cette question. Samedi 16 septembre, à Nantes, la première nation mondiale a largement battu les Tonga (59-16), inscrivant huit essais avec la plupart de ses habituels titulaires, pour son deuxième match de la phase de groupes dans cette Coupe du monde.
Parmi les quatre favoris à la victoire finale, les Irlandais sont les seuls à avoir déployé l'artillerie lourde en cette deuxième journée. La tentation était pourtant grande de faire tourner, contre un adversaire sur le papier très inférieur. Ils ont ainsi pris le contre-pied des Français, balbutiants avec une équipe mixte contre l'Uruguay (27-12) ou des Néo-Zélandais, faciles contre la Namibie sans leurs stars (71-3).
Avaient-ils réellement besoin de Jonathan Sexton, Peter O'Mahony ou Bundee Aki pour battre des Tonguiens valeureux mais vite dépassés ? Ce n'est pas dit, mais on ne peut pas reprocher à l'Irlande de manquer de cohérence : son succès éclatant en ouverture contre la Roumanie (82-8) avait déjà été acquis avec les héros du dernier Grand Chelem.
Sexton dans l'histoire
"Pour nous, chaque match a la même importance, indiquait le sélectionneur Andy Farrell en conférence de presse cette semaine. Ce dernier se targue de "respecter" l'adversaire, avec le risque d'épuiser ses meilleurs joueurs. Ceux-ci devraient naturellement enchaîner lors des deux chocs contre l'Afrique du Sud, samedi prochain, et l'Ecosse, le 7 octobre, faisant ainsi de l'Irlande la seule nation favorite à disputer ses quatre matchs du premier tour avec une équipe "premium".
L'encadrement a tout de même géré son effectif en effectuant quatre changements à la pause, le bonus offensif déjà en poche. Symbole de ce management à rebours des autres cadors, l'ouvreur Jonathan Sexton (38 ans) a été ménagé en ne jouant qu'une période. Ces 40 minutes à la Beaujoire lui ont tout de même permis d'inscrire 16 points, battant au passage le record de points inscrits par un joueur dans l'histoire de l'équipe d'Irlande (1090, contre 1083 pour Ronan O'Gara). Sans lui, le XV du Trèfle a poursuivi son récital après la pause et signé son deuxième succès fleuve de la compétition, avec vingt essais au total.
Plus tôt dans la journée, samedi, le pays de Galles a réalisé une opération parfaite dans le groupe C avec un succès bonifié contre un Portugal qui l'a pourtant bousculé (28-8). De leur côté, les Samoa ont démarré leur compétition par une victoire nette contre le Chili (43-10), à Bordeaux, là aussi assortie d'un bonus offensif.
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