XV de France : Mohamed Haouas condamné à 18 mois de prison avec sursis pour des cambriolages
Le pilier droit international a été jugé coupable par le tribunal de Montpellier pour des faits remontant à 2014.
International avec l'équipe de France de rugby, Mohamed Haouas, 27 ans, a été condamné, vendredi 4 février, à 18 mois de prison avec sursis et 15 000 euros d'amende pour son implication dans des cambriolages de bureaux de tabac à Montpellier il y a huit ans.
Initialement prévu en janvier 2021 et plusieurs fois reporté, ce procès a privé le joueur du Montpellier Hérault Rugby, actuel 2e du Top 14, du match d'ouverture du Tournoi des six nations avec les Bleus dimanche contre l'Italie (16 heures).
Le réquisitoire suivi par le tribunal
"C'est un parcours exemplaire pour les jeunes, et je le prends en compte. Il veut apurer sa dette, refermer ce chapitre", avait reconnu la procureure, en demandant "18 mois de prison avec un sursis et 15 000 euros d'amende" contre le pilier de l'équipe de France. Un réquisitoire suivi à la lettre par le tribunal. Le co-prévenu de Mohamed Haouas, qui comparaissait détenu, a lui été condamné à 18 mois de prison ferme. Un troisième homme, mineur à l'époque, a été renvoyé devant un juge des enfants.
Interpellé en juin 2014, détenu quatre jours en maison d'arrêt dans le cadre de l'enquête sur une série de cambriolages de bureaux de tabac à Montpellier entre février et avril de cette année-là, l'international devait répondre de "vols en réunion avec effraction" et du "recel" d'une voiture volée.
Son ADN avait été retrouvé sur l'élastique d'une lampe frontale abandonnée par les cambrioleurs. Le butin était constitué essentiellement de cartons de cigarettes, de billets de loterie à gratter et de timbres fiscaux, pour une valeur de plusieurs dizaines de milliers d'euros. Lors de l'enquête, il avait cependant toujours nié les faits, reconnaissant seulement avoir participé au transport de certains cartons de cigarettes.
Des "erreurs de jeunesse"
À la barre, il a préféré garder le silence sur les faits, pour "laisser parler son avocat". Mais il a répondu sans problème aux questions de personnalité, expliquant être marié, avoir deux enfants, un fils de quatre ans et une fille de quatre mois, et gagner 15 000 euros par mois comme rugbyman professionnel.
Concédant "des erreurs de jeunesse", il est revenu sur son enfance dans le quartier sensible du Petit Bard à Montpellier, gangrené par la pauvreté, le chômage et les trafics de drogues, où il était arrivé avec ses parents, en provenance du Nord : "À l'époque c'était dangereux, soit tu restes, soit tu t'échappes. (...) On me frappait pour me voler mon vélo, on se battait. Ils m'ont testé, je n'avais ni grand-frère, ni père, il fallait que je me défende". "On a mangé à Coluche (les Restos du Cœur), on a habité dans des foyers, des hôtels, c'était un peu compliqué", a-t-il rappelé.
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