Coupe du monde de rugby : pourquoi la sélection de Bastien Chalureau avec le XV de France fait réagir des députés
Alors que le XV de France a pris possession de son camp de base à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) et officiellement lancé sa Coupe du monde, la sélection de l'un de ses joueurs fait parler. Plusieurs députés du groupe LFI ont pris la parole pour contester la convocation dans le groupe des 33 de Bastien Chalureau (31 ans, 6 sélections), en remplacement de Paul Willemse, blessé à la cuisse. En cause, une condamnation du joueur pour "violences racistes" en novembre 2020. "La sélection de [Bastien Chalureau] sans excuse publique est une erreur publique pour le XV de France", écrit ainsi, samedi 2 septembre, sur son compte X (anciennement Twitter) François Piquemal, député de Toulouse.
Les faits remontent à début 2020, alors que le joueur évoluait au Stade toulousain. Il avait agressé en pleine rue deux personnes, dont l'ancien rugbyman d'Agen et de Colomiers Yannick Larguet. "J'ai entendu une personne qui criait 'ça va les bougnoules !' Je me suis retourné et j'ai aperçu un gars costaud qui traversait les allées Jean-Jaurès avec un copain [...] Il continuait sans cesse ses insultes racistes. J'ai voulu me retourner et il m'a décroché un coup-de-poing de toutes ses forces dans la mâchoire", avait-il alors témoigné dans les colonnes de La Dépêche.
Il a fait appel de sa condamnation
Bastien Chalureau avait été condamné à six mois de prison avec sursis et l'interdiction de porter une arme pendant cinq ans par le tribunal correctionnel de Toulouse en novembre 2020 pour des "faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l'ethnie de la victime".
Il a toujours nié le caractère raciste de l'agression et a fait appel. "M. Chalureau a toujours reconnu les violences, cette bagarre entre rugbymen, mais il n'admet pas que l'on puisse l'accuser de propos racistes. Il ne l'accepte pas puisque ces propos n'ont pas existé", expliquait son avocat, Maître Antoine Tugas, à La Dépêche après le jugement. "C'était une bagarre de fin de soirée, rien de plus. Je suis extrêmement révolté que l'on m'accuse à tort de racisme et je n'accepte pas d'être marqué du sceau du raciste", assurait de son côté le joueur à Actu. Le joueur de Montpellier est international depuis novembre 2022 et compte six sélections.
Interrogé sur le sujet lors de la première conférence de presse des Bleus dans le cadre du Mondial, le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié a assuré, dimanche 3 septembre, que "le racisme n'a pas sa place dans notre équipe, ni dans le rugby". "Bastien nous a informés de cette affaire. Il nie les faits, une procédure est en cours. On n'a rien minimisé, cela fait un an qu'il est avec nous", a-t-il ajouté.
Amélie Oudéa-Castera demande le "respect de la présomption d'innocence"
Interpellée par les députés LFI, la ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castera s'est elle aussi exprimée, dimanche soir, dans un communiqué transmis à l'AFP. Elle estime que "dans l'attente de la décision de justice définitive, chacun doit laisser la justice faire sereinement son travail, dans le respect de la présomption d'innocence". La ministre, qui s'est entretenue avec le manager général des Bleus Raphaël Ibanez, a également rappelé "qu'être sélectionné en équipe de France, c'est représenter les valeurs républicaines d'égalité et de fraternité, donc se comporter en conséquence et notamment combattre toutes les formes de violences et de discriminations".
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