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Disparition de Peng Shuai : des accusations de viol à la troublante réapparition de la joueuse chinoise, l'affaire résumée en quatre actes

La sécurité de la joueuse de tennis chinoise est incertaine depuis des accusations de viol envers un ancien vice-Premier ministre.  

Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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La joueuse de tennis chinoise Peng Shuai (deuxième en partant de la gauche, cheveux attachés) sur une vidéo publiée par les médias d'Etat chinois, dimanche 21 novembre.  (EYEPRESS NEWS)

Où est Peng Shuai ? La question anime le monde du tennis, et au-delà, depuis la disparition de la joueuse chinoise, dans la foulée d'accusations de viol envers un homme politique chinois. Entre la mobilisation sur les réseaux et les réponses des autorités chinoises, retour sur l'affaire en quatre actes. 

1Peng Shuai accuse un homme politique chinois de viol 

Le 2 novembre 2021, Peng Shuai publie sur Weibo, le principal réseau social chinois, des accusations de viol envers Zhang Gaoli, ancien vice-Premier ministre entre 2013 et 2018. Elle accuse le haut dirigeant chinois, aujourd'hui âgé de 75 ans, de l'avoir violée en 2018, avant de débuter une relation extra-conjugale avec elle. "Ce jour-là, je n'étais pas consentante et j'ai pleuré tout le long, écrit-elle. Même si c'est essayer de casser une pierre avec un oeuf et provoquer ma propre destruction, je vais dire la vérité." La censure est immédiate, la publication disparaît de Weibo en moins d'une demi-heure, comme tout commentaire lié à l'affaire. 

2La joueuse portée disparue 

Mais son témoignage a eu le temps d'être repris sur les réseaux sociaux et dans les médias étrangers. Depuis, Peng Shuai n'est plus apparue publiquement et n'a plus publié sur ses réseaux sociaux. A-t-elle été victime d'une "mise au secret" , le placement forcé dans une résidence surveillée par les autorités chinoises ? L'artiste chinois Ai Weiwei, pendant plusieurs mois en 2011, ou l'homme d'affaires Jack Ma, depuis octobre 2020, ont ainsi disparu après des critiques envers le gouvernement chinois. 

3#WhereIsPengShuai, le mouvement prend rapidement de l'ampleur

Face au terrifiant silence de Peng Shuai, les réseaux sociaux se mobilisent. Le mot-dièse #WhereIsPengShuai ("Où est Peng Shuai ?") apparaît dès le 11 novembre et est rapidement repris. Plusieurs stars du circuit s'expriment publiquement. "Nous ne devons pas rester silencieux" écrit sur Twitter Serena Williams, la légende américaine aux 23 victoires en Grand Chelem. "L'ensemble de la communauté du tennis doit la soutenir elle et sa famille, être certain qu'elle est saine et sauve", déclare le numéro un mondial Novak Djokovic en conférence de presse. 

Steve Simon, président du circuit féminin WTA, assure être prêt à rompre les liens économiques avec la Chine, source de revenus importante chez les femmes. Avant la crise sanitaire liée au Covid-19, la super-puissance asiatique accueillait une partie de la fin de saison, avec plusieurs tournois dont le Masters de Shenzhen (déplacé à Guadalajara au Mexique cette année). En dehors du monde du sport, Joe Biden d'abord, en menaçant de boycotter les Jeux olympiques de Pékin, puis l'ONU, qui demande des preuves de vie de la Chinoise, les pressions internationales se multiplient.

4La Chine riposte, le doute demeure

Face à la polémique, le gouvernement chinois réagit. Le 17 novembre, la télévision publique chinoise publie un email attribué à Peng Shuai et destiné à la WTA. "Les informations récentes, dont les accusations d'agression sexuelles, sont fausses, peut-on lire. Je me repose chez moi et tout va bien." Cet email ne convainc pas, notamment Steve Simon. "Cette déclaration ne fait qu'augmenter mon inquiétude concernant sa situation et sa sécurité, déclare le président de la WTA. J'ai essayé de la contacter à plusieurs reprises, sans succès." 

Le vendredi 19 novembre, quatre photographies de Peng Shuai sont publiées sur Twitter par Shen Shiwei, journaliste d'Etat chinois. Dans la nuit de samedi à dimanche, Hu Xijin, rédacteur en chef du Global Times, publie une vidéo montrant la joueuse à une rencontre de tennis. 

"Ce sont des preuves de vie. Elle est effectivement en vie, mais ce ne sont pas des preuves de liberté" explique Pierre Haski à franceinfo. Dix-neuf jours après la publication de son témoignage sur Weibo, Peng Shuai n'a toujours pas pu s'exprimer publiquement ou auprès d'un média non-chinois. 

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