Top 14 : vainqueur à Toulon, le Stade rochelais retrouvera Toulouse en demi-finales
Il y aura un nouveau Toulouse-La Rochelle en phases finales de Top 14. Déjà opposées en finale du championnat l'an dernier, les deux équipes se retrouveront vendredi 21 juin au Matmut Atlantique de Bordeaux, cette fois au stade des demies. Pour se qualifier, les Rochelais ont réalisé l'exploit d'aller gagner au Stade Mayol de Toulon (34-29), au terme d'une soirée où ils ont d'abord exploité les erreurs des Rouge et Noir, avant de maîtriser leur sujet en deuxième période, bien aidés par les solides performances d'Antoine Hastoy et Oscar Jégou, et par une force collective remarquable.
Longtemps pourtant, les visiteurs ont accumulé les fautes, laissant le soin à Melvyn Jaminet d'enchaîner les points au pied (15 à 5/5 face aux perches), appuyé par un fort vent de dos. Ils pourront même s'estimer heureux d'être rentrés aux vestiaires sans avoir concédé de carton jaune pour indiscipline. Mais, parfois trop joueurs ou pas assez pragmatiques, les locaux ont aussi concédé trois essais évitables par Antoine Hastoy (9e), Dillyn Leyds (30e) et Jules Favre (38e), qui ont permis aux Rochelais de faire bien mieux que résister : atteindre la pause en menant au score (15-24).
La Rochelle réaliste, Toulon fataliste
Les joueurs de Pierre Mignoni n'ont pas réussi à inverser le cours du match au retour des vestiaires. Largement dominés dans tous les secteurs de jeu dans le premier quart d'heure, ils ont d'abord concédé une pénalité aux Maritimes, avant d'encaisser un essai consécutif à une pénalité ratée par La Rochelle, puis récupérée par Oscar Jégou (46e) pour faire passer le score à 34-15. Sonné, le RC Toulon n'a pas trouvé la parade à la défense rochelaise, malgré une possession en sa faveur et de nombreuses incursions dans les 22 mètres adverses. Il aura fallu les cartons jaunes successifs de Will Skelton et Judicaël Cancoriet, qui a entraîné un essai de pénalité, pour que Toulon inscrive enfin un essai dans cette rencontre, à dix minutes du terme de la rencontre, Jack Singleton en inscrivant un autre à la sirène.
Il est difficile de ressortir des individualités de ce match, tant c’est collectivement que le club à la caravelle à tenu son cap, plaquant à tour de bras (161/180 dans l’exercice). Toulon a d’ailleurs tenu le ballon 61% du temps. Mais si La Rochelle s’en est sortie au plus fort de la tempête, c’est bien parce qu’Antoine Hastoy et Oscar Jégou ont décidé de prendre en main leur destin.
Antoine Hastoy et Oscar Jégou, héros symboliques
Revenu en manque de confiance d'un Mondial raté avec le XV de France, mis en concurrence par l'émergence d'Hugo Reus en club, l'ancien ouvreur palois n'a pas connu une saison aisée. Face à Toulon, il a certainement récité sa meilleure partition de l'année, au meilleur des moments. Auteur d'un solide 6/7 au pied, il a aussi usé de sa patte dans le jeu courant. Auteur du premier essai des Maritimes, il s'est ensuite montré altruiste, offrant le second à Dillyn Leyds, avant de franchir sur le troisième. Paradoxalement, son seul coup de pied raté du match a été décisif, le ballon atterrissant dans les mains d'Oscar Jégou.
Champion du monde U20 l’été dernier, le troisième ligne de 21 ans a vu sa progression freinée en début de saison. Rattrapé par un contrôle positif à la cocaïne, puis suspendu un mois, le jeune Rochelais a vu l'horizon s'assombrir. Titulaire lors des trois premières journées de championnat, il n'a plus joué avant la quinzième, ne quittant par la suite le groupe qu'une seule fois sur les 13 dernières échéances de l'année. A Mayol, il a été impliqué sur le deuxième essai des siens, lançant l'action d'une chistera puis se trouvant au soutien près de 60 mètres plus loin. Sur le troisième, c'est lui qui lève le ballon à Antoine Hastoy, avant de conclure en filou le quatrième essai des Rochelais. Impliqué sur trois réalisations des siens, il a par ailleurs rayonné dans le rôle premier du troisième ligne, réalisant 20 plaquages pour aucun raté.
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