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Rugby : six choses (pas rassurantes) à savoir avant le quart de finale de Coupe du monde entre la France et le pays de Galles

Le XV de France affronte le pays de Galles, dimanche, en quart de finale de la Coupe du monde au Japon.

Article rédigé par Camille Adaoust
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Le XV de France contre le pays de Galles, le 1er février 2019, au Stade de France, lors du Tournoi des six nations. (FRANCK FIFE / AFP)

Les Bleus resteront-ils deux semaines de plus au Japon ? Réponse dimanche 20 octobre, lors du quart de finale entre le XV de France et le pays de Galles à Oita. A la clé, les demi-finales, une potentielle finale ou le match pour la 3e place. Lors de leur dernière rencontre en Coupe du monde, en 2011, les Bleus l'avaient emporté de justesse en demi-finale contre les Dragons (9-8). Mais depuis, les joueurs tricolores ont du mal à passer la ligne d'essai face à ceux qu'on présente parfois comme leur "bête noire". Pourquoi ? Voici quelques éléments pour comprendre le passé tumultueux entre ces deux équipes. 

Les Bleus marquent peu face aux Gallois

Le sélectionneur des Bleus, Jacques Brunel, parle sur RMC d'un "adversaire redoutable". Depuis la Coupe du monde de 2011, la France n'a vaincu le pays de Galles qu'une seule fois (en huit rencontres) : le 18 mars 2017, après vingt minutes d'arrêts de jeu. Parmi les équipes du Tournoi des six nations, c'est la formation contre laquelle les Bleus ont le moins gagné dernièrement et le moins marqué de points.

Les anciens joueurs de l'équipe de France le reconnaissent aisément : le pays de Galles paraît parfois imprenable. "La France s'est souvent heurtée à une équipe galloise très pragmatique", décrit dans L'Equipe Damien Chouly, ex-troisième ligne. Son ancien coéquipier Thierry Dusautoir va plus loin : "L'image est osée. Mais les Gallois me font penser à cette queue du Mickey de manège que vous effleurez du bout des doigts, mais qui vous échappe sans cesse."

Le staff gallois connaît (trop) bien la France

Pour les entraîneurs gallois, le jeu tricolore a sans doute peu de secrets. Parmi eux, le préparateur physique, Paul Stridgeon, a en effet longtemps observé le rugby français de l'intérieur, au sein du Rugby club toulonnais (RCT), de 2014 à 2017. Et depuis son départ, il n'a pas cessé de scruter les joueurs français. Quelques jours encore avant le quart de finale, il saluait la progression de la préparation des Bleus ces dernières années. Le travail qu'a mené le XV de France dans le domaine ne lui est pas inconnu : il dit "bien" connaître le nouveau responsable de la préparation physique, Thibault Giroud, autre ancien préparateur physique du RCT. 

Il n'est pas le seul. D'autres membres du staff gallois ont certainement observé attentivement le XV de France, ces derniers mois. L'entraîneur de la défense du pays de Galles, Shaun Edwards, est en effet courtisé par la Fédération française de rugby (FFR) pour traverser la Manche après la Coupe du monde. Les "dirigeants de la FFR [maintiennent qu'il] sera bien là pour la saison prochaine", indique L'Equipe. Il a aussi un temps été question de recruter le sélectionneur gallois Warren Gatland à la tête du XV de France après le Mondial, avant de lui préférer Fabien Galthié.

Les Gallois ont dans leurs rangs le meilleur marqueur de la Coupe du monde

Il brille depuis le début de la compétition. L'ailier gallois aux jambes de feu, Josh Adams, a marqué cinq essais au Japon. Le joueur des Cardiff Blues est ainsi le meilleur marqueur d'essais de la Coupe du monde, avec le Japonais Kotaro Matsushima. Et il prévoit (malheureusement pour les Bleus) de faire grimper de chiffre face à la France. "Le record en Coupe du monde pour le pays de Galles est détenu par l'ailier Shane Williams, avec six essais marqués en 2007", explique The Guardian (en anglais). "Je croise les doigts. Avec trois matchs à jouer encore, je vais peut-être le coiffer au poteau", a réagi le principal intéressé.

Josh Adams marque un essai face aux Fidji, le 9 octobre 2019 à Oita (Japon). (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Il est même tenté par les records mondiaux : huit essais marqués en une seule compétition par les Néo-zélandais Julian Savea et Jonah Lomu et le Sud-africain Bryan Habana. "Ce serait pas mal d'intégrer cette liste. Elle contient quelques légendes. On peut presque dire qu'avec ce quart de finale, c'est la semaine la plus importante de ma carrière", continue de rêver Josh Adams.

Ils gagnent beaucoup ces derniers temps

Le XV du Poireau est une machine. Le pays de Galles a remporté tous ses matchs de préparation d'été et d'automne en 2018. L'équipe a ensuite réussi un Grand Chelem lors du dernier Tournoi des six nations, remportant ainsi haut la main la compétition, comme le rappelle la BBC (en anglais). "La dernière équipe à avoir réalisé le Grand Chelem une année de Coupe du monde a été l'Angleterre en 2003, et regardez ce que ça a donné [elle a été sacrée championne]", soulignait en mars Sam Warburton, ex-capitaine des Gallois, dans le Sunday Times (en anglais).

En phase de poules de la Coupe du monde, le pays de Galles n'a pas perdu ses bonnes habitudes avec quatre victoires en quatre rencontres face à l'Australie, les Fidji, la Géorgie et l'Uruguay. Un regard en arrière permet de constater que l'équipe n'a perdu que trois matchs sur 22 disputés depuis février 2018, avec une série de 14 victoires consécutives en 2018. A titre de comparaison, "si on remonte à 2000, les Bleus n'ont jamais pu enchaîner plus de huit succès", note le le site spécialisé Rugbynistère.

Le match a une allure de revanche

En Coupe du monde, Gallois et Français semblent s'éviter. En effet, depuis la toute première Coupe du monde en 1987, les Bleus ont affronté cinq fois l'Angleterre, quatre fois l'Irlande ou encore trois fois l'Ecosse, mais une fois seulement le pays de Galles. Et quel souvenir. En 2011, les Bleus remportent la demi-finale sur le fil (9-8) malgré un avantage numérique : le capitaine Sam Warburton est exclu du terrain sur carton rouge après seulement 18 minutes de jeu.

Le XV de France célèbre sa victoire en demi-finale de la Coupe du monde face au pays de Galles, le 15 octobre 2011 à Auckland (Nouvelle-Zélande). (MARTY MELVILLE / AFP)

Huit ans plus tard, le score est encore difficile à oublier pour les Gallois, d'autant plus que quatre des joueurs de l'époque sont encore aujourd'hui sélectionnés. Mission revanche donc, pour le XV du Poireau ? "C'est un excellent carburant pour nous pousser à atteindre nos objectifs", affirme Stephen Jones, l'un des entraîneurs de l'équipe.

Leur dernier affrontement donne des sueurs froides aux Bleus

Le dernier revers face aux Gallois a laissé un goût amer aux Bleus. Le 1er février 2019, pour son premier match du Tournoi des six nations, le XV de France accueille cet adversaire redouté au Stade de France. Il livre une première mi-temps surprenante, en menant à la pause 16-0. "Au début, le XV de France est maître des débats et puis là, ça bascule sans savoir pourquoi, sans savoir comment", se souvient le rédacteur en chef du service rugby à France Télévisions, Cédric Beaudou. En effet, 40 minutes plus tard, les Gallois s'imposent 24-19.

Une remontada encore fraîche dans les esprits. "Tout le monde y pense forcément. Quand tu fais une première mi-temps comme ça et qu'à la fin tu perds, ça marque", décrit à Sud Ouest l'ouvreur actuel Romain Ntamack. Mais pour le demi de mêlée Baptiste Serin, cette mauvaise expérience motive aussi les troupes : "On a fait des grosses erreurs qu'on a payées cash sur les derniers matchs contre eux [mais] on a des choses sur lesquelles s'appuyer, notamment sur la première mi-temps du dernier tournoi. Il faut être plus constant sur 80 minutes, gommer ces petites erreurs qu'on a l'habitude de faire et qu'on a vues sur les matchs de poules pour ne pas se mettre en danger et entre guillemets tuer le match", a-t-il affirmé, plein d'espoir, lors d'une conférence de presse, quelques jours avant le quart de finale.

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