Coupe du monde de rugby : un adversaire inédit, le club de Penarol réservoir de la sélection… Trois choses à savoir sur l’Uruguay qui va défier le XV de France
Le XV de France passe à l'heure sud-américaine. Pour leur deuxième match de poule à la Coupe du monde, les Bleus affrontent l'Uruguay, jeudi 14 septembre, au stade Pierre Mauroy de Lille. Vainqueurs historiques de la Nouvelle-Zélande pour leur entrée en lice, ils vont chercher à poursuivre leur début idéal de tournoi, face à une équipe avec plus d'inconnues que de certitudes.
Un habitué du Mondial mais un affrontement inédit
Le Mondial n’est pas une découverte pour l’Uruguay. La sélection dispute sa cinquième Coupe du monde, dont trois dernières de rang depuis 2015. Depuis leur première participation en 1999, les Teros n’ont manqué que deux éditions. Sur ces quatre Coupes du monde, les Uruguayens ont enregistré 20% de victoires, un pourcentage similaire à celui de la Géorgie, et mieux que des pays comme les Etats-Unis ou la Namibie. Les hommes d’Esteban Meneses y ont même décroché de prestigieuses victoires, comme face aux Fidji en 2019, à Kamaishi.
Pour autant, l'Urugay n'a jamais croisé la route de la France, ni sur la scène d’une Coupe du monde, ni même en test-match. C'est donc un gros test qui se dresse devant les Teros, pour leur entrée en lice dans ce Mondial, eux qui n'ont pas joué lors de la première journée. "Pour nous, c'est un plaisir de pouvoir commencer la compétition contre le pays organisateur. Au-delà du public et de l'ambiance, ça va être une source de motivation", a assuré lundi le talonneur Guillermo Pujadas.
Penarol, une franchise professionnelle comme anti-chambre
En 2019, la création de la franchise professionnelle de Penarol a marqué un tournant pour le développement du rugby dans le pays. Détenue en majorité par la Fédération uruguayenne de rugby, soutenue par un groupe d'investisseurs, l'équipe doit servir de réservoir pour la sélection nationale. De nombreux internationaux rejoignent le projet et travaillent ainsi ensemble au quotidien, ce qui multiplie et approfondit les automatismes. La franchise investit également le Stade Charrua de Montevideo, où évoluent les Teros.
Penarol ne joue pas dans le championnat uruguayen de rugby à 15, appelé Primera Division ou Copa Perifar, du nom d'un laboratoire pharmaceutique, et amateur, mais en Super Rugby Américas, compétition professionnelle qui regroupe des équipes de toute l'Amérique du Sud. Une façon de se frotter au plus haut niveau. Deuxième en 2021, l'équipe est sacrée en 2022 et en 2023, quelques semaines avant le début de la préparation au Mondial. Dans la liste des 33 d'Esteban Meneses, 21 joueurs évoluent actuellement à Penarol, soit presque les deux tiers de l'effectif.
Diego Ormaechea, légende passée et présente du rugby uruguayen
C'est le grand nom de l'histoire du rugby uruguayen. Pendant plus de vingt ans, Diego Ormaechea a incarné et représenté le ballon ovale dans le petit pays d'Amérique du Sud. Joueur historique du Carrasco Polo Club, équipe la plus titrée dans le championnat local, il a aussi brillé sous le maillot bleu de la sélection nationale (66 sélections). En 1999, à plus de 40 ans, il a mené ses coéquipiers en tant que capitaine pour disputer le premier match de Coupe du monde de l'histoire du pays. Il détient toujours le record du plus vieux joueur à fouler la pelouse d'un Mondial. Tout comme celui du nombre d'essais pour les Teros (33), pas commun pour un troisième ligne centre.
Parti à la retraite en 2001, Diego Ormaechea a continué d'influencer les Teros à plusieurs niveaux. Il a notamment pris les rênes de la sélection entre 2001 et 2003, jusqu'à la Coupe du monde en Australie, avant d'entraîner son club de toujours. Son héritage est encore présent aujourd'hui puisque ses deux fils, Agustin et Juan Diego, ont tous les deux défendus les couleurs de l'équipe nationale. Agustin, qui évolue au Stade Niçois, fait même partie de l'aventure en France.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.