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Tennis : sans vaccin, Novak Djokovic s'expose à un nouveau parcours du combattant dans les autres Grands Chelems

L'absence du numéro 1 mondial de l'Open d'Australie, après un long feuilleton, n'est que le premier épisode d'une série pour le Serbe, non vacciné en temps de pandémie.

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Temps de lecture : 3 min
Novak Djokovic, à l'entraînement à Melbourne lors de sa préparation rocambolesque de l'Open d'Australie, le 14 janvier 2022. (MAXPPP)

Novak Djokovic, qui a reconnu ne pas être vacciné lors de l'interminable feuilleton de son arrivée en Australie avant le premier tournoi du Grand Chelem, risque de connaître une saison très agitée. Car en acceptant de l'expulser d'Australie à la veille du début du premier tournoi du Grand Chelem, dimanche 16 janvier, la Cour fédérale australienne a montré un chemin que d'autres pourraient emprunter. S'il persiste à refuser de se faire vacciner, sa quête du record de titres en Grand Chelem (il est à égalité avec Rafael Nadal et Roger Federer avec 20 titres) va se transformer en parcours d'obstacles.

Même sa participation aux autres tournois risque d'être problématique, puisque plusieurs pays n'autorisent l'entrée sur leur territoire qu'aux personnes vaccinées, comme les États-Unis ou l'Italie par exemple. Après l'Open d'Australie - son terrain de jeu favori où il a triomphé neuf fois - quel sort pourrait être réservé au numéro 1 mondial dans les trois autres tournois majeurs où il peut espérer glaner un 21e titre record et dépasser Roger Federer et Rafael Nadal ?

Roland-Garros plus flexible

À ce jour c'est pour se rendre à Paris que l'horizon de Djokovic semble le plus dégagé, même si cela dépendra du protocole sanitaire mis en place par Roland-Garros (22 mai-5 juin) en concertation avec les autorités françaises.

Un sportif "qui ne sera pas vacciné (...) pourra participer à la compétition parce que le protocole, la bulle sanitaire de ces grands événements sportifs le permettra", assurait la ministre des Sports Roxana Maracineanu, interrogée la semaine dernière sur le cas du Serbe de 34 ans.

Le pass vaccinal, adopté vendredi par l'Assemblée nationale, devrait être exigé pour "tout sportif qui s'entraîne en France, qu'il soit Français ou étranger, s'il est domicilié sur notre territoire", selon les explications de la ministre, ne s'appliquerait pas, par exemple, à Djokovic.

Néanmoins c'est potentiellement un Roland-Garros de plus sous bulle sanitaire, comme les deux dernières éditions du tournoi sur terre battue, qui attendrait le numéro 1 mondial, avec des déplacements limités à des allers-retours entre stade et hôtel.

En quarantaine à Wimbledon ?

Wimbledon ne fait pas partie des événements sportifs bénéficiant d'exemptions, donc Novak Djokovic n'échapperait pas à une quarantaine d'après les contraintes sanitaires britanniques actuelles.

Dans le détail, il devrait s'isoler pendant dix jours à son arrivée en Angleterre, et se tester une première fois dans les deux jours avant de voyager, une deuxième au plus tard le deuxième jour après son arrivée, et une troisième au plus tôt le huitième jour.

Au mieux, cette quarantaine pourrait être réduite à cinq jours si, après deux premiers tests négatifs, "Nole" en prenait un supplémentaire à ses frais. À condition toutefois de ne pas avoir séjourné dans les dix jours précédant dans un pays figurant sur la liste rouge établie par les autorités britanniques - qui n'en compte aucun actuellement.

Tout test positif prolongerait la quarantaine de 10 jours à partir de la date du résultat positif. À six mois et demi du Grand Chelem sur gazon (27 juin-10 juillet), ce protocole sanitaire a cependant tout le temps d'évoluer au gré des fluctuations de la pandémie. Il n'est pas exclu non plus que Wimbledon recrée une bulle sanitaire, comme en 2021, avec hôtel imposé et déplacements se bornant à rejoindre le site du tournoi londonien.

Casse-tête aux États-Unis

À moins d'un assouplissement des règles, la frontière s'annonce très compliquée à franchir pour l'US Open (29 août-11 septembre). Hors citoyens américains et résidents permanents, depuis le 8 novembre 2021, tout passager majeur qui se rend aux États-Unis doit obligatoirement présenter une preuve de vaccination complète pour être autorisé à embarquer. Et les exemptions à cette obligation vaccinale sont rares.

En font partie une "contre-indication médicale documentée à recevoir un vaccin contre le Covid-19" ou encore la "participation à certains essais cliniques sur le Covid-19", selon l'Agence fédérale américaine de santé publique. Mais pas une infection récente, le motif d'exemption sur lequel s'appuyait Djokovic pour entrer en Australie.

Et c'est sans compter sur les règles sanitaires propres à la ville de New York qui s'ajoutent et qui, par exemple, empêchent le basketteur Kyrie Irving de jouer les matchs à domicile des Brooklyn Nets car il n'est pas vacciné.

Au-delà de l'US Open, se jouent notamment aux États-Unis trois des neuf Masters 1000 du calendrier ATP, à Indian Wells et Miami au printemps, et Cincinnati en été. Pour le recordman de victoires en Masters 1000 qu'est Novak Djokovic, la vie de tennisman sans vaccin s'annonce précaire.

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