Cet article date de plus de trois ans.

Roland-Garros 2021 : le boycott médiatique de Naomi Osaka perturbe les journalistes japonais

Après la décision de Naomi Osaka de ne pas répondre à la presse, les journalistes japonais tentent de couvrir son parcours à Roland-Garros tant bien que mal. 

Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Naomi Osaka, en conférence de presse, en 2019.  (KAZUKI WAKASUGI / YOMIURI)

Ils sont une poignée à avoir fait le voyage depuis le Japon pour couvrir l’actualité des joueurs japonais à Roland-Garros. Les journalistes nippons regrettent la décision de Naomi Osaka de ne pas répondre aux médias pendant la quinzaine. Une décision qui complique leur travail et qu’ils ne comprennent pas. 

Mercredi 26 mai, Naomi Osaka annonçait, sur ses réseaux sociaux, qu’elle ne répondrait pas à la presse pendant Roland-Garros. "Quand j’ai appris sa décision sur Instagram, j’étais choquée. Je pensais qu’elle avait pris cette décision en consultant d’autres joueurs, mais en conférence de presse, ils ont dit que cela faisait partie de leur travail", raconte Uchida Akatsuki, journaliste pour plusieurs magazines japonais de tennis. Son confrère Ryota Hasebe, de Jiji Press, ne comprend pas non plus qu’elle ait annoncé sa décision sur les réseaux sociaux : "J’aimerais qu’elle donne une conférence de presse pour nous expliquer clairement son choix". 

Un challenge pour les journalistes

Au quotidien, le fait que la championne japonaise ne réponde pas aux médias affecte le travail des journalistes : "C’est difficile, mais c’est aussi un nouveau challenge d’écrire des articles intéressants sans citation", tempère Uchida Akatsuki. Son confrère Hiroyuki Okada, journaliste pour le quotidien national Yomiuri Shimbun, est étonné qu’elle réponde tout de même sur le court à la fin du match: "On ne savait pas si elle le ferait. Ça reste compliqué d’écrire des articles sur sa performance et ses sensations en ayant des réponses à seulement deux questions".  

La journaliste Uchida Akatsuki, au travail dans le centre de presse de Roland-Garros, regrette la décision de Naomi Osaka.  (Hortense Leblanc)

Les journalistes japonais ont du mal à comprendre la décision d’Osaka : "En général, j’ai l’impression que les médias japonais sont soft dans leurs questions. Je ne comprends pas, sa relation avec la presse est plutôt bonne, et elle n’a jamais eu à répondre à des questions difficiles", relate Uchida Akatsuki. Pour Hiroyuki Okada, "elle aurait dû participer aux conférences de presse, elle peut toujours refuser de répondre à des questions qui la dérangent". D’après les reporters nippons, les nombreux fans d’Osaka sont partagés : "Certains la soutiennent, mais pour d’autres, elle ne respecte pas les règles", explique Kei Yogi, de la chaîne Wowow. 

Selon eux, les Japonais s’intéressent à cette décision de la joueuse, et les audiences des articles sur Roland-Garros restent élevées. "On préfère quand même cette situation, où on peut au moins couvrir et relater ses résultats, plutôt qu’une élimination où nous n’aurions plus grand chose à raconter", sourit Uchida Akatsuki. Les journalistes japonais espèrent donc que leur meilleure joueuse de tennis ne sera pas disqualifiée pour son refus de répondre aux médias, alors que les organisateurs du tournoi la menacent d'une suspension.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.