Retraite de Roger Federer : Wimbledon, gazon fertile de la carrière du Suisse
Roger Federer a annoncé la fin de sa carrière, jeudi, à 41 ans. Le tournoi londonien gardera un souvenir impérissable de son recordman de titres chez les hommes.
L'homme de Londres. Au détour de ses 103 tournois remportés sur le circuit, Roger Federer, qui vient d'annoncer jeudi 15 septembre sa retraite, a marqué l'histoire de son sport. Mais ses aventures à Wimbledon auraient probablement suffi à créer sa légende.
Car le Suisse a tout connu sur le gazon anglais. S'il est, avec huit victoires, le joueur le plus titré du Majeur britannique, il a également perdu dans la capitale anglaise, parfois même cruellement. Si bien qu'à l'heure de tirer sa révérence, l'image que l'on retiendra de lui est celle d'un grand monsieur vêtu de blanc, comme le veut la tradition.
Des débuts prometteurs
Formé sur les courts suisses privilégiant la terre battue, Federer a découvert le All England Club en 1998 alors qu'il était encore chez les juniors. L'occasion pour lui d'annoncer la couleur pour les deux décennies à venir. Déjà talentueux, l'Helvète ne se fait pas prier et remporte coup sur coup la victoire en simple et en double.
"We'll be seeing him again"
— Wimbledon (@Wimbledon) September 15, 2022
In 1998, a 16-year-old named @rogerfederer won our boys' singles title. The rest is history...
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Mais Federer doit attendre quelques années pour réaliser ses premières exploits londoniens chez les pros. Adepte d'un style de jeu basé sur des montées au filet, le rookie est éliminé au premier tour lors de ses deux premières participations et ce n'est qu'en 2001 qu'il se révèle.
En éliminant dès les huitièmes de finale l'Américain Pete Sampras, le Suisse signe une performance majuscule, d'autant que ce dernier est alors quadruple tenant du titre à Wimbledon.
Dans son jardin
Il lui faut cependant adapter son tennis à la surface si particulière du tournoi pour passer un cap. En optant pour un mélange bien dosé de jeu de fond de court et de montées à la volée et en multipliant des services extraordinairement précis qui glissent sur l'herbe plus que sur les autres surfaces, Roger devient injouable.
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Après un déclic en 2003 et le gain de son premier Grand Chelem à Londres, avec au passage une gifle assénée à Andy Roddick en trois sets dans le dernier carré, le champion rafle les quatre éditions suivantes. Mais Federer voit également l'éclosion de son grand rival, Rafael Nadal.
Les deux hommes se partagent justement l'affiche de la finale trois fois de suite. En 2006, l'Espagnol est encore trop tendre pour titiller son adversaire. Mais l'année suivante, Nadal le pousse dans ses retranchements, ne craquant que dans le cinquième set face au Suisse. Avant la bonne.
Wimbledon ou rien
Lors de la finale de 2008, Federer envoie un dernier coup droit dans le filet et s'incline après 4h48 de lutte et cinq manches d'un tennis éblouissant des deux côtés. "Le désastre", selon sa propre expression. Le plus grand match de l'histoire avec le Borg-McEnroe de 1980, selon le monde du tennis. "C'est de loin ma plus dure défaite. Il n'y a pas de comparaison possible", expliquait le Suisse, invaincu jusqu'ici depuis 2002 à Londres.
Il faut dire que le Bâlois a toujours placé Wimbledon au-dessus de tout. "Tant que je gagne à Wimbledon et que je suis numéro un mondial tout va bien", disait-il quand Nadal lui infligeait défaite sur défaite à Roland-Garros, de 2005 à 2008.
Il ne lui faut toutefois qu'un an pour remonter au sommet. En 2009, dans la foulée de sa victoire si longtemps attendue à Paris, Federer bat le record de titres en Grand Chelem de Sampras avec un quinzième trophée, son sixième en Angleterre. Il le détiendra pendant onze ans en continuant à faire grimper son total jusqu'à 20, jusqu'à ce que Nadal (en 2020) puis Djokovic (en 2021) ne le rejoignent puis le dépassent.
Deux derniers pour la route
Le Suisse ajoute tout de même deux autres triomphes sur l'herbe : en 2012, contre Andy Murray, pour égaler les sept victoires de Sampras à Wimbledon, et en 2017 pour l'effacer des tablettes à la faveur d'une deuxième jeunesse, à près de 36 ans.
Il aurait même pu faire la passe de neuf, deux ans plus tard. Mais après deux balles manquées, il voit Novak Djokovic l'emporter dans un cinquième set haletant.
Finalement, le sort aura réservé à l'immense champion une sortie cruelle : un 6-0 infligé par le Polonais Hurkacz pour conclure une défaite en trois sets en quarts de finale de l'édition 2021. Ce qui, mais personne ne le savait à l'époque, restera comme son dernier match sur le gazon londonien.
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