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Ski alpin : "Ca a été très brutal", raconte Victor Muffat-Jeandet, privé de Jeux olympiques sur blessure

Le skieur français s'est exprimé après sa fracture à la cheville droite, qui l'empêche de participer aux Jeux olympiques de Pékin, dans moins d'un mois.

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Victor Muffat-Jeandet doit renoncer à participer aux Jeux d'hiver de Pékin 2022 en raison d'une fracture de la cheville. (JEFF PACHOUD / AFP)

Il a pris la parole deux jours après sa blessure. "Ca a été très brutal. Je me sens dans le déni", a expliqué samedi 8 janvier le skieur Victor Muffat-Jeandet, privé des Jeux olympiques de Pékin à la suite d'une fracture du péroné de la jambe droite. Sa chute est survenue lors du slalom de l'étape de Coupe de monde de ski alpin à Zagreb (Croatie), sur une piste en très mauvais état et qui avait fait polémique. Le Français ressent "un sentiment de gâchis".

Comment se sont passés ces deux derniers jours ?

Victor Muffat-Jeandet : "Quand je chute je sens tout de suite quelque chose qui ne va pas du tout dans ma chaussure. J'ai descendu la piste comme j'ai pu. Je pense que ça aurait été encore plus dangereux de descendre sur une barquette croate vu l'état de la piste [rires]. Le kiné m'a pris en charge pour enlever la chaussure, c'était très compliqué. Quand on a vu à l'hôpital cette fracture très nette du péroné c'était presque un soulagement car je m'attendais à pire, une cheville complètement pétée (...) Aujourd'hui je me sens dans le déni. Ca a été très brutal, c'est un coup du sort je me sentais dans la forme de ma vie, j'ai l'impression d'un mauvais rêve, que je vais me réveiller. Tous ces détails, ce travail depuis des années, j'ai un sentiment de gâchis. Pour les JO, au final, je ne rate pas la compétition de mes rêves. Avec le Covid et les restrictions sanitaires, j'ai l'impression que ce qu'ils vont vivre en Chine on ne l'aurait même pas imaginé dans un film de science-fiction."

Vous semblez pessimiste pour l'avenir de votre sport ?

VMJ : "Pour la suite je ne suis pas pessimiste mais résigné, j'ai accepté les règles du jeu. Je sais que je ne peux pas changer les choses. Je n'attends aucune réaction des instances, je veux me reconcentrer sur moi. Les coups de gueule on les a déjà poussés, notamment il y a trois ans à Alta Badia [Italie]. Mais c'est impossible, les représentants des athlètes jettent tous l'éponge, il y a eu Julien Lizeroux [désormais retraité], Daniel Yule [le slalomeur suisse] qui vient d'arrêter. Ils ont vu que le système était pourri. Évidemment il nous manque des responsables de la FIS [Fédération internationale de ski] très fermes comme avant, des gens qui sont capables de dire non s'ils ne sont pas satisfaits des conditions. Ou alors on pourrait avoir un représentant indépendant, pourquoi pas un ancien athlète, une sorte de syndicaliste, quelqu'un qui ne sert les intérêts d'aucun pays et d'aucun athlète."

Comment imaginez-vous la suite ?

VMJ : "Je vais essayer de tirer le positif de cette situation, couper du ski pour un temps, voir d'autres choses. La suite de ma carrière je la vois dans le ski. J'ai encore de très belles années [il a 32 ans], je sens que je progresse, ma courbe est ascendante. Je loupe ces JO mais pas forcément les suivants [à Milan et Cortina d'Ampezzo en 2026]. Je m'inquiétais juste des suites de ma blessure, mais Marcel Hirscher avait eu la même pendant sa carrière, ça me rassure [rires]."

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