Tour de France 2024 : Lenny Martinez, Paul Lapeira, Kévin Vauquelin... Cinq espoirs français qui pourraient se révéler
Cette année, le Tour de France version tricolore aura un parfum de transition. Plus de Thibaut Pinot, parti à la retraite, ni de Julian Alaphilippe, tenté par le Giro où il a été victorieux, et une dernière salve de Romain Bardet, qui se retirera l'an prochain.
Malgré cette fin de cycle, les 32 coureurs français au départ du Tour samedi 29 juin auront de belles cartes à jouer, notamment les coureurs confirmés comme David Gaudu, Guillaume Martin ou Arnaud Démare. Mais il peut aussi être déjà l'heure de voir de nouvelles bobines crever l'écran. En voici cinq qui pourraient se faire un nom dès cet été.
Romain Grégoire, un punch déjà bien costaud
Un attaquant insatiable, un punch qui fait craindre ses démarrages et une belle pointe de vitesse : non, on ne parle pas de Julian Alaphilippe mais bien de Romain Grégoire. A 21 ans, l'espoir de la Groupama-FDJ va découvrir le Tour de France pour sa deuxième saison professionnelle. Parmi les meilleurs dans les catégories de jeunes, le Franc-Comtois a passé sans problème l'échelon du plus haut niveau. "Avec Lenny (Martinez) et Romain, on part avec envie et désir. Ce sont des jeunes garçons talentueux dans les meilleurs mondiaux dans leur catégorie d’âge", estime le manager de la formation française Marc Madiot.
En un an et demi, Romain Grégoire compte déjà six victoires, dont sa première en World Tour cette année au Pays basque. Capable de régler un petit groupe ou de gagner en haut d'une bosse, il devrait avoir le loisir d'aller se tester sur les étapes vallonnées de cette édition. Le terrain de jeu habituel préféré de Julian Alaphilippe.
Paul Lapeira, une promesse bleu-blanc-rouge
En 2024, pour sa troisième année professionnelle, Paul Lapeira (24 ans) avait déjà pris une nouvelle dimension avec ses trois premières victoires, dont l'une en World Tour à la surprise générale.
Elle a encore pris un nouveau relief avec son tout récent titre de champion de France, que sa formation AG2R n'avait plus obtenu depuis Christophe Moreau en 2007. "C'est un garçon qui s'est révélé cette année, passant de la case de jeune apprenti à coureur capable de jouer au plus haut niveau mondial", a souligné son manager Vincent Lavenu.
A l'aise sur les parcours accidentés, rapide au sprint, le Normand est en pleine confiance, tout comme son équipe. Encore peu surveillé par les grands noms, il pourrait en profiter pour se faufiler, surprendre la meute et remplir l'objectif de sa formation, victorieuse sur chaque édition du Tour depuis 2021.
Lenny Martinez, 52 kg d'espoir
C'est un poids plume (52 kg) mais son potentiel est considérable. Lenny Martinez est le dernier rejeton d'une famille de champions cyclistes, puisque son père n'est autre que Manuel Martinez, champion olympique de VTT en 2000, alors que son grand-père, Mariano, a été meilleur grimpeur du Tour 1978.
Malgré un héritage aussi lourd à porter, le grimpeur de poche de 20 ans a déjà confirmé tout le bien qu'on supposait de lui : des victoires et le maillot rouge de leader de la Vuelta pendant deux jours l'an passé.
Lui qui a appris sa participation quelques jours avant le départ "sera un vrai soutien pour David en montagne", détaille son directeur sportif Benoit Vaugrenard, mais il aura aussi des libertés. "Il y aura des jours où je garderai des forces. Ce ne sera pas un problème si c’est pour aller chercher un bon résultat juste après", a indiqué Lenny Martinez jeudi. Afin de prendre la suite de Thibaut Pinot, dernier vainqueur de la Groupama-FDJ sur le Tour en 2019 ?
Kévin Vauquelin, déjà le plus complet ?
Moins connus que les précédents, Kévin Vauquelin dispose déjà de solides références à seulement 23 ans : bon grimpeur (10e de Tirreno-Adriatico cette année), bon dans les bosses (2e de la Flèche wallonne) et surtout très solide dans le contre-la-montre (2e des derniers championnats de France pour... trois secondes).
Un profil de coureur complet peu fréquent en France, et qui laisse augurer d'un vrai potentiel pour un jour lutter sur le général en Grand Tour. Sans doute encore un peu juste cette année vu la concurrence, il aura "carte blanche sur certaines étapes ciblées" sans "aucune obligation par rapport au classement général", selon le manager sportif Didier Rous.
Axel Zingle, discret mais solide
L'an passé, la formation Cofidis avait surpris en remportant deux étapes, dont une mémorable du Français Victor Lafay. Pour remettre ça cette année, l'équipe de Cédric Vasseur comptera sans doute sur Axel Zingle. Le puncheur de 25 ans raffole des journées cabossées, comme la première semaine du Tour en compte plusieurs jusqu'à Orléans.
Avec 14 podiums cette saison, Zingle est le 5e coureur français au classement UCI (59e) et a une bonne tête d'outsider sur des étapes rugueuses. "Il y a beaucoup d’excitation. C’est la course majeure de l’année, je suis très content d’en faire partie. Ma préparation a été idéale, j’ai vraiment hâte de voir ce que ça peut donner", a expliqué l'Alsacien dans le communiqué de son équipe.
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