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Wimbledon 2022 : avec première demi-finale en Grand Chelem, la Tunisienne Ons Jabeur marque le circuit féminin de son empreinte

En se qualifiant pour la première fois de sa carrière en demi-finale d'un Majeur, la numéro 2 mondiale confirme sa régularité et son statut de pionnière pour le tennis nord-africain.

Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La Tunisienne Ons Jabeur savoure sa victoire après sa qualification en demi-finale, face à la Tchèque Marie Bouzkova, à Wimbledon, le 5 juillet 2022. (CHINE NOUVELLE / SIPA)

Il lui aura fallu du temps pour prendre ses marques sur le circuit mondial. Mais aujourd'hui, la Tunisenne Ons Jabeur, 2e joueuse mondiale, a trouvé sa place et s'y est confortablement installée. Invaincue sur gazon cette saison, après son titre à Berlin le mois dernier et son forfait à Eastbourne, Ons Jabeur confirme sa bonne forme à Wimbledon. Sur le gazon londonien, elle joue jeudi 7 juillet sa première demi-finale en Grand Chelem en carrière, face à l'Allemande Tatjana Maria, 103e mondiale.

En se qualifiant pour la demi-finale à Londres, Jabeur est devenue la première joueuse arabe et nord-africaine, hommes et femmes confondus, à atteindre ce stade lors d'un tournoi majeur. Un objectif qu'elle espérait réaliser "depuis un moment", confiait-elle en conférence de presse après sa victoire au tour précédent.

Si elle est la première joueuse nord-africaine à parvenir aussi loin dans le tableau d'un Majeur, elle est en revanche la quatrième joueuse de l'ensemble du continent africain à réaliser une telle performance depuis le début de l'ère Open, après les Sud-Africaines Annette du Plooy (Roland-Garros 1968), Yvonne Vermaak (Wimbledon 1983) et Amanda Coetzer (Open d'Australie 1996 et 1997, Roland-Garros 1997).

Deux saisons pour éclore

Depuis deux saisons, Ons Jabeur, 27 ans, gagne en maturité et enchaîne les succès. En 2021, elle est devenue la première joueuse arabe à atteindre le top 10 mondial. La même année, elle a remporté son premier titre WTA à Birmingham, sur herbe. "Je savais que je devais gagner ce titre pour enfin respirer et donner l'exemple, avouait-t-elle après son succès. Il n'y a pas beaucoup de Tunisiennes ou d'Arabes qui jouent, alors j'espère que cela pourra les inspirer."

Un an plus tard, elle a remporté son premier WTA 1000 à Madrid. Là encore, jamais une joueuse arabe n'avait remporté un tournoi de ce rang. Cette saison, la Tunisienne compte d'ailleurs 35 victoires. Seule la Polonaise Iga Swiatek, numéro une mondiale, a fait mieux avec 44 succès, avant sa défaite au troisième tour de Wimbledon face à Alizé Cornet. Cette belle dynamique et sa constance sur le court lui ont permis de s'octroyer la deuxième place du classement mondial juste avant le début de Wimbledon

Si la joueuse de 27 ans a franchi les étapes une par une et a prouvé sa régularité, elle avait buté à quatre reprises au stade des huitièmes ou des quarts de finale en Grand Chelem, notamment à Wimbledon l'an passé. Cette qualification dans le dernier carré est "très importante", a assuré Jabeur, mardi, après sa victoire contre la Tchèque Marie Bouzkova.

La "malédiction" est donc désormais levée. "J'ai discuté avec Hicham Arazi [ancien joueur marocain qui a atteint les quarts de finale à l'Open d'Australie en 2000 et 2004, et à Roland-Garros en 1997 et 1998] et il m'a dit : 'Les Arabes perdent toujours en quarts et on en a assez, s'il te plaît, fais quelque chose !'", a raconté Ons Jabeur en conférence de presse. Après sa qualification en demies, l'ancien joueur "était très content (...) il m'a remerciée et m'a dit : 'Maintenant, tu peux aller chercher le titre'."

Pour toucher du doigt son rêve, il faudra d'abord batailler face à l'Allemande Tatjana Maria. "Tatjana, je l'aime, c'est une grande amie, ma partenaire de barbecue !", avait confié Ons Jabeur. Face à elle, "ce sera un super match, plein de respect. (...) Peut-être qu'on arrêtera d'être amies juste pendant deux heures, le temps que le match se dénoue, puis tout redeviendra comme avant."

Redevenir comme avant ou presque, puisque l'une des deux accédera à sa première finale en Grand Chelem. De quoi bouleverser à jamais la carrière de l'heureuse élue.

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