Six nations 2023 : des Bleues affamées, une défense imperméable, la faiblesse irlandaise... Ce que l'on a aimé et moins aimé lors du succès des Françaises
Jamais inquiétées, les Françaises se sont baladées en Irlande (53-3), samedi 1er avril, pour leur deuxième match dans le Tournoi des six nations. Avec neuf essais inscrits contre aucun encaissé, la France a balayé un adversaire trop rapidement dépassé. Le carton rouge reçu par Annaëlle Deshayes (21e) n'y a rien changé.
On a aimé
La naissance d'une nouvelle ère
Elles avaient pour seule référence commune un match inabouti en Italie, malgré le succès (22-12) dimanche dernier. Les Françaises, avec une équipe remaniée par à rapport à la Coupe du monde 2022 et un nouveau staff, ont, avec ce succès clinquant, plus de certitudes à l'aube de ce nouveau départ.
"Je pense qu'on a lancé notre aventure", s'est ainsi félicitée la talonneuse Agathe Sochat, après la rencontre sur France 2. Malgré quelques errements compréhensifs, les Bleues, soucieuses d'envoyer du jeu, ont régalé par des combinaisons déjà huilées. La suite s'annonce prometteuse.
La détermination des Bleues
Elles auraient pu s'en tenir à l'essentiel. Comprenez, lever le pied à la 33e, lorsque le sacro-saint bonus offensif était dans la poche. Jamais rassasiées malgré leur infériorité numérique, les Bleues ont pourtant empilé les essais à mesure que le chronomètre défilait. Cette constance leur avait précisément fait défaut en Italie le week-end précédent. "On est capables d’être dans la continuité de la 1ère à la 80e", a ainsi analysé Gaëlle Hermet au micro de France 2.
"On a une grosse qualité de groupe, que ce soit les filles qui commencent ou les filles qui finissent", a poursuivi la troisième ligne, elle-même sortie d'un banc déterminé. L'entrée de Jessy Trémoulière a notamment redonné de l'allant offensif aux Bleues sur la fin.
La défense infranchissable
Si les Bleues avaient flanché sur la dernière offensive irlandaise, personne ne se serait évertué à le leur reprocher. Mais celles-ci, soucieuses de rendre une copie parfaite, ont contrarié les ultimes velléités - fussent-elles timides - des Irlandaises. Une réelle satisfaction, et ce alors que le XV du Trèfle a proposé quelques séquences de pilonnage devant la ligne française (19e, 21e).
Efficaces dans les zones de ruck et au grattage, les Françaises ont secoué leurs adversaires sur de nombreux plaquages offensifs et sont restées relativement disciplinées. Après avoir subi deux essais en Italie, les Bleues se sont clairement rassurées dans ce secteur.
On n'a pas aimé
Le flétrissement du XV du Trèfle
Toute analyse de la prestation française mérite toutefois d'être mesurée, eu égard à la faiblesse irlandaise. Malgré une envie évidente, les locales ont éprouvé toutes les peines du monde à se rapprocher de la ligne française. Balbutiantes dans leurs lancements de jeu, trop poreuses en défense, elles ont affiché trop de carences pour exister dans ce match et ont complètement craqué sur la fin. L'écart était tel que le carton rouge n'a pas suffi à équilibrer les débats, puisque la mêlée française a souvent pris le dessus, même à sept contre huit.
Le plaquage dangereux de Deshayes
Son geste non maîtrisé reste, a posteriori, anecdotique. Il n'empêche, le carton rouge reçu par la pilier gauche Annaëlle Deshayes, dont le plaquage à l'épaule a directement heurté la tête de Deirbhile Nic A Bhaird (21e), aurait pu s'avérer préjudiciable pour ses coéquipières. Le geste aurait, dans le même sens, pu gravement atteindre la troisième ligne irlandaise, finalement restée sur la pelouse.
Avec cette faute grossière, Deshayes s'expose à une suspension. Il en va d'ailleurs de même pour l'arrière locale Meabh Deely, coupable d'avoir retenu Cyrielle Banet... par les cheveux, ce qui lui a valu un carton jaune.
La faillite au pied
S'il fallait retenir une bévue dans cette copie tricolore quasi-parfaite, il faudrait jeter un œil à la réussite au pied. Seuls 4 des 9 essais ont en effet été transformés par les buteuses successives. Dans le détail, Pauline Bourdon (0/2) et Morgane Bourgeois (2/5) ont flanché - dans des positions parfois idéales, alors que Jessy Trémoulière a converti ses deux tentatives. D'accord, le vent tourbillonnant dans un stade complètement ouvert n'a pas aidé. Mais le rendu statistique est clairement insuffisant et pourrait, dans des rencontres plus serrées, nuire aux Bleues.
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