Coupe du monde de rugby : des records, une pluie d'essais, l'inquiétude Dupont... Ce que l'on a aimé et moins aimé de la victoire du XV de France sur la Namibie
Le XV de France a signé un succès éclatant (96-0) contre la Namibie, jeudi 21 septembre à Marseille, battant son record de points dans un même match. Les Français n'ont cette fois pas tremblé et, avec 14 essais, ont logiquement décroché le bonus offensif. Mais les Bleus ont peut-être perdu gros, avec la sortie sur commotion du capitaine Antoine Dupont, pour qui il existe une suspicion d'une "fissure ou de fracture sur le maxillaire", d'après Fabien Galthié, le sélectionneur.
ON A AIMÉ
Les records pleuvent
Cette fois, les Français n'ont pas fait dans la dentelle. Une semaine après la bouillie collective contre l'Uruguay, les Bleus ont fait tomber des records en décrochant le succès le plus large de leur histoire, détrônant une victoire, déjà, contre la Namibie (87-10) en 2007. Dans son histoire, vieille de 117 ans, le XV de France n'avait jamais inscrit 14 essais. Et mine de rien, de tels cartons ne sont pas non plus monnaie courante : la France a signé le plus gros écart en Coupe du monde depuis 20 ans. A l'époque, l'Australie avait décroché une victoire 143-0 contre... la Namibie. Décidément.
Danty et Baille dans le ton
Absent depuis le 12 août à cause d'une blessure, le pilier gauche Cyril Baille a fait un retour appliqué. "Le mollet a tenu", a-t-il souri après la rencontre sur France 2. Impeccable en mêlée, il s'est montré plutôt sobre dans le jeu courant et a été remplacé, comme son pendant Uini Atonio, à la pause. Le centre Jonathan Danty, touché aux ischios et privé des deux premiers matchs de cette Coupe du monde, a marqué deux essais (9e, 26e), plein d'opportunisme après une passe de Louis Bielle-Biarrey puis lancé près de la ligne. Le joueur de La Rochelle, même discret par rapport à ses compères de la ligne de trois-quarts, a été dans le ton. "J’ai suivi les jeunes qui ont plus de pattes que moi", a-t-il souri.
Un troisième essai plein de panache
Cela n'a évidemment pas le prestige de "l'essai du bout du monde" en 1994. Mais dans le genre esthétique, le troisième essai français, aplati par Charles Ollivon, n'est pas mal. Sur une relance amorcée par Matthieu Jalibert, les Bleus ont attaqué le fermé. S'en est suivie une succession d'échanges dans le bon rythme entre Dupont, Jalibert et Penaud, avec notamment une chistera de l'ouvreur pour son ailier.
Cette parfaite harmonie entre trois-quarts s'est propagée chez les avants, pour finir dans les mains de Charles Ollivon. L'essai sonne comme un symbole de cette orgie de jeu, matérialisée par le triplé de Penaud ou les doublés d'Ollivon et Bielle-Biarrey.
Une entame soignée
Cet axe d'amélioration a été gommé. Cueillis à froid en début de match contre la Nouvelle-Zélande puis l'Uruguay, les Français ont cette fois réussi leur entame. L'embellie demande évidemment à être confirmée contre une nation de meilleur calibre, mais les Bleus ont immédiatement pris le score en allant en touche plutôt que de prendre les points, et en inscrivant deux essais d'entrée, par Penaud (6e) et Danty (9e).
ON A MOINS AIMÉ
La tuile Dupont
C'était évidemment le risque d'aligner une équipe type malgré l'écart de niveau abyssal. Dans un match vite plié (54-0 à la pause), le staff a changé trois joueurs à la pause (Baille, Atonio, Woki), mais a maintenu Antoine Dupont sur la pelouse. Il va peut-être le regretter, puisque le demi de mêlée a été victime d'un plaquage très dangereux de Johan Deysel (45e), logiquement exclu sur le coup. Le centre namibien a asséné un coup de tête au capitaine français, qui a quitté le stade avant la fin du match, pour passer des examens à l'hôpital. Paul Boudehent, entré en jeu quelques minutes plus tard, est également sorti pour un protocole commotion (57e). Avec bien moins de craintes pour le troisième ligne que pour le demi de mêlée.
Un entraînement à moyenne intensité
Sortir l'artillerie lourde contre la Namibie était l'assurance de voir un carton, mais peut-être pas dans ces proportions. Sur le terrain, l'écart de niveau était tel que le match a vite tourné à une démonstration pour les Namibiens, complètement dépassés. Les esprits les plus taquins diront que cette rencontre ne valait pas beaucoup mieux qu'un entraînement à haute intensité cher à Fabien Galthié. Les gouffres dans la défense namibienne ou l'écrasante domination française en mêlée tendent à leur donner raison.
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