Interview "Le premier Roland-Garros a été incroyable" : Toni Nadal revient sur les grands moments de son neveu Rafael, qui va arrêter sa carrière

Article rédigé par Fabrice Abgrall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Toni Nadal en avril 2017. (RICHARD HEATHCOTE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)
L'oncle et entraîneur historique de "Rafa" a accordé une interview à franceinfo, à la veille de la phase finale de Coupe Davis, où son neveu tirera sa révérence, fort d'un palmarès légendaire.

Il a accompagné Rafael Nadal jusqu'au sommet. Toni Nadal a été l'entraîneur historique de son neveu, "Rafa", devenu l'un des plus grands tennismen et sportifs de tous les temps. Celui qui a été son coach jusqu'en 2017 a été aux premières loges de l'incroyable carrière de l'Espagnol, aujourd'hui âgé de 38 ans, et qui s'apprête à arrêter sa carrière.

Rafael Nadal rangera les raquettes après la Coupe Davis, dont la phase finale débute mardi 19 novembre à Malaga, en Espagne. Toni Nadal s'est confié lundi à franceinfo, en français, pour évoquer ses souvenirs avec l'homme aux 22 Grand Chelem, dont 14 à Roland-Garros.

franceinfo : Dans quel état d'esprit êtes-vous, vous êtes triste ?

Toni Nadal : Non, nous nous sommes préparés pendant tout le dernier mois, ce moment est arrivé. Bien sûr, ce sont des moments chargés d'émotion, qui ne sont pas heureux parce qu'il a aimé (le tennis) toute sa vie. Mais je crois que nous devons remercier la vie pour tout ce que nous avons vécu à Roland-Garros. Nous avons eu de la chance de pouvoir vivre ça.

Est-ce que vous pouviez imaginer que Rafael Nadal réussisse une carrière aussi incroyable ?

Toute ma vie, j'ai pensé que Rafael serait un très bon joueur. Mais jamais je n'aurais pu penser qu'il pourrait gagner 14 fois à Paris. C'est incroyable de gagner 22 Grand Chelem. En 2005, le docteur a dit que Rafael avait une maladie à son pied, qu'avec ça, c'est presque impossible de jouer à un haut niveau (Nadal souffre du syndrome de Muller-Weiss, une pathologie rare qui provoque des douleurs à son pied gauche). Jamais je n'aurais pensé qu'il pourrait gagner tout ça.

Qu'est-ce qui faisait la force, selon vous, de Rafael Nadal ?

Il y a beaucoup de choses qui font sa force. Le premier, je crois qu'il a un très bon coup droit, un très beau revers et une très belle volée. Mais il a une détermination très importante, c'est décisif pour moi. Il a une attitude qui, beaucoup de fois, fait la différence. Il a un très bon physique, il peut jouer des heures sans problème, il peut courir et il a toujours une bonne récupération. Il y a beaucoup de choses qui font que Rafael peut jouer à un très haut niveau.

Quel est votre meilleur souvenir dans sa carrière ?

J'ai beaucoup de très bons souvenirs. Le premier Roland-Garros a été incroyable en 2005. Le souvenir de Wimbledon, en 2008, c'était incroyable (victoire de Nadal face à Federer en finale, un match considéré par beaucoup comme le plus beau de l'histoire du tennis). Mais si on me demande mes meilleurs souvenirs, c'est quand Rafael était jeune et que nous étions dans notre club à Manacor (sur l'île de Majorque). On essayait d'améliorer le coup droit, le revers, tout pour être un très bon joueur. Mais c'est vrai, j'aimais beaucoup gagner à Roland-Garros, à Wimbledon ou à l'US Open. Mais surtout, j'aimais le travail, faire un bon entraînement. Ça, c'est ce que j'aimais.

Est-ce qu'il y a un regret dans cette carrière de Rafael Nadal ?

Oui, il y a beaucoup de déceptions. Je me souviens quand on a perdu à Roland-Garros contre (Robin) Soderling (défaite contre le Suédois en 8e de finale en 2009), ça a été une grande déception pour nous. C'était la première défaite à Roland-Garros. C'est la plus grosse déception pour nous.

Et quelle est votre plus grande satisfaction ?

C'est gagner, bien sûr, mais pas seulement. C'est aussi comment il gagne, avec correction, avec une grande implication tout le temps. Gagner un match et être un très grand joueur, c'est bien, mais ce n'est pas une chose très importante. Un joueur doit essayer de faire les choses le mieux possible. Bien sûr que gagner à Roland-Garros était une très grande satisfaction. Mais pour moi, le plus important, c'est comment Rafael a gagné.

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