Six nations 2023 : la défaite du XV de France contre l'Irlande, un mal pour un bien ?
"Ça fait un coup derrière la tête, ça fait mal, mais on progresse et on apprend." Après avoir chuté contre l'Irlande (32-19), samedi 11 février, lors de la deuxième journée du Tournoi des six nations, le XV de France et son numéro 8 Gregory Alldritt ont regoûté aux après matchs plein de tristesse, qu'ils n'avaient plus connus depuis l'été 2021. Mais passée la déception, les Bleus peuvent s'appuyer sur ce revers, chez la première équipe mondiale, pour en tirer plusieurs enseignements.
La défaite face à l'Irlande peut d'abord offrir une certaine respiration au XV de France. Avant cet après-midi fatal à Dublin, les hommes de Fabien Galthié restaient sur un record de 14 succès de rang. Une série égrenée à chaque rencontre des Bleus, qui avait fini par devenir un fardeau, et dont ils sont aujourd'hui détachés. "On ne jouait pas pour cette série, on joue pour gagner des titres, des trophées", a vite balayé Gregory Alldritt, prêt à passer à autre chose.
"On avait perdu l'habitude de sortir la tête basse"
Un mal pour un bien aussi sur le plan mental. Brutalement, les Bleus se sont retrouvés face à une situation qu'ils ne connaissaient plus : être piqués par la défaite. "On avait perdu l’habitude de sortir la tête basse et de ne pas être fier de notre performance", a reconnu Romain Taofifenua. "La défaite, ça fait presque deux ans qu'on l'avait pas rencontrée, ce n'est pas une sensation très agréable", avait déjà asséné son sélectionneur, le visage fermé, au début de sa conférence de presse d'après-match.
Dans la défaite, Fabien Galthié et son groupe sont prêts à "apprendre", selon l'adage populaire, qu'on progresse plus dans l'échec que dans la réussite. "Ce match va nous apporter beaucoup, en lecture, en analyse", a confié le sélectionneur. "Ce sont des expériences qui vont nous permettre de continuer à rester ambitieux surtout, et continuer à améliorer notre rugby."
Des évolutions à apporter dans le jeu
Ce revers peut aussi leur permettre de tirer des leçons dans le jeu. Samedi, les Français ont cédé sous la pression des Irlandais et n'ont pas réussi à développer la tactique qu'ils voulaient. "On a trop joué dans notre camp. Il aurait fallu taper, jouer haut, c'est ce qui était prévu avant le match", a regretté Fabien Galthié. Cantonnés dans leur moitié de terrain, les Bleus ont eu toutes les difficultés du monde à approcher la ligne d'essai adverse (57 secondes seulement passées dans les 22 mètres irlandais).
Les Tricolores ont également été en difficulté sur le plan physique par rapport à leurs adversaires. "Quand on les voit eux et nous à la fin, il y a un écart. Nous, on est amochés, et eux, j’ai l’impression qu’ils peuvent jouer deux jours encore", a soufflé Romain Ntamack en zone mixte. Préparation physique, jeu au pied, mais aussi mieux négocier les rucks, qui ont plus bénéficié aux Irlandais... "Il y a encore des détails à régler si on veut rivaliser avec la première nation mondiale", a résumé le buteur du Stade toulousain.
Et pourquoi pas aussi rebattre les cartes pour certains joueurs ? Sur la pelouse de l'Aviva Stadium, Thibaud Flament, meilleur plaqueur du match (28), a livré l'une des meilleures copies côté tricolore. "Il continue à progresser, à grandir, c'est un jeune joueur qui démontre de belles choses, match après match", a loué son sélectionneur à chaud après la rencontre. L'apprentissage de la défaite peut-il être synonyme de bouleversement de la hiérarchie ? A sept mois du Mondial à domicile, la grande échéance de l'année, il n'est pas encore trop tard pour changer. Et en ce sens, la défaite des Bleus intervient peut-être au meilleur moment.
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