Disparition en mer de Medhi Narjissi : "Certains doivent aller derrière les barreaux", clame le père du jeune rugbyman de 17 ans
"Notre vie s'est arrêtée le 7 août". Dans un long entretien à L'Equipe (article payant), mercredi 18 septembre, Jalil Narjissi fait part une nouvelle fois de sa détresse, mais aussi et surtout de sa colère. Plus d'un mois après la disparition de son fils, Medhi Narjissi, emporté par des courants à l'occasion d'une séance de récupération de l'équipe de France U18 sur une plage près du cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud), l'ancien joueur de Castres et d'Agen réaffirme son désir que "la vérité soit faite" et que "les responsables soient jugés et punis".
"Ils [les membres du staff] ne peuvent plus encadrer" et "certains doivent aller derrière les barreaux, assène-t-il. Je suis très en colère par rapport au lieu où cette catastrophe est arrivée et tout ce qui rendait impossible une séance de récupération là-bas. Les personnes responsables de cette catastrophe ne prennent pas leurs responsabilités et se renvoient la balle. C'est de la lâcheté."
Pour Jalil Narjissi, le rapport diffusé le 12 septembre par la Fédération française de rugby (FFR) à l'issue de son enquête interne "n'a aucune valeur" à cause, entre autres, de ses "incohérences". "Ce qui m'importe, c'est l'enquête judiciaire", tranche-t-il. Le père de l'espoir du Stade toulousain met également en cause la responsabilité de la FFR, pointant notamment du doigt l'inaction de son président, Florian Grill, qui ne s'était pas déplacé en compagnie de la famille en Afrique du Sud, sur les lieux du drame.
"Rien n'a été fait correctement"
"Ce ne sont pas eux qui ont mis mon fils dans l'eau, mais ils sont responsables de ces personnes-là, confie-t-il. Bien sûr que je leur en veux. J'entends leurs excuses, mais rien n'a été fait correctement, et ce, contrairement à ce que disent certains dirigeants. C'est nous qui sommes déchirés et dévastés et qui ne dormons plus. J'aurais eu un discours différent envers les dirigeants de la Fédération s'ils avaient mis tout en place pour l'accompagnement."
Alors que la famille avait porté plainte deux semaines après la tragique disparition de Medhi Narjissi, l'avocat Victor Casellas affirme dans L'Equipe, que "le juge d'instruction va faire tout son possible pour que ça aille vite." "Mais il y a une problématique du fait de la qualification, précise-t-il ensuite. Pour l'instant, le statut procédural est la disparation. La prochaine étape sera vraiment la bascule sur homicide involontaire pour que le juge d'instruction ait toute latitude." En attendant, la famille de Medhi "tient, mais c'est l'horreur", selon les mots de Jalil Narjissi.
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