Tennis : le retour en pointillé de Nadal, le nouveau statut de Humbert, un tableau féminin indécis... Ce qu'il faut savoir sur le tournoi d'Indian Wells
Après la déflagration du titre de Jannick Sinner à l'Open d'Australie, en janvier, le tennis reprend son souffle sur la côte ouest des Etats-Unis, à Indian Wells, dès le mercredi 6 mars. Avec une envie régénérée, dans les tableaux masculins (Masters 1000) comme féminins (WTA 1000), de continuer à bousculer l'ordre établi. Le Français Ugo Humbert, désormais 14e mondial, fait partie des insurgés. Rafael Nadal, lui, aimerait revenir au temps de sa splendeur. Voilà tout ce qu'il faut savoir sur ce rendez-vous.
Nadal, oui mais dans quel état ?
Sauf forfait, hélas désormais toujours possible avec l'Espagnol, qui a appris à vivre avec cette composante, Indian Wells devrait marquer le retour à la compétition de l'homme aux 22 titres du Grand Chelem. Sur une jambe ou deux ? Après avoir disputé trois matches à Brisbane, en janvier, il avait dû déclarer forfait pour l'Open d'Australie dans la foulée, victime d'une blessure musculaire. Un nouveau coup d'arrêt après une saison 2023 quasi-blanche pour le Majorquin, qui ne cesse de lutter pour retrouver son corps d'antan.
Pour ce qui est probablement sa dernière saison professionnelle, celui qui est désormais 652e mondial veut avant tout renouer avec le plaisir de jouer, avant de viser plus haut : Roland-Garros et les Jeux olympiques. Il devra s'étalonner face au Canadien Milos Raonic, dès son entrée en lice, avant d'éventuellement mieux tester sa résistance physique face à Holger Rune au deuxième tour. Nul doute que Rafael Nadal, même s'il déteste la défaite, signerait tout de suite pour un résultat identique à celui de sa dernière participation, en 2022, lorsqu'il avait été battu en finale par Taylor Fritz.
Djokovic face à une meute enragée menée par Sinner
La victoire de Jannick Sinner à l'Open d'Australie, face au maître des lieux en demi-finales, aura forcément aiguisé les crocs des jeunes loups. Et Novak Djokovic, qui n'a plus joué depuis Melbourne, le sait : sa marge de manœuvre tend à se réduire. Même s'il s'est déjà imposé à cinq reprises à Indian Wells (2008, 2011, 2014, 2015 et 2016), le Serbe n'arrive pas en terrain conquis puisqu'il n'y a pas joué depuis cinq ans, faute d'un passeport anti-Covid en règle sur le territoire américain. L'occasion est belle, pour le numéro 1 mondial, de frapper un grand coup sur la table et de rappeler qu'il reste le patron. Et de glaner un 99e titre en carrière qui clouerait le bec à ses jeunes poursuivants.
Tout juste sacré à Melbourne, Jannick Sinner rêve de sonner l'hallali de Djokovic. Invaincu cette saison, le filiforme Italien semble avoir pris l'ascendant sur la concurrence qui aspire à prendre un jour la succession du Serbe. Tenant du titre en Californie, Carlos Alcaraz a longtemps été désigné héritier du trône, mais le plan connaît quelques retards. "Avec Jannik Sinner, Carlos Alcaraz a désormais un adversaire de taille. Il l’était déjà avant, mais après avoir gagné l’Open d’Australie, sa confiance est décuplée. Et je pense que nous allons assister à de belles confrontations entre eux deux", glissait ainsi Toni Nadal dans les colonnes du quotidien AS [article en espagnol].
L'accession de Sinner, mais surtout un manque de résultats convaincants depuis son titre à Wimbledon, ont rendu l'autoroute promise à Alcaraz plutôt glissante. D'autant que d'autres bolides veulent prendre l'aspiration...
Humbert dans la cour des grands
Parmi ces nouvelles têtes, il y a celle d'Ugo Humbert. Ce n'est pas celle qu'on remarque tout de suite, tant la progression du Français a été progressive, mais elle fait désormais partie intégrante du paysage. Solidement ancré au 14e rang mondial après sa victoire à Dubaï (sixième titre en six finales), Humbert nage désormais avec les gros poissons. Mais gare, il pourrait croiser la route du requin Djokovic dès les huitièmes de finale.
Un stade que n'attendront pas Paire, Cazaux et Gaston, tous éliminés dès les qualifications. Hormis Humbert, les chances tricolores reposeront notamment sur l'éternel Gaël Monfils ou la jeunesse de Lucas Van Assche et Arthur Fils. Un spectre pour le moins élargi quand, chez les femmes, les raisons d'y croire sont plutôt en forme d'entonnoir. Tombée à la 26e place à la WTA, Caroline Garcia cherchera ainsi à retrouver un peu de confiance après trois défaites aux premiers tours en février, à Abu Dhabi, Doha et Dubaï. Derrière elle, Océane Dodin, Clara Burel, Diane Parry et Varvara Gracheva tenteront de se frayer un chemin.
Venus Williams en état stationnaire, Swiatek, Gauff, Rybakina et Sabalenka en pole
Les années passent et Venus Williams est toujours là. L'étoile de l'Américaine, 43 ans, ne brille plus aussi intensément depuis longtemps mais elle éclaire encore un peu. De quoi forcer l'admiration et le respect. L'aînée des Williams n'a plus rien à prouver et s'accroche par simple amour de son sport. Elle qui n'a plus joué depuis le dernier US Open sera aux premières loges pour assister à l'empoignade annoncée entre les favorites : Iga Swiatek, numéro 1 mondiale, Coco Gauff, troisième, et Elena Rybakina, tenante du titre après sa victoire l'an passé en finale contre l'actuelle numéro 2 mondiale Aryna Sabalenka. Ces quatre-là représentent les plus belles chances de soulever le trophée.
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