France-Irlande : gestes de classe et travail de l'ombre, Cyril Baille, relâchements coupables... Ce que l'on a aimé et pas aimé lors du succès du XV de France
Les Bleus ont montré un visage tantôt séduisant, tantôt combatif mais également parfois distrait, face à l'Irlande, samedi au Stade de France, lors de la 2e journée du Tournoi des six nations. Mais ils ont fini par l'emporter (30-24).
Bleu roi et bleu de chauffe. Les Français ont mixé les genres face à l'Irlande, samedi 12 février, et il fallait bien ça pour déraciner le XV du Trèfle, toujours aussi coriace. Tout n'a pas été parfait, ça l'est rarement face à une équipe experte dans l'art de faire déjouer, mais les hommes de Fabien Galthié ont livré une prestation très consistante.
ON A AIMÉ
Un préambule champagne
Une introduction comme dans un rêve. La première minute de jeu des Bleus est à imprimer dans tous les manuels. C'est bien simple, tout est exécuté à la perfection. Des premiers crochets de Moefana, à la charge d'Atonio jusqu'à la passe magique de Ntamack pour Dupont, tout transpire la classe, la puissance, la maîtrise. Une multiplication de temps de jeu miraculeuse, comme d'autres multipliaient les pains.
Ruck endiablé
Le Stade de France tout entier savait comment l'Irlande allait jouer. On peut toujours compter sur la fidélité irlandaise, qui, effectivement, a envoyé ses hommes verts au mastic. Sans surprise. Le XV du trèfle a donc multiplié les charges au ras mais les Français ont réussi à leur couper l'herbe sous le pied.
Parfaitement structurés, les avants bleus ont démontré une véritable maestria pour gratter les ballons ou, au moins, en ralentir la sortie. Privée de son arme numéro un, l'Irlande n'avait plus de plan B immédiat. Ce n'est qu'au retour des vestiaires que le XV du Trèfle s'est décidé, à juste titre, de déployer son jeu vers l'extérieur.
Baille que vaille
Il y a évidemment cet essai qui redonne de l'air au XV de France au moment où il commençait à s'asphyxier, après un début de deuxième période délicat. Un essai mêlant à la fois toute la force du pilier mais aussi l'équilibre d'un trois-quart qui parvient à se désaxer tout en restant sur ses appuis pour aplatir. La cerise sur un gâteau aux couches multiples, composé notamment de 31 mètres parcourus ballon en mains et de 6 placages ravageurs (pour un seul manqué).
L'Irlande entretient sa réputation
À un moment, on a pu croire les Irish confits. Ce serait mal les connaître. Quitte à rajouter une pierre à l'édifice du cliché "fighting spirit", ils se sont de nouveau rebellés. Fidèles à leur légende. Dans la foulée de leur trois-quart centre Garry Ringrose, décidément pas loin d'un Brian O'Driscoll, les hommes du Trèfle ont redressé la tête et la barre pour livrer un farouche combat aux Bleus, les pousser dans leurs retranchements.
Menés 22-7, les Irlandais vont ainsi revenir à un tout petit point, laissant craindre le pire pour le XV de France. Ce dernier peut remercier ses valeureux adversaires : c'est aussi et surtout dans l'opposition que l'on progresse.
ON N'A PAS AIMÉ
L'attentisme c'est pas le plaisir
Après la divine symphonie de début de match, 10-0 après 6 minutes, un premier couac s'est fait entendre. Tout l'orchestre n'est pas fautif, bien sûr, mais certains solistes se sont bien ratés sur le renvoi consécutif à une pénalité de Jaminet. Mauvaise communication entre les arrières, chacun regardant l'autre et Hansen qui passait par là en profitait pour filer à l'essai. Une hésitation coupable ça arrive, mais c'est à reproduire le moins possible. Surtout face à des monstres d'opportunisme comme les Irlandais.
Une reprise de sénateur
Comme dans une citation d'un célèbre film des années 80, les Français "avaient laissé le feeling au vestiaire". Peut-être trop sûrs de leur force et de leur avance, les Bleus ont assisté, impuissants, au réveil de la furia verte et ont encaissé un 14-0 en l'espace de deux minutes dès la reprise. Une permissivité qui a permis aux Irlandais, qui avaient jusque-là la tête dans le seau, de revenir au coude-à-coude.
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