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France-Ecosse : pour les Bleus et Fabien Galthié, il n'y a pas lieu de s'inquiéter malgré les lacunes affichées

Les Français menaient 27-10, mais n'ont sécurisé leur victoire contre l'Ecosse qu'à la 78e minute, samedi à Saint-Etienne.
Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Damian Penaud et ses coéquipiers du XV de France face à l'Ecosse, à Saint-Etienne, le 12 août 2023. (JEFF PACHOUD / AFP)

Puisque le rugby aime se perdre dans des dénominations farfelues – ce France-Ecosse comptait officiellement pour une Summer Nations Series qui n'existe qu'à travers son nom –, la précision de Fabien Galthié s'impose. "C'était un match d'entraînement parfait", a clamé le sélectionneur en conférence de presse, pour rassurer après la victoire étriquée de ses joueurs à Saint-Etienne (30-27), samedi 12 août.

"On basculera ensuite dans l'épreuve avec un E majuscule" a poursuivi Galthié, à 27 jours du coup d'envoi de la Coupe du monde dans l'Hexagone (8 septembre-28 octobre) face à la Nouvelle-zélande. Dit autrement, les conséquences des largesses observées peuvent encore s'apprécier à la marge, mais gagneraient à être gommées avant la date fatidique.

Un manque de rythme évident

Pour sa première sortie après un tour de chauffe disputé avec une équipe bis à Edimbourg (défaite 21-25 samedi dernier), le XV "premium" a souffert d'un manque de rythme. Pas un sujet pour Galthié, face à des Ecossais sur le pont "un mois avant nous". "On a décidé de récupérer les joueurs mi-juillet mais on l'assume", a-t-il développé. Ce déficit physique explique l'entame à tâtons, sanctionnée par l'essai précoce de Kyle Steyn (4e), ou la fin de match sur les rotules ponctuée par trois réalisations écossaises après la 60e, faisant évoluer le score de 27-10 à 27-27.

Auteur du but de la gagne à la 78e, Thomas Ramos a trouvé les siens emplis de "fatigue" et vu une explication dans la chaleur moite stéphanoise. "Ça fait cinq semaines qu'on ramasse tous ensemble et on était prêts", a de son côté expédié l'ailier Gabin Villière. Par nature, le prétexte du rythme n'est pas extensible à l'infini, mais Antoine Dupont n'en fait pas une fatalité : "On a tous pu prendre du rythme collectivement, c'est ça qui était important".

Tous les maux bleus ne répondent pas non plus de cette donnée. La deuxième période a été disputée avec un banc de joueurs capés à Edimbourg – Jean-Baptiste Gros, Pierre Bourgarit, Sekou Macalou ou Louis Bielle-Biarrey – et donc, par nature, davantage dans le rythme. "On a eu beaucoup de déchet encore ce soir", ainsi pointé Fabien Galthié, relayé par Antoine Dupont en conférence de presse : "J'ai eu l'impression que c'était plus notre qualité technique qui a baissé que le physique".

Des individualités au rendez-vous

Ses partenaires ont en effet concédé 15 turnovers et réussi 85% de plaquages, des statistiques pas alarmantes mais largement perfectibles. Cette baisse de régime a également coïncidé avec la sortie de Romain Ntamack, touché au genou à la 56e. Il n'est pas dit que les Bleus auraient mieux résisté avec le maestro toulousain sur le pré, mais son remplacement par Louis Bielle-Biarrey a induit le replacement de l'arrière Thomas Ramos à l'ouverture, où ce dernier a moins de repères. "Certains joueurs n'ont pas joué ensemble depuis mars", a expliqué Galthié pour justifier ces automatismes balbutiants.

Passé ce tableau noirci, les Bleus ont tout de même rivalisé et, même occis, se sont démenés pour contrer la remontée adverse, dans des circonstances déjà observées contre l'Afrique du Sud et l'Australie en novembre. "Il y a encore des choses à régler sur le plan du rugby mais au niveau de la force mentale et de l'envie, ça a été super", a exprimé Villière. 

On n'oubliera pas que les Bleus, même maladroits, ont confirmé leur propension à marquer à tout moment et que leurs individualités d'exception, dont Antoine Dupont, Charles Ollivon et Damian Penaud, les ont tirés d'un mauvais pétrin. Les sept pénalités concédées témoignent d'une amélioration nette et constante dans ce secteur, tout comme les cinq mêlées avec introduction adverses chahutées – le robuste pilier droit Dorian Aldegheri y est pour beaucoup. 

Les deux dernières rencontres de préparation, face aux Fidji le 17 août puis à l'Australie le 27 août, permettront de peaufiner les ultimes détails avant le Mondial. En l'état, les Bleus disposent d'une base solide qui leur a permis de battre une équipe écossaise, cinquième nation mondiale expérimentée et affamée. Pour une équipe "en reprise" des dires de son sélectionneur, c'est rassurant.

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