Six nations 2024 : décaler Thomas Ramos, privilégier un 10 de métier... Quelles options pour remplacer Matthieu Jalibert à l'ouverture à Cardiff ?
Plutôt amateur de la continuité, Fabien Galthié va, cette fois, devoir procéder à un changement. Pour son quatrième match du Tournoi des six nations à Cardiff, dimanche 10 mars, le XV de France composera sans son demi d'ouverture titulaire depuis le début de la compétition, Matthieu Jalibert.
Sorti sur blessure en première période contre l'Italie (nul 13-13), le Bordelo-Béglais est touché au ligament interne du genou gauche, et sera éloigné des terrains plusieurs semaines. Un forfait qui s'ajoute à celui du titulaire habituel, Romain Ntamack, opéré d'une rupture du ligament croisé du genou avant la Coupe du monde, et qui devrait faire son retour sur les terrains en mars.
Pour pallier cette absence, le staff tricolore, qui avait choisi en début de Tournoi de se passer d'un 10 de métier sur le banc, possède plusieurs options, chacune avec leurs avantages et leurs limites.
Reconduire l'expérience Thomas Ramos
Face à l'Italie, c'est Thomas Ramos qui a pris le relais à l'ouverture après que Matthieu Jalibert a quitté la pelouse en boitillant, et qui a donc disputé plus d'une mi-temps aux côtés de Maxime Lucu à la charnière. "Je pense que, dans la stratégie, la composition de Fabien Galthié et de son staff, l'idée de faire un banc 6-2, c’est qu’ils comptaient sur Thomas Ramos pour couvrir le poste de 10", assure Damien Traille, ancien international qui a notamment joué à ce poste. Sur ce laps de temps, il a marqué au pied les trois seuls points inscrits par les Bleus au retour des vestiaires.
S'il est aujourd'hui le joueur de référence des Bleus à l'arrière, et ne compte encore aucune titularisation internationale à l'ouverture, Thomas Ramos a déjà joué avec le n°10 en club (20% de tous ses matchs en carrière selon Allrugby). Pour Damien Traille, il a "aujourd'hui une expérience en équipe de France et une polyvalence qui lui permettent d'assumer ce rôle".
Mais cette option ne vient pas sans interrogation. Le jeu au poste de 10 et au poste de 15 "n'a rien à voir", reprend Damien Traille, qui a évolué aux deux positions. "En 10, on est quand même garant du jeu. C’est beaucoup plus de communication avec son demi de mêlée, d’animation offensive, de gestion du jeu [...] En étant à l'arrière, il y a un plus de temps de réflexion, tandis qu’au poste d’ouvreur tout s’enchaîne vite", précise-t-il. Surtout, le décalage de Thomas Ramos impliquerait d'autres ajustements, pour le suppléer à l'arrière. "Ça voudrait dire changer 10, centre [avec la suspension de Jonathan Danty] et arrière, alors qu'on a un peu perdu tous les automatismes sur les trois derniers matchs", résume Damien Traille.
Lancer une nouvelle tête ou relancer Hastoy ?
L'autre option consiste à s'appuyer sur un demi d'ouverture de métier, ce qui limiterait les bouleversements dans la composition. "Dans ce cas, on garde une ossature un peu stable et on ne remplace que le 10 et le centre, décrypte Damien Traille. Le sélectionneur peut partir sur les joueurs qu'il a choisis pour le suppléer : Antoine Gibert, Léo Barré."
Dans le premier groupe appelé pour préparer le Tournoi, en janvier, figurait en effet le demi d'ouverture du Racing 92, jamais capé, aux côtés de son coéquipier Nolann Le Garrec. Le Parisien Léo Barré a, lui, été convoqué pour une journée fin janvier, puis pour préparer le match contre l'Italie. Les deux joueurs sont présents dans le groupe.
"Est-ce qu'on se lance sur un 10 qui n’a aucune sélection ou presque, ou est-ce qu'on prend quelqu’un qui a un peu de vécu, ce qui pourrait être mieux vu l’état actuel des choses ?"
Damien Traille, ancien joueur du XV de Franceà franceinfo: sport
Pour préparer la rencontre au pays de Galles, le staff du XV de France avait aussi décidé de rappeler Antoine Hastoy, doublure de Matthieu Jalibert au Mondial mais non sollicité depuis le début de la compétition. "Je pense qu'il a un peu payé le mauvais début de saison du Stade Rochelais, mais c'est quand même un élément clé qui connaît le système de jeu", tranche Damien Traille.
Le Rochelais est le plus expérimenté des trois joueurs cités (5 sélections), et a déjà évolué sous le maillot bleu avec Maxime Lucu à la charnière, lors du deuxième match à la Coupe du monde contre l'Uruguay, conclu par une victoire poussive (27-12). Mais il a été remis à disposition de son club mercredi soir et ne sera pas du voyage à Cardiff.
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