Tour du monde à la voile : "C'est impressionnant (...) François Gabart est assez exceptionnel"
"François [Gabart] est assez exceptionnel dans la mesure où il mène le bateau à un record comme s'il avait un concurrent derrière lui" a témoigné samedi sur franceinfo son routeur, Jean-Yves Bernot. Le skipper devrait battre le record du tour du monde à la voile en solitaire.
Le navigateur François Gabart devrait boucler son tour du monde à la voile dimanche 17 décembre. Il devrait franchir la ligne d'arrivée à Ouessant entre 4h30 et 7h30, selon les différentes projections météorologiques. Il bouclerait ainsi son tour du monde en 42 jours et une vingtaine d'heures, soit plus de six jours de mieux que le record détenu depuis l'an dernier par Thomas Coville, qui avait lui-même pulvérisé de huit jours le précédent record.
Jean-Yves Bernot, le routeur de François Gabart, a salué samedi 16 décembre la performance du skipper. "C'est impressionnant (...) François est assez exceptionnel", a-t-il déclaré sur franceinfo.
franceinfo : que vous inspire la performance de François Gabart ?
Jean-Yves Bernot : C'est impressionnant. Les marins sont de plus en plus forts. Les bateaux sont de plus en plus perfectionnés. Ça s'appelle le progrès, dans le bon sens du terme. François est assez exceptionnel dans la mesure où il mène le bateau à un record comme s'il avait un concurrent derrière lui, comme s'il jouait la première place avec quelqu'un qui essaie de la lui piquer. C'est la différence, peut-être, avec ce que l'on a vu avant dans des précédents records. C'est ce qui fait un grand marin. Il faut par moment savoir ménager le bateau et le bonhomme, et puis il y a d'autres moments où on va envoyer.
La fenêtre météo au départ, le 4 novembre, était exceptionnelle ?
Pas du tout. C'était une bonne fenêtre mais elle n'était pas du tout exceptionnelle. Une bonne fenêtre qui a été bien gérée. Il y a eu des hauts et des bas. Quand on fait un record, on a la possibilité de choisir la date de départ, donc ça on l'a bien fait. Après, on prend ce qu'on nous donne et l'océan Indien a été particulièrement déplaisant, l'océan Pacifique était correct. François a surtout navigué au-delà de ce qu'on espérait.
Comment l'avez-vous aidé ?
Nous, la stratégie, c'est de trouver une route optimale qui assure la sécurité du bateau et du bonhomme et qui tente de battre le record. C'est tout ce travail à la fois théorique de mise en place des données météorologiques, et la connaissance du terrain et de la navigation à voile, qui fait que ça fonctionne bien. Plus nos données sont pertinentes, plus la prise de décision sera bonne : comment on mène le bateau, comment on gère la fatigue et l'angoisse de la glace. Tout ça rentre dans notre boucle de décision.
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