Earvin Ngapeth, double champion olympique de volley avec les Bleus, revient dans le championnat de France après treize ans à l'étranger

A 33 ans, le réceptionneur-attaquant des Bleus a décidé de poser ses valises en France, à Poitiers, le club dans lequel il a été formé.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
L'international français Earvin Ngapeth pose avec son nouveau maillot du club de Poitiers, le 19 septembre 2024. (MAXPPP)

"Vous ne rêvez pas... Earvin Ngapeth sera bien le 15e homme sous les couleurs d'Alterna SPVB cette saison". C'est par ces mots sur son site internet que le club de Poitiers a officialisé, jeudi 19 septembre, le retour de la grande star du volley-ball français, Earvin Ngapeth. A 33 ans, c'est l'un des plus beaux palmarès du volley tricolore qui revient dans l'Hexagone, avec un contrat d'une saison.

"Ça fait maintenant plus de dix ans que je suis à l'étranger. Je suis papa de trois enfants, ils grandissent, il y a l'école, a expliqué le joueur auprès de France Bleu Poitou. Ma famille habite ici. Le but n'est pas de faire de l'argent mais de pouvoir aider au lancement du nouveau projet at au renouveau du club de ma ville."

Le voir s'engager avec le Stade poitevin, alors que l'équipe a fini à une piètre 11e place du championnat de France la saison passée (sur 14 équipes), n'est pas si étonnant que cela n'y paraît. C'est en effet dans cette ville que le n°9 de l'équipe de France s'est initié au volley, dans le sillage de son père, Eric Ngapeth, qui entraînait alors le club poitevin. Mais il n'y a jamais joué au niveau professionnel, faisant ses débuts à Tours, équipe que son père a prise en main dès 2008. Earvin avait alors 17 ans. Son intégration dans le solide collectif tourangeau a été récompensée par trois victoires consécutives en Coupe de France (2009, 2010, 2011) et un titre de champion de France (2010), tout en lui ouvrant les portes de l'équipe de France. 

Modène et l'Italie comme épicentre de ses voyages 

Devenu international, Earvin Ngapeth a été élu meilleur joueur de la saison 2010-2011 avant de quitter la France pour le début d'un long périple. Cuneo, l'une des grosses cylindrées du championnat italien, a été sa première escale. Puis, il a retrouvé son père en Russie, dans le club de Kouzbass Kemerovo, pour quelques mois, avant de revenir à Modène. C'est là qu'il a lié une amitié solide avec le génial passeur brésilien Bruno. "Dans une période difficile, il m'a fait venir à Modène, et il m'a aidé à m'épanouir, à prendre du plaisir", nous racontait-il quelques heures avant d'affronter son ami et le Brésil lors des Jeux olympiques de Rio en 2016. L'association est fructueuse : le club est champion d'Italie (2016) et vainqueur de deux Coupes nationales (2015 et 2016).

Après quatre années dans le club transalpin, Earvin Ngapeth passe par le Qatar, avant de remettre le cap vers la Russie et le Zenit Kazan. Mais dans le club quadruple champion d'Europe en titre, il n'est pas parvenu à décocher la Ligue des champions, échouant en finale en 2019. Il a quitté le club russe pour rallier, de nouveau, Modène en 2021. A l'été 2023, il a cette fois mis le cap sur la Turquie et le club d'Halkbank Ankara. Il y a réalisé le doublé Coupe-championnat, avant de faire, de nouveau, une pige, cette fois en Iran à la fin de l'été 2024, pour prendre part au championnat d'Asie des clubs avec les Indonésiens de Jakarta, en compagnie de son compatriote et coéquipier chez les Bleus Jean Patry.

Tout au long de son périple, parfois fait de ruptures soudaines de sa part, Earvin Ngapeth s'est taillé la carrure d'un des meilleurs volleyeurs de la planète, un gagneur invétéré parfois fantasque, et surtout un palmarès impressionnant. Double champion olympique (2021, 2024), quadruple vainqueur de la Ligue mondiale (2015, 2017, 2022, 2024) et champion d'Europe (2015) avec l'équipe de France, mais aussi deux fois finaliste de la Ligue des champions (2013, 2019) et des coupes nationales dans presque tous les clubs où il a évolué. Earvin Ngapeth retrouve le championnat de France avec le numéro 86, celui du département de la Vienne.

"Les planètes se sont alignées, s'est-il réjoui sur France Bleu Poitou. Je savais qu'un jour, ça allait arriver que je porte ce maillot." La boucle est ainsi bouclée, mais ce n'est pas certain que son chemin s'arrête là. Car dans son contrat, une clause lui permet de quitter le club avant la fin de la saison. "Je me laisse la possibilité, si quelque chose se passe, de partir à la fin du mois de décembre, a-t-il précisé à France Bleu Poitou. Ce qui est sûr à 100%, c'est que toute la phase aller, je serai là."

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