Coupe du monde de rugby : un XV de France résilient pour démarrer le tournoi
Dès le coup de sifflet final, le constat était unanime, ou presque. Vainqueurs de leur match d’ouverture de la Coupe du monde contre les redoutables All Blacks (27-13), vendredi 8 septembre, dans une rencontre pourtant mal engagée, les Bleus ont fait preuve d’une formidable résilience pour renverser la balance en leur faveur, décrocher une victoire de prestige, et lancer leur tournoi de la meilleure des manières.
Au bord du terrain et dans les travées du Stade de France, au moment de déjà mettre des mots et prendre un peu de recul sur leur belle performance, les hommes de Fabien Galthié se sont tous mis d’accord sur le fait qu’ils ont terminé ce match bien mieux qu’ils ne l’avaient commencé. "On a mal entamé le match mais on n'a pas perdu le fil. On a su revenir en seconde mi-temps avec de meilleures intentions", a bien résumé François Cros au micro de TF1.
Un début de match sous l'eau
Car sur sa pelouse, le XV de France a connu un début de match très compliqué. Timorés, les Bleus ont subi toute la première période, dans tous les secteurs de jeu (77% de plaquages réussis contre 92% aux All Blacks) et ont été franchis à plusieurs reprises par des actions adverses rapides et explosives (3 défenseurs seulement battus contre 22 pour les Blacks). "On n'a pas beaucoup contrôlé le match en première période, pris, je pense, par l'atmosphère [...] et un scénario de début de partie où on donne des clés assez faciles au Blacks", a analysé Fabien Galthié en conférence de presse.
Les Bleus ont ainsi failli payer deux entames de chaque période ratées, au cours desquelles ils ont à chaque fois rapidement craqué. Le premier essai de Mark Telea, inscrit au bout d’une minute et 32 secondes de jeu, est d’ailleurs l’essai le plus rapide de l’histoire des matchs d’ouverture de la Coupe du monde. Les All Blacks ont refait le coup au retour des vestiaires, avec une nouvelle percée de l’ailier néo-zélandais pour venir crucifier le quinze tricolore, après trois minutes de jeu à peine. Au-delà de ces deux essais concédés, ils ont sauvé plusieurs actions sur leur ligne (24e, 39e).
"Une grande réussite collective"
Mais tout a été effacé par une seconde période de haut vol, que les Bleus sont allés chercher au mental et à la patience. "On revient avec d'autres intentions. On a fait une très belle seconde mi-temps. Et il y a un petit écart qui fait du bien", a ainsi savouré Thomas Ramos. Ces meilleures intentions sont notamment passées par le fait de pousser les Blacks à se découvrir, reprendre le contrôle sur le ballon, et surtout sur leur moitié de terrain. "Nous n’avons pas pu les attaquer dans leur propre moitié de terrain", a regretté Ian Foster, le sélectionneur néo-zélandais. "Lorsque nous cherchions plus de points en deuxième période, ils ont exploité ces possibilités." Dans le camp des vainqueurs, cela a donné ces mots de Charles Ollivon : "On a tout donné sur la deuxième période. Ils nous ont donné quelques opportunités et on a su les saisir."
"La deuxième partie du match est une grande réussite collectivement. D'abord la capacité de redresser la barre puis de reprendre le contrôle du match en étant très collectif", a abondé son homologue français. Dans cet autre visage affiché en seconde période, Fabien Galthié a tenu à saluer le rôle des finisseurs, entrés en jeu pour soulager un collectif "tendu" en apportant leur énergie mais aussi leur analyse de la rencontre depuis le banc. "Les entrants ont beaucoup apporté sur ce match", a assuré Peato Mauvaka, élément également souligné par François Cros.
Le XV de France aurait pu perdre pied, mais il a appris à sortir vainqueur de ce genre de rendez-vous. "C'est la marque de l'équipe depuis quatre ans, on a su se construire cette confiance", a apprécié Maxime Lucu. Déjà prometteur, avant une montée en puissance annoncée au fil des prochaines semaines.
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