Italie-France : 18 pénalités concédées, renaissance italienne... Comment les Bleus se sont fait une grosse frayeur à Rome
Il s'en est fallu de peu pour que le XV de France ne concède sa première défaite depuis juillet 2021, dimanche 5 février en Italie (victoire 29-24). Mis sous pression par une équipe italienne joueuse, terriblement indisciplinés, les Bleus n'ont pas franchement rassuré, six jours avant un déplacement périlleux à Dublin. Plusieurs raisons expliquent ces difficultés à battre une sélection pourtant, sur le papier, moins armée.
Une indiscipline notoire
On en deviendrait presque inquiets pour l'état des lèvres de Matthew Carley. L'arbitre central a porté à 18 reprises le sifflet à sa bouche pour sanctionner des fautes françaises. "On sait très bien que ce n'est pas jouable à ce niveau", a évacué Antoine Dupont après le match, sur France 2. Ce total, le pire de l'ère Galthié dans le Tournoi, a de quoi préoccuper. "18 pénalités, c'est à chaque fois une possession pour l'adversaire et tu recules. On a beaucoup reculé. Et quand tu ne recules pas, ça te coûte trois points", regrettait le sélectionneur en conférence de presse d'après-match.
Dix de ces pénalités ont, en plus, été concédées sur des rucks, secteur où ils n'avaient de toute façon pas grand chose à espérer vu la forme transalpine (98% de ballons conservés). Symbole de cette faillite, un essai de pénalité, agrémenté d'un carton jaune pour Charles Ollivon (pénalisé à lui seul 4 fois), a remis la Squadra Azzurra dans le coup (52e, 21-22).
Des Transalpins en net progrès
On disait cette Italie pleine de ressources, revigorée par son exploit à Cardiff en mars dernier (22-21). Eclatants dimanche, les Italiens ont prouvé que ce succès n'était pas un feu de paille. Jadis habitués à fléchir physiquement autour de la 60e minute, ceux-ci ont trouvé un second souffle que l'on ne leur connaissait guère. "Ce n'est plus l'Italie d'avant", a assuré l'ailier français Ethan Dumortier en fin de match. Au niveau dans l'intensité devant, malgré un déchet important au plaquage (22% d'échecs), ils ont maitrisé leurs lancements de jeu (20/22 en touche, 5/6 en mêlée) et offert plusieurs séquences énergiques impliquant leurs trois-quarts prometteurs. Ils ont même fini le mieux en imposant des temps de jeu en toute fin de match, qui auraient pu les mener à l'essai de la victoire.
Une baisse de régime coupable dans le second acte
Cette endurance italienne dans la performance a drastiquement tranché avec la nette baisse de régime française observée dans le second acte. Plusieurs cadres, notamment devant, ont nettement manqué de maîtrise et d'impact. Prompts à remettre les leurs dans l'avancée, Julien Marchand, Paul Willemse ou Charles Ollivon, ont été plus effacés lorsque l'Italie a pris les rênes à la 62e.
"Il n'y a pas eu d'affolement", a pourtant relevé Dupont en conférence de presse à propos de ce moment charnière. Les Bleus ont alors été bien aidés par l'apport des entrants Matthieu Jalibert et Romain Taofifenua, tous deux impliqués sur l'essai décisif de l'ouveur. "C'est à ça que servent les 'finisseurs', a loué Fabien Galthié. C'est eux qui le gagnent, ou du moins essayent."
Une réussite en baisse face aux perches
D'accord, la franche discipline italienne (7 pénalités, dont une bonne partie dans le camp français) ne lui a pas offert beaucoup de munitions face aux perches. Mais en réussissant 4 de ses 6 coups de pied, Thomas Ramos a affiché un taux de réussite (67%) insuffisant à ce niveau. Ses deux échecs (20e, 57e) sont certes survenus dans des positions difficiles et, à sa décharge, son vis-à-vis Tommaso Allan n'a pas fait mieux.
Il n'empêche : Ramos était habitué à des standards autrement plus élevés lors de la tournée d'automne (84%). De là à relancer le débat avec son concurrent déchu Melvyn Jaminet, qui avoisine les 90% de réussite en Bleu, il n'y a qu'un pas.
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