Open d'Australie 2024 : Aryna Sabalenka, la patronne de l'ombre du tennis féminin

Etincelante face à Coco Gauff, Aryna Sabalenka s'est qualifiée pour sa troisième finale à l'Open d'Australie. Une régularité souvent éclipsée par les exploits de ses rivales.
Article rédigé par Clément Garioud
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Aryna Sabalenka s'est qualifiée pour sa sixième demi-finale de rang en Grand Chelem en balayant Barbora Krejcikova (6-2, 6-3), le 23 janvier 2024. (ANTHONY WALLACE / AFP)

Moins spectaculaire qu'Iga Swiatek, moins populaire que Coco Gauff ou Ons Jabeur, Aryna Sabalenka n'est pas le nom qui revient le plus dans les travées des différents tournois WTA. Pourtant, la Biélorusse s'est brillamment imposée contre la numéro 4 mondiale, Coco Gauff (7-6, 6-4), jeudi 25 janvier, en demi-finales de l'Open d'Australie. Un résultat qui est tout sauf une surprise, tant la deuxième joueuse mondiale écrase la concurrence : elle n'a perdu que 26 jeux en six rencontres à Melbourne, soit une moyenne de 4,3 par match. De quoi composter son ticket pour une troisième finale à l'Open d'Australie, samedi, dont elle sera la grande favorite.

Cette régularité au plus haut niveau pourrait être ce qui fait défaut à ses principales concurrentes. Depuis Wimbledon 2021, la Biélorusse s'est qualifiée pour huit demi-finales en Grand Chelem, meilleur total devant Iga Swiatek (quatre), Cori Gauff et Ons Jabeur (trois). Un envol pris en Australie, déjà, une terre qui lui réussit. "L'année dernière, ça a débloqué beaucoup de choses pour elle de gagner à Melbourne, analyse Arnaud Clément, consultant tennis de Franceinfo: sport. Elle est la plus solide sur le circuit et elle est en train de le montrer sur cet Open d'Australie que ce soit dans les résultats ou dans le tennis qu'elle propose. Elle a une puissance qui est phénoménale, probablement la plus impressionnante du circuit."

La libération pour Aryna Sabalenka, qui a remporté en Australie, en 2023, son premier titre du Grand Chelem. (MARTIN KEEP / AFP)

Une réussite qui contraste avec le début de sa carrière, au cours de laquelle elle était souvent cataloguée comme une joueuse aléatoire dont la force physique était le seul atout. Des critiques qui l'ont nourrie, comme elle l'a confié dans un entretien accordé à la WTA après avoir chipé la place de n°1 mondiale à Iga Swiatek. "J'ai commencé à me respecter davantage et j'ai commencé à comprendre qu'en fait je suis là parce que je travaille dur et que je suis une bonne joueuse."

Convaincue de ses capacités, elle a vaincu son démon : cette fragilité psychologique dans les instants qui comptent. Aujourd'hui, Aryna Sabalenka parvient à rester calme sur le court grâce à un gros travail effectué sur elle-même, avec des psychologues. "Elle arrive désormais à appréhender des situations et des difficultés qu'elle ne savait pas gérer émotionnellement avant, et qui lui coûtaient trop souvent des matchs accrochés en Grand Chelem, salue Arnaud Clément. [...] Elle a un contrôle physique et psychologique supérieur de cette puissance, ce qui fait qu'elle l'utilise de manière plus opportune qu'avant."

Pour se façonner cette armure de championne, la joueuse tempétueuse a tout simplement laissé s'exprimer sur le court la jeune femme qu'elle est dans la vie. "Je suis une personne très expressive sur le court, mais en dehors c'est compliqué de m'énerver, assurait-elle auprès de la WTA. Il faut vraiment quelque chose de grave pour que je m'emporte."

De quoi relancer le duel avec Iga Swiatek au sommet du classement WTA ? La Polonaise restera sur son fauteuil à l'issue de l'Open d'Australie malgré sa défaite en huitième de finale, mais l'écart pourrait être minime en cas de titre pour Aryna Sabalenka samedi matin.

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