Six choses étonnantes à savoir sur Rémy Grosso, le dernier appelé du XV de France
Pour remplacer Yoann Huget, l'ailier des Bleus blessé samedi, le sélectionneur a convoqué le joueur de Castres, aussi attachant qu'atypique.
Pour justifier la convocation de Rémy Grosso, Philippe Saint-André a évoqué, dimanche 20 septembre, les qualités de "puncheur" et le profil de "pur finisseur" de cette armoire à glace (1m88, 102 kilos) qui débarque dans le groupe bleu. Selon le sélectionneur, il est le palliatif idéal à l'infortuné Yoann Huget, sérieusement blessé au genou lors du premier match de la Coupe du monde disputé samedi par le XV de France contre l'Italie. Mais le joueur du Castres Olympique, âgé de 26 ans, a d'autres caractéristiques plus inattendues.
1C'est un boute-en-train
Malgré sa très faible expérience internationale, il y a peu de chances que Rémy Grosso reste isolé dans un coin du vestiaire des Bleus, transi par la pression. Il est plutôt du genre à se faire remarquer et à mettre les gens à l'aise, selon ses coéquipiers à Castres. "Il a souvent les fils qui se touchent et ils sont plusieurs dans sa tête, mais c’est un mec super drôle dans le vestiaire", confie un de ses partenaires dans Rugbyrama. "J'aurais du mal à vivre dans un environnement rigide et fermé", confirme l'ailier blagueur.
Posted by Remy Grosso on vendredi 24 juillet 2015
On peut le vérifier sur ses comptes Facebook et Twitter, où il se moque allègrement de lui-même et des autres, et où pullulent les références à des comptes parodiques ou comiques, comme celui de la Boucherie Ovalie.
2Il imite très bien Philippe Saint-André
Parmi ses techniques pour faire plier de rire le vestiaire, Rémy Grosso pratiquerait notamment l'imitation. Son ancien entraîneur à Castres, David Darricarrère, en témoigne dans L'Equipe : "Il est capable de vous faire Bernard Laporte ou Serge Lama à la perfection !" En intégrant l'équipe de France pour au moins trois semaines (si les Bleus vont en finale, ce sera six semaines), il va pouvoir bien faire rigoler les Bleus, en singeant notamment Philippe Saint-André, qu'il imite aussi "très bien", d'après un de ses coéquipiers castrais cité par Le Parisien. Reste à savoir si "le Goret", le surnom du patron du XV de France, peut faire preuve de suffisamment d'autodérision.
De toute façon, Rémy Grosso n'est pas un inconnu pour le sélectionneur des Bleus. L'ailier a en effet été formé à Lyon par... le frère de Philippe, Raphaël Saint-André. Avant de lui souhaiter bonne chance, ce dernier a dû lui donner quelques conseils pour ne pas trop en rajouter sur les imitations de son grand frère.
@Remygrosso soit fort Gamin ...
— Saint Andre Raphael (@Rsa_Standre) 20 Septembre 2015
3Sa passion, c'est le dessin
Si vous pensez que les rugbymen sont des brutes sans aucune sensibilité artistique, Rémy Grosso est là pour vous prouver le contraire. Le solide ailier manie plutôt bien le crayon, qu'il utilise comme une source d'apaisement, comme il l'explique à Rugbyrama : "J’aime beaucoup le dessin depuis tout petit. J’en ai fait beaucoup à l’école pendant les heures de classe. J’ai quelques facilités et j’aime vraiment cela. J’apprécie de recopier un paysage ou autre chose. Cela permet de me détendre."
Son compte Twitter est ainsi régulièrement alimenté par ses créations. A quand une caricature du sélectionneur ?
Jour de match! @RoryKockott @remitalo @44Marcoo @bderoche @CastresRugby pic.twitter.com/qPJqEjvzvQ
— Grosso Remy (@Remygrosso) 28 Mars 2015
4Il n'aime pas que le rugby à XV
Rémy Grosso aurait pu ne jamais voir la Coupe du monde. Avant tout parce qu'il a d'abord touché à d'autres sports, notamment le basket et le handball, où son gabarit devait là aussi faire des malheurs. Il a très récemment embrassé une carrière parallèle de joueur de rugby à 7. Il a intégré l'équipe de France de cette discipline. Avec succès, puisqu'il a inscrit 12 essais en 12 matchs et fait partie de l'équipe qui a remporté le tournoi de Moscou. Il pourrait même voir le Brésil l'an prochain, puisque les Bleus du 7 sont qualifiés pour les JO de Rio.
Plus qu'une aura de vainqueur, ce sont surtout des capacités techniques et des appuis de feu acquis sur les terrains de rugby à 7 que Rémy Grosso va désormais mettre au service du XV de France.
5C'est un roi du tampon
En bon ailier, les modèles de Rémy Grosso pourraient être d'autres artistes du cadrage-débordement, du type Serge Blanco, Vincent Clerc ou Bryan Habana. Mais non, celui qui lui a donné envie de faire du rugby, c'est Serge Betsen, l'ancien "monsieur tampon" du XV de France, surnommé "la faucheuse" pour sa capacité à plaquer sans ménagement. Les yeux du petit Rémy en brillaient d'admiration quand il était enfant : "J’adorais le voir plaquer et se relever sans cesse, explique-t-il à Rugbyrama. C’est un truc qui m’a toujours impressionné."
Rien d'étonnant donc à ce que Rémy Grosso soit devenu un plaqueur hors pair, et un spécialiste du "raffut", geste qui consiste à envoyer voler son adversaire avec un bras lorsqu'on porte le ballon avec l'autre main. "Je fais plus dans la percussion que dans le “cad'-déb'” [le cadrage-débordement]" explique-t-il à L'Equipe (article payant). Clément Poitrenaud, l'arrière toulousain, doit encore se souvenir de ce soir où il a tenté d'arrêter l'ailier castrais, un moment très musclé rappelé par 20 Minutes.
6Il ne jouera sans doute pas
Pour ceux qui pensent que Rémy Grosso a été extrait d'une piscine aux Baléares pour venir remplacer au pied levé Yoann Huget, sachez qu'il n'en est rien. Même s'il s'est marié cet été, pendant que les 36 Bleus pré-sélectionnés suaient à grosses gouttes pour être prêts pour le Mondial, il a tout de même sérieusement préparé, avec son club de Castres, la saison de Top 14 qui a débuté depuis un mois. Il a d'ailleurs inscrit un essai lors de la 4e journée contre Oyonnax.
Et puis, comme il l'explique à L'Equipe (article payant), celui qui voit cette sélection en Bleu comme "un rêve" ne devrait pas prétendre d'entrée à une place de titulaire. C'est peut-être ce qui a convaincu Philippe Saint-André de le sélectionner lui, plutôt qu'une star confirmée comme Maxime Médard. "Etre appelé, c'est déjà énorme, confirme Rémy Grosso au quotidien sportif. Je vais sûrement être comme un gosse, mais j'ai aussi envie de prendre les choses en main pour apporter ce qu'on attend de moi."
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