Coupe du monde de rugby : l'Angleterre met fin au rêve fidjien et rejoint les demi-finales
Le rêve anglais continue un tour de plus. Grâce à un drop puis une pénalité d'Owen Farrell, l'Angleterre a contré le retour détonnant des Fidji (30-24) et arraché sa qualification en demi-finales de la Coupe du monde, dimanche 15 octobre à Marseille. Dans un match décousu, le XV de la Rose a longtemps maîtrisé son sujet, avant de s'écrouler devant la hargne fidjienne et de friser la correctionnelle. À l'expérience, les Anglais ont tout de même eu le dernier mot et retrouveront la France ou l'Afrique du Sud dans le dernier carré.
Il était acquis que rien ne serait facile pour les Anglais dans ce Mondial. Que chaque succès serait pénible, laborieux, angoissant. Alors lorsque les Fidjiens ont amorcé un retour tonitruant mais un brin tardif, l'Angleterre a tendu une joue sans paniquer. Mieux, elle a contré de plus belle. Un drop (72e, 27-24) – décidément le thème des voyages anglais à Marseille – puis une pénalité d'Owen Farrell (78e, 30-24), et le XV de la Rose était de nouveau dans le vrai.
L'Angleterre a même joué au rugby
Ce n'était pas encore fini, et il a fallu se défaire d'une dernière possession fidjienne, moins intense que les 37 temps de jeu démentiels des Irlandais la veille, mais imprévisible avec les perforeurs Waisea Nayacalevu et Semi Radradra dans l'équation. Quand, après cinq longues minutes de crispation, M. Raynal a pénalisé un soutien fidjien, la partie anglaise du Vélodrome a fondu dans une ivresse telle que l'on souhaite bien du courage aux restaurateurs marseillais pour contenter leurs gosiers.
La nuit sera longue sur le Vieux-Port, et elle aurait pu être plus tranquille pour Maro Itoje et les siens. Impeccables durant une heure, ils se sont évertués à éteindre la moindre flamme fidjienne en grattant autant de ballons que possibles sur les zones d'affrontement. Leur supériorité sur ballon porté les a mis sur de bons rails, avec un essai de Manu Tuilagi (14e, 8-0) et, fait nouveau, ils ont eu la bonne idée d'explorer des contrées trop rarement visitées durant le tournoi en relançant des ballons, par un Marcus Smith qui n'attendait que ça. L'Angleterre n'est pas devenue la Nouvelle-Zélande, mais elle a étoffé une palette jusque-là bien réduite, et c'est déjà un grand pas. L'essai de Joe Marchant (24e, 15-3), après avoir balayé la largeur du terrain, en atteste.
Jamais une nation du Tier 2 n'avait échoué si près des demies
À un de plus après le jaune de Vinaya Habosi, les Anglais sont un temps retombés dans leurs travers sur un essai de Viliame Mata (28e, 15-10), mais ont globalement eu l'emprise sur le match. L'absence d'ouvreur de métier – le centre Vilimoni Botitu s'y est collé – pour buter (8 points envolés) et sortir de leur camp a limité les options fidjiennes. Alors ceux-ci se sont rappelé que les offloads coulaient dans leurs veines et ont fait vivre les ballons pour trouver, enfin, de la continuité.
L'essai du désespoir par Peni Ravai (64e, 24-17) a été suivi de celui de l'espoir, planté par Vilimoni Botitu après un franchissement dans l'axe (68e, 24-24). Suffisant pour réveiller une partie d'abord timide puis enjouée du Vélodrome, mais trop juste pour atteindre les demi-finales. Jamais une nation du Tier 2 n'avait échoué si près du dernier carré, et les Fidji auront quatre ans pour évacuer leurs regrets de ne pas avoir enflammé la partie plus tôt.
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