Open d’Australie 2023 : gestion du stress et du physique, place de numéro 1 mondial en jeu… Les clés de la finale entre Novak Djokovic et Stefanos Tsitsipas
Sur le papier, Novak Djokovic est l’immense favori. Dimanche 29 janvier, le Serbe va tenter de remporter son 22e titre du Grand Chelem - il égalerait alors le record de Rafael Nadal - en battant Stefanos Tsitsipas en finale de l’Open d’Australie. Impeccable depuis le début du tournoi, "Nole" est de retour à son meilleur niveau. De son côté, le Grec de 24 ans, symbole de la "Next Gen", ne veut pas laisser passer une nouvelle occasion de remporter le tout premier tournoi du Grand Chelem de sa carrière.
Un parcours et des statistiques qui parlent pour Djokovic
"C’est l’un des meilleurs, je ne sais pas quoi dire de plus." Complètement dépassé par Djokovic en quart de finale (6-1, 6-2, 6-4), Andrey Rublev a semblé dépité après le match. Le constat est le même pour tous les adversaires du Serbe depuis le début du tournoi, qui écrase la concurrence et n’a concédé qu’un set au Français Enzo Couacaud, lors du deuxième tour (6-1, 6-7, 6-2, 6-0). De son côté, Tsitsipas s’est davantage fait peur, notamment en huitième de finale contre Jannik Sinner avec un match qui s’est terminé en cinq sets (6-4, 6-4, 3-6, 4-6, 6-3).
Plus que le parcours, c’est surtout l’expérience de Djokovic qui sera un avantage sur le terrain dimanche matin. Djokovic, qui va participer à sa 33e finale de tournoi du Grand Chelem, a déjà disputé neuf finales à l’Open d’Australie et en a remporté… neuf. Blessé et absent de l’édition 2018, interdit de territoire australien en 2022, Djokovic n’a plus perdu à Melbourne depuis le deuxième tour de l’édition 2017, soit 27 matchs consécutifs sans défaite. En face, Tsitsipas devra éviter toute comparaison pour sa deuxième finale de Grand Chelem.
Djokovic devra gérer son physique… et son stress
À 35 ans et une très longue carrière derrière lui, Djokovic ne récupère plus aussi bien que par le passé lors de Grands Chelems physiquement éprouvants. D’autant plus lorsqu’une blessure à la cuisse gauche est venue l'inquiéter en plein tournoi. Depuis son match contre Couacaud, le Serbe porte un bandage à la cuisse gauche mais celui-ci ne semble pas le gêner plus que ça. "Mon niveau d’énergie est parfait, je suis à 110%", a assuré Djokovic après sa victoire en demi-finale contre Tommy Paul (7-5, 6-1, 6-2), un grand sourire aux lèvres.
Au-delà de son physique, Djokovic devra gérer son mental. Le père du champion, Srdjan, a décidé de ne pas assister à la demi-finale de son fils, après avoir été aperçu aux côtés de supporters serbes brandissant le drapeau russe. "Bien sûr que je ressens la pression, le stress", a répondu le Serbe, interrogé sur le contexte qui l’entoure, avant d’ajouter : "Ça s’est vu aujourd’hui (en demi-finale) quand j’ai mené 5-1 au premier set. Je me suis tendu. C’était un moment difficile pour moi, physiquement et émotionnellement. À ce niveau-là, on peut s’attendre à ce genre de crise. Mais je l’ai surmontée." À l’US Open de 2021, Djokovic n’y était pas parvenu.
Éviter de déjouer, l’objectif de Tsitsipas
Vainqueur de Karen Khachanov en demi-finale, Tsitsipas a reçu un conseil de son adversaire à l’issue de la rencontre, avant d’affronter Djokovic dimanche : "Peut-être que Stefanos peut appeler Daniil (Medvedev) pour savoir comment il s’y est pris ce jour-là à l’US Open." Ce jour-là à l’US Open, c’était le 12 septembre 2021, lorsque Medvedev avait totalement fait craquer un Djokovic sur le point de réaliser le Grand Chelem. Également dominateur depuis le début du tournoi, mais avec quelques trous d’air qui ne l'ont pas empêché de s’en sortir, Tsitsipas devra surtout s’assurer de ne pas perdre trop vite le bras de fer imposé par Djokovic.
Une constante s’est dessinée dans cet Open d’Australie : les adversaires du Serbe arrivent avec un plan de jeu mais ne parviennent pas à le mettre en place. "J’étais tout le temps sur la défensive. En fait, il ne m’a pas laissé jouer", a regretté Tommy Paul, qui a affronté Djokovic en demi-finale. Habitué à jouer contre le Serbe, qu’il va rencontrer pour la 13e fois (10 victoires à 2 en faveur de ce dernier), Tsitsipas peut espérer prendre l’avantage grâce à sa puissance, qui pourrait embêter Djokovic.
La place de numéro 1 mondial en jeu
En l’absence de Carlos Alcaraz, l’actuel numéro 1 au classement ATP absent de l’Open d’Australie en raison d’une blessure, l’équation est simple : le vainqueur de la finale de dimanche sera le nouveau numéro 1 mondial, le perdant sera troisième. Pour Tsitsipas, la perspective d’occuper la première place du classement mondial pour la toute première fois, à 24 ans, pourrait lui booster le moral avant la finale.
Djokovic est un habitué de ce statut - 372 semaines comme numéro 1 mondial depuis le début de sa carrière -, qu’il a perdu en juillet 2022 à la faveur de Daniil Medvedev. Six mois plus tard, le Serbe peut retrouver un trône qu’il occupait déjà en juin 2021, lorsqu’il avait battu le Grec en finale de Roland-Garros. Un match qu’il avait manifestement oublié : en conférence de presse mardi, Novak Djokovic a laissé entendre que Stefanos Tsitsipas n’avait jamais joué de finale de Grand Chelem. Ce dernier lui a répondu après sa demi-finale contre Karen Khachanov : "Je ne m’en souviens pas non plus." Entre les deux hommes, la finale est déjà lancée.
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