Open d'Australie : quatre raisons qui expliquent pourquoi le parcours d'Arthur Cazaux est retentissant
Le tennis masculin français se cherchait des rayons de soleil, les premiers jours de 2024 lui en ont offert un nouveau, étincelant. Après les éclosions d'Arthur Fils ou Luca Van Assche ces derniers mois, la nouvelle sensation se nomme Arthur Cazaux.
Le jeune Tricolore de 21 ans a encore épaté samedi 20 janvier, en se qualifiant pour les huitièmes de finale de l'Open d'Australie, après sa victoire sur le Néerlandais Tallon Griekspoor. Ce succès ne souffre d'aucune contestation (6-3, 6-3, 6-1), et place le 122e joueur mondial – il intégrera le Top 100, a minima au 83e rang – dans des sphères rares en Grand Chelem à plus d'un titre. Voici pourquoi.
Il est le troisième plus jeune Français en deuxième semaine de l'Open d'Australie
Guy Forget, Richard Gasquet… Et c'est tout. A Melbourne, très rares ont été les joueurs tricolores plus précoces qu'Arthur Cazaux. Comme le note Jeu, Set et Maths, compte X spécialisé dans les statistiques, le Montpelliérain est le troisième plus jeune Français à se qualifier pour les huitièmes de finale de l'Open d'Australie, à 21 ans et 150 jours. L'ancien numéro 4 mondial chez les juniors aurait peut-être pu atteindre un tel niveau plus tôt si les blessures n'avaient pas longtemps repoussé son ascension, lui qui n'a connu sa première saison pleine qu'en 2023.
Il rejoint un club très fermé d'invités en huitièmes à Melbourne
Bénéficier d'une wild-card, une invitation des organisateurs, pour un tournoi du Grand Chelem est autant une belle opportunité que la promesse d'un tableau compliqué. Une victoire est alors déjà synonyme de parcours réussi. Arthur Cazaux fait beaucoup mieux.
Il est le premier joueur depuis l'Ouzbek Denis Istomin en 2017 à atteindre les huitièmes de finale à Melbourne avec le statut de joueur invité. Les autres précédents ? L'Australien Leyton Hewitt en 2012, ou encore Mats Wilander en 1994, premier joueur non-australien à avoir réussi pareil exploit depuis le début de l'ère Open en 1968.
Lleyton Hewitt et Mats Wilander, deux anciens numéros un mondiaux au pedigree exceptionnel. Arthur Cazaux peut désormais être le premier invité à se qualifier pour les quarts de finale, s'il domine le Polonais Hubert Hurkacz (tête de série n°9) au tour suivant.
Il n'est que le deuxième Tricolore invité en deuxième semaine hors Roland-Garros
Atteindre la deuxième semaine en Grand Chelem en étant invité est un accomplissement rare pour les Tricolores, et encore plus hors de Roland-Garros. Le contexte spécial du Majeur parisien, devant le public hexagonal aide parfois, comme pour Hugo Gaston en 2020, le dernier invité français en deuxième semaine d'un Majeur avant Cazaux.
Arthur Cazaux n'est donc que le onzième à réussir pareille performance. Mais il est seulement le deuxième à y parvenir loin de la porte d'Auteuil, après Jo-Wilfried Tsonga en 2007 à Wimbledon. Les prémices d'une carrière aussi fructueuse que celle du néo-retraité ?
Il suit les traces de Gaël Monfils et Jo-Wilfried Tsonga 16 ans plus tard
Arthur Cazaux peut en tout cas marcher sur les traces du Manceau lors de cet Open d'Australie. Vainqueur de deux têtes de série d'affilée, Holger Rune (n°8) au deuxième tour puis Tallon Griekspoor (n°28) au troisième tour, l'Héraultais est le premier Français depuis 2008 à réussir pareille performance en Grand Chelem sans être lui-même tête de série depuis Jo-Wilfried Tsonga (Gasquet, Youzhny et Nadal à l'Open d'Australie) et Gaël Monfils (Ljubicic et Ferrer à Roland-Garros). A Melbourne, Tsonga s'était révélé, atteignant la finale, alors que Gaël Monfils était allé jusqu'en demi-finales à Paris.
Des raisons pour croire à un séjour prolongé en Australie ? Il lui faudrait dominer le puissant Polonais Hurbert Hurkacz, pour une passe de trois comme Jo-Wilfried Tsonga 16 ans plus tôt. "J’ai battu mon 1er top 10 il y a deux jours avec Holger, j’ai senti que les médias s’enflammaient comme on sait faire en France, a réagi, espiègle, Arthur Cazaux à Eurosport. Je me dis que je suis le même joueur que quand j’étais en Challenger, ou en présaison à Dubaï. (...) Je reste focus sur moi et mon tournoi", a-t-il lucidement conclu.
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