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Rugby : le manager de l'UBB, Christophe Urios, tacle Timoci Nagusa à propos de son congé paternité

Le manager de l'UBB s'est exprimé dimanche sur RMC à propos du congé paternité de Timoci Nagusa, qui déchire depuis quinze jours la planète rugby.

Article rédigé par franceinfo: sport - Louise Le Borgne
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Timoci Nagusa, ailier de Montpellier, a annoncé prendre un congé paternité le 11 octobre. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Entre les couches et les biberons de sa fille, Timoci Nagusa ne pensait pas déclencher de telle démêlées en plaquant pour trois semaines l'ovalie. Jeune papa, l'aillier du FC Grenoble est devenu le premier rugbyman à choisir de bénéficier d'un congé paternité de 28 jours.

Une première qui divise au sein même du rugby Français. Dimanche 24 octobre, c'était au tour de Christophe Urios, le manager de l'UBB, de réagir à la polémique sur RMC : "Je parle évidemment des sports collectifs et des mecs parce que les filles c'est encore autre chose. Mais je trouve trouve qu'il (Nagusa) prend en otage son staff, qu'il prend en otage son club. Un sportif de haut niveau, même s'il a des contraintes fortes de performance et de vie à côté,a beaucoup de temps libre à côté. Il peut très bien subvenir aux besoins de sa famille tout en jouant le jeu avec son club. Je crois qu'il y a un vrai problème de confiance."

Timoci Nagusa, déjà confronté aux commentaires dépréciatifs de Philippe Saint-André, Patrick Arlettaz ou Jonathan Wisniewski sur son congé paternité, s'était justifié de son choix : "Être avec un bébé c’est du travail 24 heures sur 24. Je me réveille toutes les deux heures, je ne peux pas dormir, parce que mon bébé pleure pour avoir à manger. C’est beaucoup d’insomnies parce qu’on a aussi un enfant qui n’a que treize mois. Ma femme se repose, elle doit récupérer après l'accouchement."

Le règlement, la loi et la réputation

Si l'ailier de 34 ans s'inscrit parfaitement dans son droit, puisque la loi française offre à tout père le choix d'un congé de paternité de 28 jours, Christophe Urios n'a pas hésité à pointer du doigt la réputation du Fidjien. 

"Il n’est pas à son coup d’essai. Il a joué à Montpellier et systématiquement, je dis bien systématiquement, il arrivait avec quinze jours ou trois semaines voire un mois de retard dans son club. Ce n’est pas uniquement pour un congé paternité. Cela dépasse le cadre sociétal. [...] Dans le cas de Nagusa, je pense qu’il se fout un peu de la gueule de tout le monde."

Christophe Urios

RMC

Le coach bordelais, vainqueur du Top 14 avec le Castres olympique en 2018, n'est certes pas connu pour mâcher ses mots. S'il n'est pas catégoriquement opposé à une pause des joueurs à la naissance de leur enfant, le manager de l’UBB s'est interrogé sur la durée du congé paternité. "Comment on peut imaginer qu’un joueur parte trois semaines ? C’est possible que le cas Nagusa fasse jurisprudence. Maintenant il y a le règlement, le contrat, le fric et il y aussi le fait de se regarder dans les yeux."

Interrogé sur l'impact de son état physique à l'issue de son congé, l'ailier fidjien s'était voulu confiant sur la reprise : "Je sais ce que je fais pour rester en forme malgré mon arrêt. Je suis rugbyman professionnel depuis quinze ans. [...] Quand je reviendrai, je serai prêt."  

Une première qui divise

Depuis son annonce le 11 octobre, Nagusa est tour à tour le Bon, la Brute et le Truand du rugby Français. C'est que la situation, inédite, pourrait se multiplier si d'autres joueurs empruntent la voie ouverte par le Fidjien. Timoci Nagusa dit quant à lui avoir conscience que sa décision impose des difficultés à sa nouvelle équipe de Grenoble mais assure avoir reçu les encouragements de ses coéquipiers.

Pour l’heure, Timoci Nagusa bénéficie notamment du soutien du syndicat des joueurs Provale, et de son président Robins Tchale-Watchou. Son congé paternité, lui, continue d'alimenter la boite de Pandore du rugby Français.

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