Rugbymen français accusés de viol en Argentine : "Des joueurs ont décidé de ne pas respecter le cadre", regrette Florian Grill, le président de la FFR

Lors d'une conférence de presse mardi, le patron de la FFR est revenu sur la situation d'Hugo Auradou et Oscar Jegou, inculpés pour "viol aggravé" en Argentine.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Le président de la FFR, Florian Grill, et son vice-président, Jean-Marc Lhermet, à Marcoussis (Essonne), le 16 juillet 2024. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Un devoir de vérité et transparence" et "une gestion ferme et claire". Guidés par ces deux principes, le président de la Fédération française de rugby (FFR), Florian Grill, et son vice-président, Jean-Marc Lhermet, ont tenu, mardi 16 juillet, une conférence de presse à Marcoussis (Essonne) pour présenter un bilan des affaires extrasportives qui ont perturbé la tournée sud-américaine. En marge des trois matchs, contre l'Argentine et l'Uruguay, Melvyn Jaminet a été exclu pour une vidéo dans laquelle il proférait des propos racistes, puis Hugo Auradou et Oscar Jegou ont été inculpés pour "viol aggravé". Le président de la FFR a notamment annoncé qu'un "signalement auprès du procureur de la République" a été effectué après les propos racistes tenus dans une vidéo par l'arrière du XV de France, Melvyn Jaminet. 

Les deux dirigeants sont aussi longuement revenus sur l'affaire Auradou-Jegou. Florian Grill a commencé par rappeler qu'un "cadre extrêmement précis" existe depuis des années, "fondé sur l'autonomie et la responsabilisation des joueurs". Pour ces moments de troisième mi-temps, ces règles autorisent les Bleus à sortir "en groupe" en présence de joueurs "un peu plus seniors".

Ces derniers sont chargés de faire rentrer tout le monde en même temps en taxi. "C'est ce qui a été fait par Baptiste Serin [le capitaine lors de la tournée]. Mais il y a un certain nombre de joueurs qui ont décidé de ne pas respecter le cadre. Ce n'est pas le staff qui est en responsabilité, c'est bien les joueurs qui ont décidé de sortir du cadre", a insisté Florian Grill.

Demande de placement en résidence surveillée

Mis en examen le 12 juillet, Hugo Auradou et Oscar Jegou se trouvent actuellement dans "une prison intermédiaire" à Mendoza, la ville de l'ouest de l'Argentine où la soirée a eu lieu, après avoir été transférés depuis Buenos Aires. "On sait qu'ils sont arrivés extrêmement éprouvés de leur voyage. Maintenant, ils ont pu se doucher, dormir, cela va un peu mieux d'après les retours que l'on a des familles", a détaillé le président de la FFR, selon des propos rapportés par le quotidien régional La Dépêche du Midi.

Sur le volet judiciaire, Florian Grill a précisé que les avocats des joueurs tentent d'obtenir de la justice argentine leur placement en résidence surveillée. L'examen de cette demande pourrait prendre "au moins une dizaine de jours", selon le parquet de Mendoza. La FFR a d'ailleurs œuvré à dénicher et financer une maison "pour qu'ils soient dans un environnement digne et sécurisé", a justifié le président de l'institution. Ce dernier a précisé, selon La Dépêche du Midi, que le délai habituel pour ce type de procès est évalué entre "neuf et quatorze mois".

La version des joueurs pas encore plaidée

"On n'est ni juges, ni enquêteurs, nous n'avons pas d'avis à apporter. Il y a deux versions. Celle des joueurs n'a pas encore été plaidée, a poursuivi Florian Grill. On a confiance dans la justice argentine, c'est à elle de déterminer s'il y a culpabilité ou pas." Les deux joueurs parlent de leur côté de relations sexuelles "consenties", sans violence.

Pour éviter une reproduction de ces scénarios à l'avenir, Florian Grill a annoncé une amplification des sanctions. "Les sanctions disciplinaires pourront notamment inclure des sanctions financières. Elles pourront aussi inclure l'exclusion temporaire ou définitive des équipes de France, comme nous l'avons fait dans le dossier Jaminet." Avec ces affaires graves à gérer, l'arrêt de la tournée sud-américaine a bien un temps été envisagé par la FFR. Mais il n'a pas été acté pour une "question de respect vis-à-vis des fédérations argentine et uruguayenne", a argumenté le président de la fédération française, selon des propos rapportés par La Dépêche du Midi.

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