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CARNET DE BORD. Tour de France 2022 : derniers tours de roue pour Jérémy Lecroq, "fier" de rallier Paris

Le coureur de la B&B Hotels-KTM, qui participait à son premier grand tour sur la Grande Boucle 2022, est heureux d'être présent au départ de la dernière étape, dimanche, à Paris, où il nourrit encore de belles ambitions.

Article rédigé par Hortense Leblanc - Propos recueillis par notre envoyée spéciale
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Jérémy Lecroq (à l'avant) lors de la 18e étape du Tour de France 2022, entre Lourdes et Hautacam, le 21 juillet. (A.S.O./Charly Lopez)

La crainte de terminer dans les délais éloignée, Jérémy Lecroq peut savourer. Le sprinteur de la B&B Hotels-KTM sera présent, dimanche 24 juillet, au départ de la dernière étape du Tour de France 2022, son premier Grand Tour. En difficulté en montagne, le sprinteur s'est accroché pour vivre son "rêve" de courir sur les Champs-Elysées, malgré la fatigue et les douleurs accumulées au cours des trois semaines d'épreuve.

> L'épisode 3 du carnet de bord de Jérémy Lecroq : les Pyrénées et la chaleur, derniers obstacles avant de rejoindre Paris 

Les Champs-Élysées : objectif atteint

"Je suis très fier d'être arrivé jusque-là. En tant que Parisien de naissance, j'en rêvais depuis petit. Ça n'a pas été simple dans les Pyrénées, mais je me suis accroché. Je me suis toujours battu, je me disais que je ne pouvais pas arrêter après tous les sacrifices que ma famille, ma compagne et moi avons fait pour en arriver-là. Je suis vraiment très fier de ça et j'ai hâte de pouvoir le fêter avec tout le monde".

"En montagne, je n'ai jamais été complètement en galère, j'étais à chaque fois dans les délais. Mais je ne suis pas un grimpeur et je n'ai pas pris de plaisir dans les Pyrénées. En troisième semaine de Tour en plus, il y a eu la guerre entre les favoris, donc, derrière, on s'est accroché. Heureusement, quasiment tous les jours en montagne, on se retrouvait avec Cyril Lemoine. On a fait deux étapes complètement à deux, on avait plus ou moins le même rythme en grimpant les cols, donc ça a été génial de partager ça aussi avec lui, parce que c'est un équipier mais surtout un super ami".

Jérémy Lecroq (à droite), aux côtés de Cyril Lemoine (à gauche), lors de la 11e étape du Tour de France 2022, le 13 juillet. (LAURENT COUST / ZUMA PRESS/ MAXPPP)

"On partage aussi la même chambre donc ça fait un mois qu'on vit ensemble H24, même sur la route. Il y a juste sur les transferts où on n'est pas ensemble : il est à l'arrière du bus et moi je suis à l'avant".

"Je m'attendais à pire"

"Ces efforts en montagne m'ont coûté aussi sur les étapes comme à Cahors, où ça aurait pu arriver au sprint. Ça a roulé vite toute la journée, et j'ai dépensé beaucoup d'énergie pour rester placé au cas où il y aurait des bordures. Dans le final j'ai essayé de placer au mieux Luca Mozzato dans les bosses, et j'ai essayé de m'accrocher, mais à 15 kilomètres de l'arrivée, c'était l'effort de trop. Après trois semaines, j'étais fatigué. Je récupérais plutôt bien chaque jour, mais dès qu'il y a un effort à faire, c'était dur. Je ne savais pas comment mon corps réagirait à une course avec autant d'étapes. Au final, je m'attendais à pire".

"De ce Tour, je retiendrai qu'il faut protéger son interfessier. Très très important. Le vélo, ça fait mal. J'en rigole, mais franchement c'est important de prendre soin de son corps. La récupération, l'esprit, mais les irritations sur la selle aussi. Je suis bien brûlé, je ne l'avais jamais été autant, et il faut tout prendre en compte".

"J'ai partagé ce Tour avec ma compagne"

"Sportivement, ça correspond à ce à quoi je m'attendais : c'était vraiment très dur. Mais l'organisation, tout ce qu'il y a autour, tout est multiplié par 10 ou même par 100. Le nombre de journalistes, de médias, de personnes qui s'occupent de l'organisation, de la mise en place, les caravaniers, c'est juste énorme. C'est la plus grande course du monde. C'est impressionnant. Les sollicitations médiatiques sont plus importantes, et encore, j'ai de la chance, je ne suis pas un champion. Mais quand on doit répondre à tout ça, c'est du jus qu'on laisse sur le bord de la route. Et je me suis fait la réflexion justement vendredi soir après l'étape : pour des Pogacar ou des coureurs comme ça, tenir trois semaines avec tous les contrôles, les journalistes, c'est impressionnant". 

"Je garderai beaucoup de souvenirs. Avec les mecs de l'équipe, même si on était fatigués le soir, on a rigolé pendant trois semaines, et c'était une expérience top. Le Grand Départ, au Danemark, c'était juste génial. Je me suis élancé en premier donc j'ai été virtuellement maillot jaune. Ce n'est pas donné à tout le monde. Puis j'ai partagé ce Tour aussi avec ma compagne, qui est venue sur trois étapes alpestres. Elle était au bord de la route pour m'encourager, c'était génial".

"Au classement général, je finis dans les dix derniers, à plus de 5 heures du maillot jaune. Mais franchement, j'aurais pu faire avant-dernier ou dix places de mieux, ça n'aurait rien changé. Moi ce que je voulais et que je veux encore, c'est faire de bonnes places sur les sprints. J'en ai fait deux, mais j'espère faire encore mieux à Paris. J'ai grandi en banlieue parisienne, je connais bien les Champs-Elysées, mais en général, c'est mieux d'y faire les boutiques, c'est trop dangereux pour le vélo. Wout van Aert et Fabio Jakobsen feront partie des favoris. Mais si je suis bien, et je l'espère, je vais tout faire pour réaliser un très beau sprint. Un top 5 serait très bien mais il faut toujours viser plus haut".

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