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Tour de France 2023 : sonné par Jonas Vingegaard la veille, Tadej Pogacar a répondu à l'orgueil

Le Slovène, qui avait concédé plus d'une minute au Danois mercredi, s'est imposé et a repris 28 secondes à son rival, jeudi, lors de l'étape reine des Pyrénées.
Article rédigé par Théo Gicquel - De notre envoyé spécial
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Tadej Pogacar sur le podium de la 6e étape du Tour de France, le 6 juillet 2023. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

La grande lessiveuse du Tour de France donne à chaque journée une coloration unique, qui balaie toutes les certitudes de la veille et ne donne aucune indication sur celles du lendemain. Mercredi, Tadej Pogacar était sonné, repoussé dans les cordes dès le premier round par Jonas Vingegaard. On pouvait imaginer le Slovène atteint après avoir été collé au bitume du col de Marie Blanque, concédant plus d'une minute à son rival. Jeudi, le double vainqueur du Tour s'est frayé un chemin parmi tous les vents contraires qui lui faisaient face : un Danois affamé, une minute de débours et une mauvaise nouvelle, celle d'une commotion cérébrale pour sa compagne également cycliste, Urska Zigart, apprise après l'arrivée mercredi.

Il n'avait plus réussi à lâcher Vingegaard depuis 2 ans, c'est désormais chose faite pour le prodige slovène Tadej Pogacar. Après une attaque éclair à presque 3km de l'arrivée, le coureur UAE Team Emirates s'échappe seul et finit avec plus de 20 secondes d'avance sur son adversaire direct dans cette 6e étape du Tour de France 2023.
Etape 6 : Pogacar vainqueur après un duel au sommet Il n'avait plus réussi à lâcher Vingegaard depuis 2 ans, c'est désormais chose faite pour le prodige slovène Tadej Pogacar. Après une attaque éclair à presque 3km de l'arrivée, le coureur UAE Team Emirates s'échappe seul et finit avec plus de 20 secondes d'avance sur son adversaire direct dans cette 6e étape du Tour de France 2023.

C'est peut-être même cette dernière inquiétude qui lui a donné l'impulsion de combattre, alors que son orgueil a fait le reste. Esseulé autour de quatre Jumbo-Visma, lui rappelant déjà le mauvais souvenir du col du Granon, Pogacar n'a pas bronché, laissant l'équipe néerlandaise s'épuiser dans le col du Tourmalet, avant de voir les équipiers se garer les uns après les autres, l'infatigable Wout van Aert ayant même dû être soutenu par des spectateurs pour ne pas tomber. "Aujourd’hui, les sensations en course étaient bien meilleures que mercredi, je suis vraiment très heureux. Dans le Tourmalet, je pensais tout le temps : 'Je ne peux pas lâcher la roue, je ne peux pas lâcher la roue !' C’est ce que j’ai fait, j’ai suivi à 100% parce que, sinon, j’aurais vraiment été dans la panade", a dévoilé Pogacar au micro de France 2 à l'arrivée.

La "masterclass" de Pogacar 

Dans les pentes de l'ultime ascension, bouche ouverte et lunettes sur le casque pour laisser supposer au Danois ses difficultés entrevues la veille, Pogacar a finalement démarré à 2,8 km du sommet, laissant à son tour Vingegaard à ses questionnements, lui qui avait allumé la première mèche à 51 km de l'arrivée. "Pogacar avait des meilleures jambes aujourd’hui. On a essayé dans le Tourmalet mais je n'ai pas réussi à le décrocher, j’aurai aimé le décramponner là. J’aurais eu Wout van Aert devant moi pour mener le train dans la vallée, ça aurait été parfait, mais il était en bien meilleure forme qu’hier", a salué le Danois, qui pourra se consoler avec le maillot jaune repris à Jai Hindley, qui n'a pu que constater le delta qui le sépare du duo. "On a quand même des cracks devant, je ne pouvais rien faire", s'est résigné l'Australien au micro d'Eurosport.

Tadej Pogacar s'exprime suite à sa victoire lors de cette 6e étape du Tour. Au-delà de son succès, le Slovène se rapproche surtout de Jonas Vingegaard au classement général.
Vélo club : Tadej Pogacar : "Ça tournait bien mieux aujourd'hui" Tadej Pogacar s'exprime suite à sa victoire lors de cette 6e étape du Tour. Au-delà de son succès, le Slovène se rapproche surtout de Jonas Vingegaard au classement général.

Jeudi soir, voilà Pogacar revenu à 25 petites secondes de Jonas Vingegaard, lui qui en comptait 53 au matin. Le zébulon slovène s'est rebiffé, et refait pousser une graine de doute dans le cerveau de l'imperturbable Danois. "Je ne parlerais pas d’une revanche, c’est bien de gagner et de prendre un peu de temps, ça va me rebooster, je me sens mieux. C’est presque parfait (l’écart de 25 secondes), ce sera une grosse bagarre jusqu’à la dernière étape", a commenté le vainqueur du jour, qui avoue avoir été inquiet après la démonstration du Danois mercredi. 

"Quand Vingegaard a commencé à accélérer dans le Tourmalet, je me suis dit : 'Merde, ça va encore m’arriver, comme hier, on va prendre nos vélos et rentrer à la maison !' Heureusement, j’avais des bonnes jambes aujourd’hui."

Tadej Pogacar

après la 6e étape

Alors que la pluie commençait à tomber sur Cauterets et que les coureurs revenaient emmitouflés à leur bus, le sourire était revenu au sein de l'équipe UAE-Emirates du Slovène, qui en est déjà à dix victoires sur le Tour en quatre éditions. "Pogi' est là pour gagner le Tour, donc il y avait de la déception, mais on s'est bien repris. Aujourd'hui il est revenu avec une masterclass. C'est un champion, il sait ce qu'il a à faire. On va pouvoir fêter un peu ça à l'hôtel, et on repart", s'est félicité Matteo Trentin, suivi par Félix Grosschartner."On croit toujours en lui, et on ne sait jamais ce qui peut se passer. Aujourd'hui, il est revenu dans la bagarre."

Un peu plus loin, sous le bus jaune et noir de la Jumbo-Visma, la joie de récupérer le maillot jaune cachait difficilement la vraie information du jour : Tadej Pogacar est peut-être désormais l'outsider, mais il contournera chaque porte fermée pour passer par la fenêtre. "Pogacar est un bagarreur, il voulait revenir aujourd’hui, je suis très impressionné par ce qu’il a fait. C'est le meilleur coureur du monde, donc nous nous attendions à ce qu'il essaye de revenir", a salué, beau joueur, le chien de garde de Vingegaard, Sepp Kuss. En célébrant sa victoire par un salut théâtral, comme pour signifier à tous que sa prestation n'était que le deuxième acte de la pièce qu'il partage avec Vingegaard, Pogacar a surtout fait en sorte de rappeler qu'il ne faut jamais l'enterrer trop vite.

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