"Il n'y a pas de sauvetage possible à cet endroit" : c'est quoi le point Nemo, dont s'approche le trio en tête du Vendée Globe ?

Après presque 40 jours de course, les trois skippers qui mènent la course approchent de ce point, le plus éloigné de toute terre émergée. Ce n'est jamais un moment anodin, expliquent-ils à franceinfo.
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Le skipper Charlie Dalin, sur son monocoque Imoca, le 24 avril 2024. Image d'illustration. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

La lutte est toujours aussi acharnée en tête du Vendée Globe. Trois marins sont encore dans un mouchoir de poche après presque 40 jours de course, un trio qui fonce sur le point Nemo, qu'il doit franchir samedi 21 décembre dans la matinée.

Le point Nemo est un endroit du globe très symbolique : situé dans le Pacifique Sud, c’est le point le plus éloigné de toute terre émergée. Plus qu’ailleurs, les skippers du Vendée Globe sont au milieu de nulle part et ce n’est vraiment pas le moment d’avoir un pépin. franceinfo a joint les trois solitaires qui mènent la flotte.

On a l’habitude de dire qu’au point Nemo, les humains les plus proches sont les astronautes de l’ISS (la Station spatiale internationale). Sur Terre, pas une âme qui vive à moins de 2 600 km à la ronde. Autant dire qu’à cet endroit, les trois marins de tête sont plus seuls que jamais, comme nous le raconte Sébastien Simon. "La notion d'isolement, je la ressens dès qu'on a une petite baisse de moral. J'ai une petite photo avec moi pour me rappeler des bons souvenirs, surtout que les fêtes de fin d'année s'approchent. Et nous, on est dans notre coin, dans notre bateau, seuls au milieu de l'océan."

Un endroit "où il ne faut pas déconner"

Cet éloignement extrême, il faut aussi l’avoir à l’esprit en cas d’avarie. "On sait que c'est un endroit où il ne faut pas déconner", raconte Yoann Richomme, qui s’y aventure pour la première fois et sait qu’au moindre faux pas, cela deviendra très compliqué. "Il faut d'autant plus faire attention à soi à cet endroit, redoubler de vigilance pour ne pas se retrouver en difficulté. Il n'y a pas de sauvetage possible à cet endroit." 

Et Charlie Dalin de le confirmer : une galère au point Nemo et la course prend une autre tournure. "En cas d'abandon, pour problème sérieux, la meilleure solution c'est d'aller vers le nord, à Tahiti, et il faudrait plusieurs semaines. On est quand même très loin de tout, il vaut mieux ne pas y penser !" Après le point Nemo, qui sert aussi de décharge pour les débris spatiaux, un autre gros morceau attend les concurrents : le cap Horn, qu’ils franchiront à Noël. 

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